dimanche 27 mai 2012

Abécédaire

Amusant ce baiser sous un gui imaginaire
Brillant d'insouciance
Caprice de gaité teinté d'avenir
Doit-il pourtant agir sans conscience
Et laisser orpheline cette pensée au parfum d'éphémère

Factice envie d'un oubli si réel
Grande est la tentation de s'y abandonner
Honte mise à part quelle conséquence souffrir
Ici ou là de bonnes raisons pour mieux se donner
Jamais illusion n'a été si proche si frêle

K.O. avant même d'avoir commencé
L'idée même de s'y glisser sans limites
Même fantasmée une idée qui  fait frémir
Nul avenir dans les méandres d'un si vieux mythe 
Où l'impossible rime traque la fin nuancée 

Pourquoi alors jouer ces jeux dangereux
Quitte ou double un goût de risque un exutoire
Ridicule et jouissif comme l'envie d'en finir
S'il plonge est-ce la fin de l'histoire
Tout un poème aux accents d'anges heureux

Une vie ponctuée d'inutiles écarts
Vécue ou subie question de sensation 
Wagon pour le paradis aux allures d'enfer 
Xylophone funèbre pour cette sombre question
Y a-t-il besoin d'une raison pour aller nulle part

Zigzags de lettres pour donner un peu de corps au pire

Nairolf

dimanche 13 mai 2012

L'homme et la flamme


Seule dans le noir
dans cette pièce, inerte
elle tangue devant mon ombre
oscillant entre s'éteindre et s'aviver
la flamme vacille
la flamme vacille
une goutte perle sur son corps
cire vierge loin de son toit
tu te refuses à cet émoi
fière, droite...intangible
la flamme vacille
la flamme vacille
fuir, comme un courant d'air
fanerait l'éclat de ton ardeur
éternelle ou bluette
immuable ou dévorante, t'éteindras-tu ?
la flamme vacille
la flamme vacille
ma main au toucher de ton derme
n'ose altérer cette prime candeur
immaculée lactée, fragile
j'en suis troublé
la flamme vacille
la flamme vacille
échaudé par tant d'audace
je me consume à cette déraison
dois-je céder à ce contact ?
Chimère incandescente me troubles-tu ?
l'homme chancèle
l'homme chancèle
de cette flamme, facile, je me méprends
épris, docile, la blancheur n'a en rien d'innocent
que ce qu'elle ne donne à voir, au prisme de ses miroitements
mon corps branlant, je m'affale, m’éteins et m'étends
Nymphe, ambrée et vacillante, tu n'en étais que galante

mercredi 9 mai 2012

Il restera

De notre étreinte il ne restera
Que des bouts de rêves
Le souvenir de doigts frôlés
Puis entremêlés
La force de la première fois

De nos bouts de rêves il ne restera
Que la douleur
De n'avoir pu vivre
De n'avoir pu essayer
De donner une chance à l'impossible

De cette douleur il ne restera
Que les sentiments
Trop forts trop soudain
Un spasme d'existence
Et les stigmates d'une déchirure

De ces sentiments il ne restera
Que la beauté d'un moment
Comme hors du temps
Un partage au milieu du désert
Une si douce exception à la réalité

De cette beauté momentanée il ne restera
Que notre étreinte
Un moment simple et si facile
Comme deux enfants heureux
Qui ne connaissent les larmes

Nairolf

jeudi 3 mai 2012

Vertiges

Une langueur lancinante enveloppe mes mots
Une chaleur imprécise un canevas de brise 
Entre l'écume des vents des rimes allusives
Faut-il qu'il neige pour que je rêve encore

Tout ce qui vient d'en haut ne sonne pas divin
Tout ce qui sonne faux n'est pas écrit en vain
Regarde ces lézardes au sommet des miracles
Elles signent les souffrances de prophètes oubliés 

Rien ne filtre rien ne sort
Et tu t'obstines à provoquer le sort
À ramener d'ailleurs des vertiges enfouis
À dessiner les cimes de mondes engloutis

La neige viendra
Les chaleurs aussi
Il restera des lignes
Ces vestiges de l'âme

Nairolf