Ce bruit incessant
fait de tic et de tac
je cherche la rime
je cherche le son
et je ne trouve qu'une blancheur
papier futile à l'encre volatile
volant mes mots, l'air me supplie
de me taire, moi à l'écriture tarit.
Tic et tac. Tic et tac...
son perpetuel, supplice de Tantale
fruit de mon inspiration
flétrit par l'oubli
les mots sont là mais je ne peux les guider
phrase, paraphrase, litote et entourloupe
je ne suis qu'un truqueur truqué
par une fausse idée et, de mon verbe alité
je n'arrive plus à avancer,
mes mots ne me viennent plus
je ne m'approche plus de ces vers
et contre qui je me sentais protégé.
Fort, je me voyais fort
illusionné, illusions nées
hémisphère à moitié en partance
de l'autre côté à l'aulne de ma suffisance
à l'aulne de mon insuffisance
fort, et pourtant je me voyais fort
un verre à la main à défaut d'un vers bien amené
je me couche à défaut de lui de se coucher
coucher sur le papier
toujours de ce blanc immaculé
qui refuse de s'ouvrir à ce plaisir
ce plaisir de l'écriture bien léchée.
Ticc et tac, toujours au son
de ces tics et de ces tacs
mon angoisse augmente, obsessionnelle, compulsive
serpent de mon esprit, envenimant mon âme
je me meurs mais non de cette folie
qui ont fait naitre de si grand esprit
à la plume virevoltante comme leur herbe en fumée
à cette âme méprisante, de par l'alcool le génie annoncé
ma feuille est blanche et je m'en vais
le son s'étouffant pour un instant, pour un instant seulement
Morpheus m'enserre de ses bras, anesthésié
je resterai une nuit moins agitée
demain de sa clarté cette feuille
m'attendra de son rire moqueur, froissant
froissement d'une feuille puis de plusieurs
vertige et atermoiements
mon inspiration est ailleurs
mon écriture tout autant