vendredi 27 août 2010

step one

la nuit s'annonce longue
l'orage gronde au loin
je ne sais si je vais plonger dans mes cauchemars
ou si ces derniers vont me tenir éveillé

la nuit s'annonce longue
j'écrase ma dernière cigarette
puis la suivante
puis la suivante

j'essaie encore de réfléchir
au jour, à l'heure
la seule réalité l'éclair, fugace
l'autre réalité la pièce, sombre

je me perds,
je perds ma face
je perds mes amis
je perds

la nuit sera longue
la télé grésille
mes factures traînent
je traîne mes fractures

la nuit se poursuit
je me lève
ou peut-être l'ai-je déjà fait
mon corps me fait défaut

d'été en hiver qu'ai-je fait
que restera-t-il
qui ne s'efface déjà
un but, mon essence

le cendrier déborde
l'orage fuit
je reste
je reste

samedi 21 août 2010

En Cygne de mémoire


Sans vouloir s'attrister nous nous retrouvons à pleurer.
Cette grande force que notre cœur a de nous dominer,
Permet souvent à tous ces instants d'être sublimés.
Bien différent de l'amour, ce sentiment ne peut se partager.


Il en va de plus belles si rien n'est encore cicatrisé
La blessure encore chaude en a besoin pour se refermer.
Pas de douleur ni de souffrance, laissons agir la pensée,
Seul remède efficace lorsqu'un deuil doit être abîmé.

J'ai éprouvé récemment cette méthode un soir d'été,
Plutôt efficiente dans cette fraicheur de calme et de volupté.
Fermez les yeux, détendez-vous, calmez le feu et respirez,
Cette paisible beauté nous amène alors à songer éveillés.

C'est donc sous cette immense et superbe voûte étoilée,
Que la mémoire révèle ce grand pouvoir sous-estimé.
Nos proches et défunts, disparus qui ne font que manquer,
Reprennent vie et communiquent par le détour de nos pensées.

Mon ami parti trop vite qui dans les eaux fut emporté,
M'a laissé cette fabuleuse chance de pouvoir le retrouver.
C'est donc les yeux fondus dans notre immense voie lactée,
Que je peux parfaitement contempler sa constellation préférée.

Il n'y a pas meilleur moyen alors que de se remémorer,
Le temps et le soin qu'il prenait à me montrer, à m'expliquer,
Où elle était, comment la lire et visuellement la dessiner,
Cette constellation du cygne, large et belle à en pleurer.

Chaque soir d'été je ne peux plus m'en empêcher,
Méditer, m'envoler, discuter pour le ressusciter.
Ces larmes-là sont sans doute les plus légères à couler,
Car point de tourments, une fois la déchirure refermée.

Immobile dans la douceur de la nuit emmitouflés,
Notre ciel est bien vivant, et il suffit de patienter ;
Tel un clin d'œil l'étoile filante vient alors nous le prouver.
Ne reste plus que le vœu pour que cet hymne soit signé

Auteur Cmoimanu

lundi 16 août 2010

Liberté de ton

Liberté de ton
Brise les chaînes qui retiennent tes gestes
Fais fi de leur invisibilité malsaine
Enjambe ces barrières d'un pas leste
Et avec force que tes mots assènent

Liberté de son
Exprime ces notes de malheur qui torturent ton coeur
Fais exploser les frontières auditives qui s'élancent
Crie au-delà des courbures de ces récifs moqueurs
Dérange ces ouïes aveugles de tes silences

Liberté en rond
Tourne dans tous les sens tes liens énigmatiques
Noie-toi dans leur étonnante concentricité
Eclipse d'une lune bleutée ces soleils alcooliques
Et de leurs éclats réunis laisse-toi exister

Liberté à fond
Lance-toi dans les rêves cachés au fond de ton antre
Ne crois pas que la raison te retienne
Mais pense toujours à celle de l'autre
N'oublie pas cette liberté qui reflète la tienne

Liberté de ton
Ton appel
Liberté de son
Son écho
Liberté en rond
Ronde lancinante
Liberté à fond
Fond en larmes

mardi 10 août 2010

Chapitre 2

Comme au ralenti
les chevaux tombèrent un à un
les yeux embrumés, le cœur lourd
comme au ralenti

Yvain à la lourdeur de sa charge
commander ses hommes et son clan
son père, gisant, encerclé par sa garde
son fils témoin au pied d'argile devenu géant

Yvain ne comprit pas l'enchainement des évènements
le temps jouait de ses tours
enchanteur des plaines, sorcier au vent changeant
les fils du destin s'entortillaient
serpent agile au poison lancinant
Yvain ne voulait rien de cela ni le comprenait
au loin son demi-frère au regard terrifiant

les deux camps sentirent la fatigue
lors de cette deuxième journée d'âpre combat
les hommes criaient de joie, d'horreur ou de douleur
estimant pour certains l'ineptie de ces évènements
réclamant retour et repos, mais guerrier et âme
ne voulant cependant céder à la panique ou au découragement
au deuxième jour le soleil se coucha, l'humanité tout autant

Tristan ne pouvait s'empêcher de rire
un son terrible qui l'effrayait tout autant
est-ce la joie de se battre ou celle d'occire?
possédé par sa mission sacrée ou maudite
pantin de ses démons au démon virevoltant
Tristan, épée à la main, s'arcboutant, se contorsionnant
au loin son demi-frère attendait l'affrontement

Tristan se sentait léger
dépourvu de tout sentiment
rien ne l'empêchait d'avancer
sur son chemin de bataille, ici et maintenant

Comme au ralenti
les hommes tombèrent un à un
les yeux enragés, le geste sanglant
comme au ralenti

mercredi 4 août 2010

Comme un cercle familier

Comme un cercle familier
Des prières s'élèvent du bout de ces voix harmonieuses
Des sourires s'étonnent d'être ici
Calmes au milieu de ces yeux absorbés

Comme un cercle familier
Et tu regardes celle qui était la jumelle de ton âme
Tu n'y vois plus qu'indifférence ou tristesse
Puisses-tu un jour lui parler à nouveau

Comme un cercle familier
Des coqs de talents pétrissent les mots
Glissent des idées dans les cœurs rassemblés
Et des étincelles bienveillantes brillent dans les regards alentours

Comme un cercle familier
De la joie et de la simplicité qui t'entourent
Une envie animale de fraterniser
Des mots qui font la ronde des sens

Comme un cercle familier
Mais toujours ce poids sur tes épaules
Tu en souffres mais ne peut trouver la sortie
Ce chemin doré qui forme des cercles familiers