vendredi 30 juillet 2010

en fait enfant en effet



traverser des montagnes
plaisir et bonheur partagé
nager jusqu'aux étoiles
avancer jusqu'à ramer
se noyer dans un océan
de volupté et de tendresse

à chacun ses moments
à chacun ses délires
d'enfants à adultes
et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

marcher vers l'inconnu
qui en face nous tend les bras
s'envoler en forêt
voleter entre branches et brumes
creuser dans les nuages
des tunnels de souvenirs

à chacun de partager
à chacun de rencontrer
à chacun ses feux
et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

écrire dans l'indicible
penser à rien
gesticuler son immatériel
paraphraser son chemin
phraser dans le vin
venir contre le sens

à chacun de vouloir
à chacun de croire
à chacun sa fantasmagorie
et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

visualiser son gros poisson
dialoguer avec son démon
du placard jusqu'au soleil
clapoter son désert
effriter sa bile
salée aux salants couchant
une ère qui n'en a pas l'air
une aire pour un grand R
radieux, rayonnant, resplendissant
dessiner en haut des cimes
cimenter sans mentir
des amitiés à moitié
l'autre moitié à découvrir
à savoir s'en émerveiller

et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

lundi 26 juillet 2010

La paille et le chêne

Un simple et frêle fétu, quelques brins assemblés,
Sous quelques bûches d'un chêne à l'écorce si dure.
Une étincelle entre eux enflamme la paille,
qui tout entière produit une flamme si vive qu'on la croirait éternelle.
La peau rugueuse des bûches résiste,
la flamme ne fait que la caresser.
Quelque temps après, elle réussit enfin,
pénétrant couche après couche le cœur même du bois.
Crépitant, sifflant, pétaradant, le chêne unit sa flamme à celle de la paille
dans des couleurs et une chaleur que leur union sublime.

Mais le brasier du chêne est rapidement sans mesure.
Tour à tour ronflant ou tonitruant,
Le souffle de ses propres flammes secouant l'air autour de lui,
Chaque crépitement soufflant sur la paille.
Mais ce qui anime le feu sur nos bûches trapues,
Finit par éteindre la paille toute consumée.
La flamme y est morte comme elle y a vécu,
Sans un bruit.
Seules les braises du chêne rappellent encore la flamme originelle.

Un brin de paille parfois, voletant, vient se poser,
Sur ce qui fut il y a peu de temps encore le brasier.
Des braises surgit alors une flammèche lumineuse
Laissant penser que l'union des deux feux en renaît.
Mais de paille il n'y a plus. A part en souvenir.
Les braises n'ont d'autre choix que faiblir et mourir.

Il est des amours qui, comme la paille, s'enflamment vivement,
Qui d'une étincelle font jaillir une joie éblouissante et claire,
Embrasant le bois qu'on ne pensait jamais voir se réchauffer.
Et qui, sans un bruit, dans un souffle, s'éteignent.
Laissant le chêne autrefois si solide se racornir et s'émietter
doucement, lentement, longuement. Inexorablement.
Avant que les braises, rougeoyantes encore,
ne puissent mourir dans un dernier crépitement,
Ne laissant que suie noire et froide au foyer.


Auteur : Jules

mercredi 21 juillet 2010

Tonalité musicale

Pas une croche en poche.
Quelques ceaux-mor pour un accord.
Quelques idées réparties pour un défi.
On enchaîne les pensées malsaines.
Une main prend part sur le manche de guitare.
Un deuxième membre s'apprête et tremble.
Les doigts driblent les cordes sensibles.
L'acier fend les cornes encore tendres.
Les vibrations donnent le rythme à l'évasion.
Au loin, une turlutte accompagne la flûte.
Une trompette cravache pour eustache en fête.
Un nectar potable humidifie les cordes vocales.
Ça tape mélodiquement du pied sur le plancher.
La chaleur se répand dans toute sa lenteur.
Les ondes désinhibent les murs qu'elles inondent.
Des effusions de sons sortent des poumons.
Les percus cadencent à outrance sans être repues.
Les cuivres dégueulent des mélodies dures à suivre.
Une bière amère enivre les paroles éphémères.
Le capharnaüm de notes se chauffe et se met en forme.
Une bombe nucléo-musicale se déclenche et déflagre la salle.
Les boules noires pénètrent les corps pour les émouvoir.
Ses particules émoustillent les oreilles à la sensibilité d'une bulle.
L'immersion entraîne des frissons à répétition.
Spasme mélodico-orgasmique de l'âme en musique.
Auteur : Ptit Manu

lundi 12 juillet 2010

La mémoire des sens

Endormie sous les cerisiers
Elle rêvait à sa vie d'autrefois
Rien au monde ne lui ferait oublier
Ces gestes secrets pour les menus des rois

Et voilà qu'elle songe à ces saveurs intenses
Les méandres de sa mémoire sont taquins
Des goûts du passé des goûts de France
Là même où elle connut cet amour sous baldaquin

Elle respire encore ces parfums d'antan
Les draps frais qui ont séché au soleil
Ces plats du sud que les enfants aiment tant
Les berlingots colorés et autres merveilles

Au delà de ces images plus rien
Seule dans sa tête elle attend la sortie
Parfois sans y croire elle reconnait celui qui vient
Et puis elle replonge dans les saveurs de sa vie

lundi 5 juillet 2010

un peu d'emphase...

Moi je dis
qu'un peu avec un X ça fait un peu trop
moi je dis
qu'un peu avec du X ça fait un peu chaud
moi je dis
qu'un peu avec un T ça fait un peu lourd
moi je dis
qu'un peu sans rien ça fait un peu court

alors moi moi moi
alors moi moi moi

moi je veux beaucoup
moi je veux beaucoup

moi je dis qu'un peu
c'est finalement qu'un peu plus
que pas du tout

moi je dis qu'un peu
ça n'est jamais assez
quand on est amoureux

alors moi moi moi
alors moi moi moi

moi je veux beaucoup
moi je veux beaucoup

moi je dis
qu'un peu avec un X ça fait un peu trop
moi je dis
qu'un peu avec du X ça fait un peu chaud
moi je dis
qu'un peu avec un T ça fait un peu lourd
moi je dis
qu'un peu sans rien ça fait un peu court