mercredi 28 mars 2012

Scientia ego sum

je suis car je l'ai obtenu
diplôme, droit divin, assurance
appelez cela bien comme vous le voulez
je suis car je suis
rien , rien autour
mon estrade est bien trop haute
et vos crânes, têtes d'épingles
je suis car vous ne l'êtes pas
métier, groupe, corporation, institution
rien n'est trop beau
tout peut être fade
mes yeux brillent pour moi
je suis car je le mérite
des faits des faits des faits,
je suis théorie, paradigme et révolution
pourquoi n'entendez vous pas
ce que mes oreilles me rappellent chaque jour
je suis car j'impacte
mes papiers ne se ramassent pas
à la pelle, hall of fame
En Molière et en Shakespeare
ne voyez vous donc pas

ne pensez pas, Je suis.

mercredi 21 mars 2012

tears

une larme
sûrement ma dernière
corps rabougri, asséché par une vie
à poursuivre et à fuir, sans lendemain
des ombres, des images, des chimères...
mon corps hurle, de part en pores
l'air s'engouffre par toutes mes horribles peaux
falsification de l'éclat, de capes en fausses espérances
mon visage brûlant, vampire mi homme-mi humain
duel éternel d'une vie, sûr d'eux
ange et démon m'ont comblé de leur art
à souffrir de ressentir
soliste de mon ombre, je reste à ses pieds
cette larme, dois-je la sauver?
ou la laisser se perdre dans mes canyons cutanés
surannés
libre à elle de se sauver
ou apprécier une autre squame
à la valeur de son effort
vivre pour exister
exister
quelle drôle d'idée
inébranlable obsession, néant sans retour
pénombre au teint blafard
onyx honnis
et pourtant tu restes
qu'as-tu donc à gagner?
si ce n'est de me perdre
agneau, affolée
carcasse, tu veux me faire terreau
eau de Vie, comme une seconde...
chance?
je te bois, je m'en nourris
ashes to ashes
tears to tears

vendredi 16 mars 2012

Tout changer

D'une larme esseulée filtre un rai de lumière
Comme nue sur la piste
Tout en bas de la liste
Un paradigme oublié au goût d'avant hier

Une fin saugrenue que ce manque de rien
Et s'il fallait y croire
Le croire pour le voir
Des temps audacieux où chacun se fait lien

Comme des flammes rauques il nous pousse des ailes
Des griffes acérées 
Une âme macérée
Et la folie s'installe lorsque l'on vit sans zèle

Une larme esseulée au goût d'avant hier
Une fin saugrenue où chacun se fait lien
Comme des flammes rauques lorsqu'on vit sans zèle


Des restes à cultiver comme lignes de vies 

Auteur : Nairolf

mardi 6 mars 2012

Vivre et sourire

L'écrire serait si facile. Pour s'en débarrasser Deux trois mots plus ou moins gros ou amers... Et voilà le travail.

Dans une belle supplique lancinante, il est si facile de crier sa rage. Et d'aimer ça en plus ! Mettre au grand jour ses petits soucis. Les servir en julienne pour que chaque saveur soit partagée...

Peu importe son obédience, chacun veut sa part de martyre. Alors on suit le manuel, pour mieux se faire plaindre, pour n'érafler que la surface. Et puis pas trop souffrir...

Une idée fixe alors. Jeter l'anathème sur ces maux. Les bannir à jamais dans un hémisphère lointain, incertain. S'amuser de leur ridicule et garder de l'appétit pour des temps plus propices. Apprendre à avancer en sautant de tristes lianes en lianes heureuses.

L'écrire serait si facile. Et pourtant l'important... C'est de les vivre. Ces maux. Pour mieux continuer. Chaque jour. A sourire.

Auteur : Nairolf