vendredi 26 mars 2010

A toi qui peuples ces lieux...

De loin je regarde cette immensité
la mer
de loin j'aimerai m'y jetter, m'y projeter
je serai vie, je serai océan
je serai ces petits clapotis
qui font rire des enfants
je serai ces grandes vagues, aux robes écumées
Soie ondine pour chevaliers au vent

De près je regarde cette immensité,
la montagne
de près j'aimerai la toucher, m'y projeter
je serai vie, je serai roc
je serai ce piémont granitique
qui impressionne ces enfants
je serai ce front de taille, ces mains de pierre et de sang
Golem de sa cape couvrant ces bretteurs des cieux

D'alentour je ressents cette immensité
le vent
d'alentour j'aimerai m'y caresser, m'y projeter
je serai vie, je serai ouragan
je serai ce souffle tempétueux
qui effrait ces enfants
je serai le hérault Aquilon aux mots soufflés dans l'air
Sylphe annonciateur aux cavaliers célestes


De l'intérieur je ressents cette immensité
la nature
de l'intérieur j'aimerai m'y fondre, m'y projeter
je serai vie, je serai arbre
je serai cet hêtre de ces lieux
qui émerveille ces enfants
je serai conseiller à l'ombre des sous-bois
Hyléores bergers aux troupeaux seigneuriaux

samedi 20 mars 2010

Lignes de flottaison intimes

Dos au mur tu ne sais s'il faut pleurer
Ou non
Tu la vois
Cette ligne bleue
Une piste
Suis-là
Jusqu'au retour des lignes claires

En face de toi
Cette ligne courbe
Laisse-lui une chance
De t'envahir en douceur
De sourire avec toi
A l'immensité
Des oublis

Au fond de ton vide
Tout au fond
Veille sur toi
Une ligne horizontale
Une loi des drames
Immuable amie
Qui te vide des doutes

Et elle naît comme une surprise
Celle que tu n'attendais plus
Loin des sagesses idéales
Cette ligne oblique
Une histoire
Si banale
Si pure

vendredi 12 mars 2010

Destiny

Et si tout recommençait,
Si la vie n'était que gomme et carbone.
Les sales journées effacées,
Réécrites quand le destin déconne.
Terminées les cafards acharnés,
Et les zygomatiques monotones.

Mais la vie, indélébile qu'elle soit,
Ne revient pas sur son verbe.
Comique et romantique, elle est parfois,
Triste et tragique, elle exacerbe.
Elle joue avec les poids,
C'est une jongleuse en herbe.

Alors pauvre marionnette ahurie,
Minis-toi de tes outils rouillés ou inoxydés
Et mords l'inconnue qui te défie.
Puisse un mors être assez puissant pour la contrôler.
Tu sais qu'inconsciemment tu la subis
Et tu penses encore en être le coryphée.

Secoue-toi et prends-lui ce qu'elle ne te donne pas.
Elle déborde de ressources à t'en faire vaciller.
Prouve-lui que tu peux inverser ses voix.
De cette force qui est tienne, elle n'en sera que flattée.
Ne victimise pas à chacun de tes pas tels ces ingrats
Qui l'apparentent chaque jour à une chienne enragée.

Belle, bonne, moche, difficile, longue, courte...
Pas assez d'adjectifs pour définir cette hypothèse infinie.
Seulement quelques milliards d'homo-sapiens noyés dans le yaourt,
Qui ne reconnaissent pas la grâce de cette divinité nommée Destiny.

Auteur : Ptit Manu

mardi 2 mars 2010

Le Clur Obsclair

Est-il facile d'écrire heureux ?
D'un battement de cil je dirais non.
Je dirais que l'inspiration,
Vient bien plus vite aux malheureux.

Par là on peut parler tristesse,
Perdre un ami, un être cher.
Et dans le flou, et dans l'ivresse,
Sortir ses tripes de la chair.

Là les mots viennent et soulagent,
La plume flotte dans les rouages.
Il est alors aisé d'écrire,
Lorsque penser devient souffrir.

Comment juger alors ces textes,
Plein de bonheur et de jouissances ?
Sont-ils stériles sans fond ni sens ?
Cette déduction me laisse perplexe.

Fait-il gémir souffrir mourir,
Broyer du noir et s'en nourrir ?
Couler sombrer toucher le fond ?
D'un battement de cil je dirais non.

Trop de merveilles mènent à l'amour,
Les plaisirs simples de tous les jours.
Le Bonheur vrai, vivant et tendre,
Est très fécond, suffit d'attendre.

Mais pour ceux qui pleurent le soir,
Voyons le bon côté des choses.
On n'se plaint pas, on fait une pause,
A grand torrent viendra la prose.

La vraie morale de cette histoire,
C'est qu'on n'est jamais seul au monde.
Les moments noirs sur promontoire,
Par l'écriture, brillent de rais sombres.

Auteur : Cmoimanu