jeudi 27 février 2014

le début

ce matin
je danse autour de tes mains
la lumière est suffisante
et affolante
je sors de son sommeil
une délicatesse sans pareil
le silence est éloquent
et pénétrant
un sourire au bord de ses lèvres
m'offre sa plus belle oeuvre
les heures s'effilochent et volent
le temps m'affole
je te regarde de mon mieux
à la hauteur de tes yeux
mon ombre ne te quitte pas
s'accroche à ta voix
je suis je suis
je suis sensible
à tes attentes, tes envies
folles, indicibles
un lieu, une montagne, un nuage
ce qui n'est plus de notre âge
ce qui n'est pas sage
ce qui est passage
je ne peux te mentir, te trahir
imaginer le moyen serait le pire
un regret, une tâche, une ire
une attitude, fuir
je vois tes formes, je vois ta silhouette
je redeviens humain, chouette
mon passé alors se désagrège
tourbillonnant comme un manège
j'ai des ratés, j'ai des ratures
qui parfois encore perdurent
ta douce rend la vie dure
à toutes mes fêlures
j'apprends à respirer
à regarder devant, sur les côtés
pas un œil en arrière
depuis que je suis ton...derrière
ce matin
je danse autour de tes mains
je souffle sur ce drap satin
dévoilant peu à peu tes courbes
mes pensées sont un peu moins sourdes
je suis bien, je suis bien
c'est si bon de le dire
caché au galbe de tes seins
offert à chacun de tes dires
mon passeport déchiré
sans vie s'en revient
au cœur de ton cœur, ravivé
ce matin
cette lumière, ce matin
ce matin...

lundi 24 février 2014

J'en suis

j'en suis
j'en suis de cette intime
de cette intime conviction
qu'à défaut de partager
qu'à défaut de vivre
ensemble
ensemble
soyons heureux
soyons sans idéal, sans attente
à vivre au dessus
au dessus de la mêlée
à s'enraciner
s'enraciner dans ce désir
ce désir fou
qu'à défaut de vivre
ensemble
ensemble
soyons heureux
pas de lumière, pas d'étoile
mais un horizon
un horizon
où se projeter
où s'engouffrer
de l'air sur ma peau, glisse
un poil, puis deux puis dix
et qu'à défaut de vivre
ensemble
ensemble
soyons heureux
partir et aller
dans un mouvement
un mouvement constant
s'attacher à se détacher
sans ancre, ni encre
aucun mot pour s'arrêter
aucun mal à continuer
vivre c'est être
être c'est vivre
ensemble
ensemble
soyons heureux
un pas
une esquisse
un passage
une esquive
soyons heureux
soyons heureux
soyons heureux
soyons....

mercredi 19 février 2014

Île déserte

Au milieu de tous ces cris de toutes ces joies
Cachée au creux du monde 
Je suis cette île déserte 
Ignorée de tous et de tous redoutée

Je suis cette île qui fascine 
Qui fait peur et qui subjugue
Cette île aux reflets à la beauté fatale
Ce havre de paix aux allures de prison

Mon désert est ma ligne de vie
Ma secrète espérance et ma malédiction
Personne n'en connaît le premier grain
Et nul ne peut le comprendre

Je suis cette île déserte
Condamnée à l'éternel exil
Qu'une seule est capable de troubler
La tempête aux délicieuses caresses

Quand elle s'abat sur moi
Je souffre et je gémis
Emportée dans ses vents 
Ballotée par ses vagues

La tempête m'entoure de ses bras audacieux
Plus rien autour n'existe
Elle m'isole encore plus
Mais sous ses vents je vis

Cachée au creux du monde
Je suis cette île déserte 
Et de mes cris sourds j'hurle ma solitude
Quand peu à peu s'éloigne la tempête 

Auteur : Nairolf

jeudi 13 février 2014

Les yeux grand ouverts

Au fond d'un puits
La tête sous l'eau
L'âme engloutie 
Presqu'endormie
Les yeux grand ouverts 
Au bout du rouleau
Au bord de la falaise
Prêt à sauter à s'exploser
Là tout en bas sur ces rochers
Si accueillants si attirants
Les yeux grand ouverts 
La tête dans un étau
La pression monte insupportable
Un millimètre et tout s'arrête
Un millimètre encore
Et tout repart
Les yeux grand ouverts 
Les pieds le corps la vie sur le grill
Dans la fournaise brûlé vif
Tout se consume
Et tout s'assume
Une étincelle encore brille
Les yeux grand ouverts 
S'arrêter
Se reposer
S'hypnotiser
Ce métal froid dans le dos
Allongé sur les rails attendant l'heure
Les yeux grand ouverts
Tailladé de toutes parts
Les plaies béantes 
Du sang partout sur les mains
Sur le cœur et dans les tripes
À peine debout et l'âme au vent
Les yeux grand ouverts
Alcool et drogues à portée d'envie 
Hallucinantes portes de sortie
Chemins facile vers la souffrance 
Juste souffrance
Et vers un paradis d'enfance
Les yeux grand ouverts
Larmes brillantes
Quand reviennent ces images
De fin du ciel et de la terre
De cul de sac de rêves à terre
Et d'abandons inconscients
Les yeux grand ouverts
Jets d'acide dans les yeux
Sur tout ce beau sur tout ce bon
Tout s'évanouit se rabougrit
Le visage à peine visible
Les yeux grand ouverts
Inaudibles paroles
Mutisme éternel
Mots de trop
Intérieures suppliques
Prières fredonnées 
Les yeux grand ouverts 

Auteur : Nairolf

samedi 8 février 2014

L'ombre

Dans ce miroir il y a la mer
Il y a les vagues il y a les lames
Goutte à goutte toutes ces larmes
Dans ce miroir il y a l'amer

Tu y voyais rappelle toi cet avenir
Cette incroyable cette impensable destinée
Et puis tes rêves chaque seconde dessinés
Dans ce reflet ne reste plus qu'un souvenir

L'ombre est en toi l'ombre grandit
Elle t'inonde chaque jours de ses peurs
Résonne en toi l'écho de tous ces pleurs
L'ombre est en toi tu la brandis

Le soleil baisse
Et elle s'étend
Et tu t'étends
L'âme blessée

Auteur : Nairolf

mardi 4 février 2014

Effroyable tableau

Effroyable tableau
À la noire beauté 
Charnier d'apocalypse 
Dessiné d'un trait lourd
Ton regard s'y perd
Tout est vide de sens
Le poids de cette absence
Toujours là toujours là

Par des fils ténus
L'âme suspendue
Errant de-ci de-là 
Le long des mondes
Prête à sombrer
Cherchant dans le noir
L'impossible évasion
Et du cauchemar la fin

Réveille toi
Ferme les yeux
Pour voir en toi et...

Respire respire
Et vis surtout vis
Au milieu des terres brûlées 
Il y a le rouge
Il y a le bleu
Il y a l'espoir
Il y a le croire
En l'avenir aux cieux radieux

Auteur : Nairolf