samedi 27 août 2011

Viol de nuit

Dans le nid de plumes d’un grand saule charmeur,
Je sue sous la lune d’un beau soir de chaleur.
Je ferme un peu les yeux, ma journée bien remplie,
Quand soudain, fracassé, le silence blêmit.

J’entends de mon abri, tonner les trois coups suaves,
L’éclair déchire le rideau noir, le déprave.
Entre la voute céleste, voix lactée de traviole,
Ebranlée par ce viol …

« O rage, ô tonnerre ennemi ! Quel outrage ! »

J’acclame de mon duvet cette entrée fracassante,
La tragédienne malmenée tellement bouleversante,
Quand entre par le haut des gouttes acrobates,
Toutes évadées de nuages, leurs geôliers psychopathes.

J’applaudis bruyamment toute cette chorégraphie,
Mais bien sûr elles enragent contre ces facéties.
L’auteur de ce carnage les met dans la panade.
Pauvres gouttes en nage, tout le temps en cascade :
Elles se cognent au sol, mais ça ne suffit pas !!!
Car la terre les dérobe et elles ne sont plus là.

J’en suis là de mes songes, lorsqu’un brusque coup-de-vent,
Secoue mon cocotier… mais non mon saule charmant.
Et l’îlot de mâture s’ancre à ses racines
Secouée la verdure, tremble de toute sa cime.

Bientôt faiblie l’allure, et moi, j’ai peur j’grelotte,
Cramponnant la ramure, dans la peau d’une mat’lote.

Alors le deuxième acte commence sans tarder.
Pendant la pause, l’entracte, la nuit s’est refardée.
Vêtue d’un air timide, elle se pâme en costume,
Duquel émanent humides, les parfums que je hume.

« Danseuses émérites, divas des ultrasons,
Qu’est-ce donc que ces huit ? Ces circonvolutions ?
Vous valsez sans accroche, balayez cette arène
Frôlez sans anicroche…
Espèce de fêlées de l’extrême !!! ​
Attention cependant, étourdies que vous êtes
Pensez au ver luisant, car c’est lui la vedette ! »

Celui qu’on attendait, étoile du jardin
Ce tendre illuminé… d’un seul coup s’éteint !

Qu’est-ce donc qui se trame, mais quel est donc ce drame ?
J’entends de mon abri, la rumeur du public :
- Est-il mort ?
- Est-il blessé ?
- Est-il vivant ?
- Mais non c’est un intermittent !

Le ver se rallume et rassure l’assemblée :
« Le spectacle est fini, le soleil est levant. »
Puis s’éteint.

Après cette nuit blanche et quelques instants sombres
Pointe le jour timide.
Bec de bois, plumes humides,
J’dois chanter, il est temps.

Bon jour les gens !​

Auteur : Hémons

dimanche 14 août 2011

Quatorze

Idéale est l'envie de rire aux mystères ambiants
La tête posée sur cet ailleurs tu oublies
Que nulle perfection ne doit être comptée
Que chaque centimètre est un pas de plus
Vers cette île nue emplie d'âmes pures
Rien de neuf dis-tu et pourtant
Le sang fuit sur les aléas
Le long des alinéas
Et tu songes aux vivants
Aux pensées impures
Comme un bonus
Effronté
Tu lis
Vian

mercredi 3 août 2011

Désobéis...

Désobéis ! Désobéis- leur ! Bon,  d’accord … D’abord, désobéis-toi…
Désobéis aux injonctions vieilles de … pfff … des années ???.
Fais taire les enfants trop sages, qui martèlent trop fort de leur pas cadencé ton front en bataille.
Arrête de gober les couleuvres qu’on te jette bien poliment à la figure.
N’écoute plus sottement tous ces troupeaux de moutons. Fais taire en toi ces satanés bêlements !

Désapprends !
Jette tes cahiers d’écolier !
Non, non ! Attends !.... Prends ton cahier de brouillon.
Rature, raye, entoure, secoue tes propres maux.
Creuse la page ! Sillonne à ta façon ces carreaux bien pavés.
Vas-y ! Dérange les carreaux ! !
Sème, arrose ! Tes idées deviendront un jour tes actes. Les TIENS !
Laboure de ton stylo toutes ces routes bien tracées.
Ecris dans la marge, ce n’est pas interdit !
Laisse les herbes folles envahir ton cahier !
Arrache les feuilles molles qui étouffent tes idées.
Souffle sur les lignes ! Fais- en des bosquets d’émotions.
Des bouquets de notes qui chanteront aux seuils des portées closes.

Déplies-toi !
Sors de ta peau ! Ah ! C’est trop serré ? C’est douloureux ?
Sors de ta coquille et montre qui tu es ; tu peux montrer les dents si tu veux…
N’attends pas qu’on te flatte, qu’on t’aime, qu’on t’idolâtre. Aime-toi, c’est tout, c’est suffisant…
Tu t’aimes ? Alors … sois -TOI ! D’accord ?

Découvre …
Allonge tes antennes, écoute les marginaux ! Réfléchis ! Lis !
Accueille donc les ondes de ceux qui veulent changer ! Tous les libre-penseurs, les non formatés du bocal.
Regarde, t’es aveugle ou quoi ?
Chaque jour des perles tombent sur ton gazon, mais toi tu ne les vois pas.


Bon … Défies-toi ! Défies-toi, je te dis ! Lance toi des défis, quoi !!!
Pédale de travers, à l’envers, à reculons…
Zigzagouille dans la boue. Danse en disant un poème à 1000 pieds avec une poêle dans l’oreille, à poil dans la rue ! … heu  … ch’ais pas… Mange des limaces…

Déchaîne-toi !
Irradie les bien-pensants de ton énergie libre.
Salis tes mains proprettes, remonte tes manches blanches et jette de la bouse aux seigneurs en tout genre. Et protège les manants.

Retrouve-toi !
Retrouve les mèches blondes dans le tiroir de grand-mère. Celles qu’on a coupées trop tôt !!!
Remonte à nouveau le cheval sauvage ! Pars au galop ! Fais défiler le paysage !
Mange des pissenlits ! Ressors le filet à papillons !
Attrape les nuages, et fais des stages sur la lune ! Accroche 1000 cabanes aux branches des jardins. Chuchote un secret au rossignol du coin.

Mais si tu veux, désobéis-moi !

Auteur : Hemons