lundi 31 août 2009

L'époque des mots

Quelle époque troublée
Où les mots sont souvent bafoués oubliés
Où leur importance est chaque jour relativisée
Où l'on peut vivre sans écrire
Où l'on peut écrire sans y penser
Et penser sans rire

Pas forcément mieux avant
Pas une raison pour justifier ce penchant
Un geste une réaction
N'oublions pas les mots
Trouvons leur une place au chaud
Pensons-les écrivons-les sans pression

Et quand je dis mot
Le mot dire n'est pas loin
Car des mots sans voix ne servent à rien
Il faut des coeurs pour les lire
Et des glottes pour les dire
Même à demi mot

Rappelons-nous que l'acte d'aimer
Ne consiste qu'à animer sans haine
Qu'il peut en un texte à rime se résumer
Et que celui qui l'arrime ne manque pas d'air

Pensons à oublier
Que l'oubli de penser nous ammoindrit
Oublions de penser
Aux pans serrés de sa robe vert de gris

Pour se libérer du poids des maux
Pour leur laisser une place de choix
Pour faire d'eux les nouveaux rois
Eux les mots

vendredi 21 août 2009

Dieu a donné

Pour Jonathan ("Yehonatan" : "Dieu a donné"),
donné au monde le 17 août 2009

Dieu a donné
Ce qui lui faisait le plus peur
Un libre arbitre à tous les hommes
Des défauts de toutes formes
Peut-être ce qu'il avait de meilleur

Dieu a donné
Arbres et feu pour notre terre
Eau et vent pour notre ciel
De tous ces dons de tout ce miel
Montre-toi digne légataire

Dieu a donné
Nous avons pris
Construit rompu ou inventé
Géniaux ou idiots égoïstes ou inspirés
Nous les hommes nous avons pris

Dieu a donné
Tous ces défis à surmonter
De tes yeux ronds tu les découvriras
Tu grandiras et t'épanouiras
Et tu donneras sans compter

Dieu t'a donné
Un avenir écrit en bleu
A toi de grandir dans la confiance
Dans la joie et l'espérance
Et toute histoire te sera possible

samedi 15 août 2009

Questions réponses

Jamais les questions ne se taisent
Jamais ne le laissent en paix
Le bonheur il en tâte tous les jours
Il est fait de rires de jeux et d'amour
Et pourtant ce malaise

Il se réjouit de ces moments trop rares
Où la simplicité s'invite au détour de regards
Verres partagés, mots simples ou silences amis
De l'émotion qui surgit de ces ondes allongées
Mais toujours ce sentiment de danger

A ces questions s'ajoutent des regrets
Une culpabilité teintée de nuits envisagées
Ce noir broyé n'apporte rien il passe
A qui la faute la vie l'absence ou la fuite
Toujours au bout cette impasse

Mais ces questions il les aime bien au fond
Sans elles comment sentir cet air
Cette musique qui l'emplit de notes vertes
Comment sentir qu'il respire le même air
Que cette araignée bleue pendue au plafond

Jamais les questions ne se taisent
Jamais ne le laissent en paix
Cette guerre c'est son âme sa braise
Son étincelle sa lance son épée

Et les réponses fusent et les réponses fuient

Et les réponses vaines lui posent des questions

vendredi 7 août 2009

La goudale

l'autre jour (oui je sais, ça fait un peu "stand up" de commencer ainsi, et un "stand up virtuel, cela peut avoir diverses consonnances....ceci est un appel caché pour le Djamel Comedy Club...je répète ceci...). Donc l'autre jour j'étais en course (notez l'intérêt principal de cette précision...il n'y en a pas! ah si, ça prouve que je fais des courses...pour moi...seul, et je peux ainsi manger et boire ce que je veux...seul. Tout rapprochement d'un sketch de dany boon est purement vrai).

