samedi 31 décembre 2011

Aime toi

Ces jours où je te lis
Explosent en moi
Des pépites des éclats
Des mots simples
Et sans complexes
Des mots dits aux reflets rauques

Ces jours où je te dis
Qu'ils sont beaux qu'ils sont soyeux
Qu'ils résonnent
De mille
Echos
Comme au fond
De cathédrales souterraines

Ces jours où je te vis
Étrangement proche
Hasard de rimes jumelles
De loin en loin
Abîmes fidèles
Aux lois du pire
Et sentiment d'êtres
Étrangement proches

Ces jours où je t'envie
Ces fulgurances
Signifiantes
Minuscules parcelles de souffrance
Hypnotisé
Comme bercé
Par tes mots en transe

Ces jours où je te lis
Où je te dis où je te vis
Où je t'envie
Un seul manque à tes ébats
Cette impossible saveur
Cet ingrédient secret
La touche de mystère
Qui te rendra plus belle
Mais que tu fuis

Aime toi

dimanche 25 décembre 2011

Espaces

Si loin que rien ne nous sépare
Un infiniment rien
Un oiseau que tu connais si bien
Une nuit qui nous répare

D'une étoile à l'autre
Une lueur au bout de tes doigts
Oublier un moment les je dois
Et dans tes rêves tu te vautres

Rarement lune aura été si belle
Que cette nuit pleine de nuages
Nul sommeil ni sage ni image
Pures gouttes dehors l'appel

Éclipses irrégulières et amères
Facettes d'envies réprimées
Brisures de songes abîmés
Éclatantes rougeurs sur la mer

Des signes d'immersion
Tu te fonds dans leurs méandres
Et oublies l'heure de descendre
Au son d'obscures passions

Auteur : Nairolf

mercredi 21 décembre 2011

en Pivot, de Bernard à ma vie

une parenthèse dans ma vie
le temps est en point de suspension à ton envol
je suis empli d'interrogations
à la courbure pointillée de ton ombre qui s'éloigne
en ce jour, à une virgule près
nous étions à un an d'exclamation
à l'éclat de ma joie devant ton oui. point. virgule
la parenthèse se referme
tes crochets, gauche, droite, m'ont mis à plat
de guilleret je ne suis plus que guillemet
mon amour & compagnie
a fermé boutique, un tiret sur ma vie
tu l'as tracé, je ne suis plus que dièse
un souffle @phone et @ffligeant
une parenthèse sur ma vie
en ponctuation dactylographiée

samedi 17 décembre 2011

la fille du temps

La fille du temps qui passe
m'a accompagné depuis fort longtemps
de mes premières craintes à mes premières crasses
elle me suit par tous les temps

marmot je la voyais comme un ange
rythmer mes nuits et mes songes
génie de mes souhaits, envie de mes joies
enveloppant ce p'tit homme, mes jours de froid

la fille du temps qui passe
a passé souvent le seuil de ma porte
espérant que je bouge ma frêle carcasse
au seuil de la mort qui m'emporte

vieillard je la voyais comme une ange
prête à me juger de toutes mes errances
regard sévère pour ce que je suis devenu
mais qu'ais-je pu de ce qui est advenu

La fille du temps qui passe
a hanté mes longues nuits d'adolescence
vision de ce sein lacté, images fugaces
érotisme de mes pensées et déliquescence

l'erreur, l'empire de mes sens
fantasmé par la femme de l'homme que je n'étais pas
souriante, elle me protégeait de mes errances
me relevant pas à pas, au truchement de mes choix

la fille du temps qui passe
a souvent marché près de moi
susurrant tant pour que je me dépasse
je l'ai doublé, escroc, en n'écoutant sa voix

je la voyais comme mon ombre
m’obstinant à ne percevoir cette caverne
où de mes convictions plongées dans la pénombre
je n’éclairais qu'un avenir en berne

la fille du temps qui passe
a fini par poursuivre son chemin
j'ai traversé avec elle tous mes âges
j'ai vécu sans elle tous les ravages
bourrasques par monts et par vents
autant en emporte ce temps
gâché par mes soins
adoucis par les siens
sa silhouette s'enfuit au loin
celle de la faucheuse vient
il est temps pour moi
de passer de cette fille à trépas

mercredi 14 décembre 2011

Les larmes péruviennes

Il y a ces vies que tu poursuis
Sans artifices
Tu t'accroches à leurs échos
Et l'ivresse t'emporte
Il y a ces nuits qui te transportent
Où plus rien n'existe
Rien d'important
Il y a l'urgence d'exister d'aller au bout
De voir plus loin que le fini
Il y a cette angoisse qui monte

Tu fermes tes sens à l'évidence
Des pistes toutes tracées
Une ligne
Tu y crois
Mais tu ne sais plus
Pourquoi
Pour qui
Pour toi
Et tu t'enfonces dans ses yeux

Ces yeux mystérieux tu les as vu pleurer
Un jour de froid
Ils étaient toute sensibilité dehors
Prêts à aimer
Prêts à rêver et à souffrir
Une nuit hors du temps
Qui résonne encore en dedans
Comme un regard intérieur

Une force incontrôlable
Des esprits qui s'épanchent
Et des larmes encore
Ni tristesse ni joie
Pure émotion
Partage d'insomnie
Et vide sans lendemain 

Il y a ces vies que tu poursuis
Sans artifices
Et tes larmes coulent
Sur un fond de sourire

Auteur : Nairolf

mercredi 7 décembre 2011

Chanson triste

Miette est morte
Elle s'est dit j'en peux plus de ces quelques mirages
Elle a dit ça suffit c'est que d'la rigolade
Et puis...
Jamais j'aurais cru.
Miette.
Miette, elle est toute menue
Elle fait quelques grimaces
Quand elle a du public qui rit à ses fantasques
Mais jamais j'aurais cru...
Et puis.
Miette, elle a fait de la place.

Auteur : Obédie