lundi 27 juin 2011

Seule

Au milieu du silence
Une goutte d'or captivante
Un moment de poésie vivante
Quelques débris d'absence

Et toi

Vers les rayons matinaux toute droite tendue
Une branche verdoyante s'étire paisiblement
Accrochée à son lien seulement
Une araignée suspendue

Et toi

Hypnotisée par l'ignorance de son destin
Elle file elle tisse sans souci
Sans savoir qu'un jour elle aussi
Regrettera d'être invitée au festin

Et toi

Une icône préservée des acides réalités
Une bougie bien rangée au fond du tiroir
Un attrait pour les goûts du terroir
Toutes les chances de finir alitée

Et toi 

Tu vois dans ces choses des miroirs
Des trous noirs où se perdre évidemment 
La lutte est longue et vaine sans amant
Comme un arrière goût de mouroir

Et toi
Seulement

jeudi 23 juin 2011

combien de fois

combien de fois
j'ai tourné à droite
en ne regardant que mes pieds, gauche
gauche je ne voyais passer en silence
une ombre qui passait, flagrance de l'impalpable
l'impossibilité de l'être à n'avoir
n'avoir que de la poussière comme seul contact

combien de fois
combien de fois
mes yeux se sont plissés
à la lueur de mon incohérence
je n'étais que mon égo
dégout de mon autre comme seul écho
échu, j'échouais à une existence éthérée

combien de fois
combien de fois
je tremblais à la moindre foudre
coups que je ne voyais venir
illuminant ma part d'ombre
scintillant, explosions en éclats
célestes, les étoiles de mon destin

combien de fois
combien de fois
je m'embourbais dans mes théories
thésaurisant mes expériences, en usage et en faux
le cours de la vie n’étant pas celui de l'argent
ce crack n'ayant eu d'effet que de fendre mon cœur

combien de fois
combien de fois
j'ai tournée à droite
alors que mon autre
alors que ma foudre
alors que mon étoile
alors que mon cœur
s'en allait
s'en allait

sur l'autre versant

samedi 18 juin 2011

A toi, ma Société

sensation de satiété
pour cette société
qui se dit rassasié
de son humanité

exception de l'unité
solidarité en papier
pour cette société
délaissé de sa pluralité

remboursement de peine
sans remise de peine
reçois tout cette haine
en pleine face et saigne

tu ne te libère d'aucune addict
Société, constrict par ce boa politique
Société, tu te pares de mystique
regarde dans ta rue, tu n'es que cynique

sensation de satiété
pour cette société
qui se dit rassasié
de son humanité

paie, vente, raque et crache
marché qui rabâche et lâche
sans attache, emploi et cash
l'oiseau bleu n'a plus son panache

regards de travers
tu reprends un verre
juge de ton regard sévère
Société, tu as remis ton œil de verre

emprunté par ton devoir de fraternité
ironique et amnésique à tes égalités
brouillant l'image de tes libertés
où est passé ton hymne, Société?

sensation de satiété
pour cette société
qui se dit rassasié
de son humanité

sensation de satiété
pour cette société
qui se dit rassasié
de son humanité

sensation de satiété
pour cette société
qui se dit rassasié
de son humanité....

jeudi 9 juin 2011

Mamie-note

Rien de bien n'arrive par hasard
Avec son air complice voilà ce qu'elle disait
Dans son œil moqueur quelque chose de bizarre
Comme si c'était votre futur qu'elle lisait

Ses mains abîmées semblaient sculptées sur mesure
Des mains pour caresser des mots doux pour aimer
Harmonieusement elles battaient la mesure
Accueillant mes notes débutantes avec fierté

Lors des agapes dominicales elle reprenait en chœur
Les chants entonnées par ses petits enfants
Cette cordée familiale lui tenait à cœur
Et elle s'émerveillait de notre énergie en tremblant

Elle est partir fière d'avoir accompli sa mission
Fil après fil elle a tissé nos âmes insouciantes
Réseauter la famille telle était sa passion
Au creux de nos joies elle rit toujours vivante

samedi 4 juin 2011

partir un jour...

elle est partie sans moi
elle est partie comme ça
moi je m'étais préparé
les valises, le chien, la télé
j'avais pas senti le mauvais temps
la bourrasque qui m'a jeté par devant
par devant la maison
par delà la clôture
clôturant une relation de toit
de toi avec moi
de toi avec moi
j'avais fait des recherches
sur des temps perdus enfin retrouvés
des temps où l'amour mûrit au soleil de tes yeux
manque de pot, le fruit a pourri
pot-pourris emporté autant pour rien
je la peignais belle
tous les jours de plus en plus
elle se sentait belle
loin de moi
elle ne me voyait plus en peinture
les couleurs ont tourné
comme un arrière-goût de nature morte

elle est partie sans moi
elle est partie comme ça
comme une parenthèse
que l'on ne ferme même pas
une aime en suspension
qui ne laisse que des interrogations
et au bout du chemin, des coups et un point.
je n'avais pas prévu ses coups
je n'avais pas prévu le coup
me prenant tortue, me voici lapin
chasser de ma cour
je ne me prélasserai plus
lassant l'autre que moi
qui nous faisait deux
ou plutôt un
je ne suis plus qu'un moins que rien
en dessous de zéro
absolument soustrait à toute addiction
d'une âme pour une autre
je suis amer
à boire l'acidité de tes mots
mes maux d'amour n'en sont que plus indigestes
me rendant plus qu'indigent
il ne reste plus aucun geste
d'amour qui me fuit comme la peste
comme tu me fuis tout autant

elle est partie sans moi
elle est partie comme ça

elle est partie sans moi
elle est partie comme ça