Donc j'étais en course et je me rendis au rayonnage des bières et je me dis "tiens, si je me goûtais une bières qui m'est inconnue"..je m'en dis des choses intéressantes n'est-il pas. faut dire qu'on a le temps a l'introspection et à la mise en abime de nos propres choix quand on est...seul, ça met du piment à sa vie de se poser des questions aussi simples et désuettes (non, j'ai faux....on m'aurait encore menti?...). et donc d'un pas allant et léger je me dirigeai moi et mon caddie vers le choix proposé. On touche à l'international avec les bières, on touche à tous les pays, européens, asiatiques, océaniens...un vrai G8 se réunit ici chaque jour, et joue à qui mieux mieux pour qu'on choisisse sa conception de la vie, en l'occurence sa conception de "sa bière qu'elle est bonne à boire". Il y a aussi celles du peuple, les familiales, les low cost mais je voulais toucher du doigt au goût du luxe en m'approchant des sacro saintes bières achetées à l'unité...such an alcoholic holy graal. (à ce moment du texte, vous vous demandez toujours ce que l'auteur, donc moi...seul devant l'écran, veut nous dire...et bien figurez vous que lui non plus n'en sait fichtre rien à l'instant même, le but étant d'écrire ici...sur une bière et du miracle de son choix...me semble-t-il).

Et là je vis une bière qui ne payait pas de mine, vu que le package, symbole même du marchandising de l'ère post-modern, ne ressemblait à rien. L'habillage était gris métallisé. ça marche peut etre pour une voiture, mais tant qu'on ne prouve pas que mettre quatre roues et un moteur sur une bière lui donne un air supérieur, je douterai du choix de cette couleur pour un tel objet! C'est vrai quoi, d'habitude les études montrent qu'il faut mettre moult couleurs, texte tape-à-l'oeil, slogan ultra-pompeux et j'en passe et des meilleurs pour attirer le quidam, en l'occurence les hominidés à porte-feuille que nous sommes. Et bien pas là. c'est simple, avec juste une étiquette jaune indiquant "la goudale, bière à l'ancienne..bière de garde de haute fermentation" avec en plus le dessin d'houblon et de blé ou d'orge me semble-t-il, car le dessin est très flou (comme le destin en L1 du PSG chaque saison, ou les repliques tant réfléchies que profondes des divers protagonistes de télé realité...). Sans doute n'avait il plus d'argent pour faire mieux. Ou est-ce un concept marketing (mais ça c'est une autre histoire, car on pourrait parler dans une encyclopédie en 18 tomes, des histoires de concept anthropiques, le concept marketing et la notion de public cible pourrait facilement en occuper 1 ou 2).

J'aime bien la notion de bière "à l'ancienne". Cela fait écho aux autres produits type "la choucroute de ma grand-mère", "les confitures bonne maman", "la tarte chevre-epinard artisanale" (z'avez dejà gouté à ce type de tarte?)...En résumé, pour faire moderne, il faut mettre au gout du jour des produits du passé. En cela en restent-ils "ancestraux", "anciens", "authentiques" ou "artisanaux" (oui car la notion de produit artisanaux me fait doucement rire quand on les trouve en boite et dans les grandes surfaces et non plus sur les marchés..ou alors sur ces derniers, il faudrait parler de "produits artisanaux des marchés fais maisons avec nos mains et non des machines en batterie"...un truc du style). Donc j'ai décidé de gouter cette modernité ancestrale, cette traditionnelle innovation que cette "la goudale" (l'emploi d'un article en rajoute même sur ce caractère authentique et unique...sont forts ces marchématiciens (et vive les néologismes)...).

Continuons cette passionnante aventure de la découverte de ce contenant à houblon fermenté. revenant chez moi (oui ma vie est toujours aussi passionnante), je lu la provenance de cette bière. ça sonnait belge, comme beaucoup de bières à vrai dire (et vive les representations et autres schèmes mentaux que l'on se fait..une bière c'est belge, un plat de pâte c'est italien...et les meilleurs plats du monde sont..français !!!). Donc ça sonnait belge, presque néerlandais (allez savoir pourquoi), mais aussi français par ce côté "à l'ancienne" (on est français môssieur. on fait des produits français môssieur. on a un savoir-faire français môssieur. l'exception culturelle française est connotée sur ce produit de facture artisanale môssieur...). Alors je lis "Douai, France" (chouette c'est donc bien français...puis je continue et vois écris "Imported by: Heba Trading blah blah..Sweden" !!!
merde alors, une bière française à l'ancienne, artisanale, fait main avec toutes les exceptions cocoricoénnes que cela impliquent...fabriquée en Suède!! elle est vraiment de plus en plus moderne cette authenticité de nos produits bien de chez nous. cela voudrait dire que le secret de nos secrets, la fabrication connue, reconnue et transmise depuis des générations de français du cru...a été donné comme cela à nos comparses suédois. "il n'y a plus de saison mon bon môssieur" (a moins que l'on nous ait menti et que les vikings sont en fait des celtes exilés par une trop grande taxation des impôts de l'époque...ça marchait mieux que la suisse à l'époque peut etre...). Bref j'en restais pantois et incrédule..et je voulais crier mon désarroi autour de moi, crier à l'injustice, crier au complot du 11 septembre et bis repetita...seul...je me rappelais que j'étais seul...mon coussin et ma plante "dudule" recevèrent de plein pied toute mon ire (et surtout ne demandez pas l'explication du nom "dudule"....).

tant pis, je me suis résolu à la boire, cette bière du Grand Nord aux accents tricolores. une blonde, je n'avais pas pris le temps de regarder la couleur de ce breuvage auparavant. et là je me dis (cachez cette petite phrase qui va suivre aux enfants de moins de 12.1545 ans et par prévention et précaution, excusez ces propos quelques peu machistes ou déplacés mesdames et mesdemoiselles...surement dû à ma condition de ...solitude..teinté de mon irritabilité récente tout autant que ponctuelle), "et bien vu que je ne l'ais pas dans mon lit, autant la boire, cette blonde!!" (je vous avais prévenu hein...ce fut un acte irréfléchi de ma part, pas la peine de vous énerver maintenant ou de regretter d'avoir lu cette pléthore/ammoncellement/multitude/what else clooney de ligne... Et bien elle se vengea cette blonde car elle cognait fort (plus de 7 degrés...sûrement adaptée au climat scandinave et à ses habitants)..."de quoi découper une tête" me dis-je, "je vais la surnommer la marie-antoinette cette bière blonde à l'ancienne" (oui encore une fois l'exemple parfait de mes réflexions introspectives, vous avez raison). En plus c'est une 50 cl, tant qu'à faire hein, autant renvoyer le buveur de ce breuvage direct au pays du Valhalha !!! ce que je fis, mon Valhalha fut ma chambre et mon tombeau, mon lit.

C'est un plaisir de savoir que vous avez lu jusqu'au bout (sans doute pour moi, pour vous, c'est du "3615 my life" que vous avez regardé. oui j'ai utilisé le minitel plus que Internet pour rester dans cette atmosphère à l'ancienne, je trouve que cela sied mieux au propos). A moins que vous avez fait comme certains le font pour romans, films ou série, vous avez zappé tout le milieu pour vous concentrer sur Introduction et Conclusion, certains font de même en ce qui concerne les relations humaines, ce que je trouve déplorable au passage.

ah oui au fait, la bière fut excellente. La prochaine fois, peut etre vous raconterai-je l'aventure extraordinaire du choix d'un pâté de chez Fauchon ou la lutte intestine entre jeans et toile, pour mon futur pantalon. Que d'aventures mes ami(e)s, que d'aventures....

jeudi 6 août 2009

Montagnes


"A quoi bon soulever des montagnes quand il est si simple de passer par dessus ?"

Boris Vian