jeudi 28 août 2014

Retournement

Tout tranquille
J'allais si bien
À l'aise et bien au chaud
Dans cette illusion
J'allais si bien
Dans mon monde clos et liquide
Aux couleurs et aux bruits atténués

Et voilà que j'entends
Par la voix d'un ange lointain
Que ça ne va pas
Que mes yeux sont aveugles à la vie
À la vraie vie
Qu'on ne peut pas vivre en hamac
Qu'il y a plus qu'il y a mieux
Alors cet éclair
Inattendu
L'ange me touche
Me caresse
Dessine dans mon dos des rêves d'ailleurs

Et c'est le flash
Je me découvre
Je commence à bouger
Chacun de mes mouvements
Est différent
Tout est à la fois nouveau et naturel
Et je respire
Ce nouvel air intérieur 
Comme une évidence 
Comme si j'avais toujours su

Depuis 
C'est incroyable 
Une vie de fou
La tête en bas
Mais les idées bien en place
Prêt à bondir
Et à sentir encore
Les mains si douces de cet ange
Mon ange à moi
Qui chaque jour me porte
Un peu plus loin
Mon ange qui m'attend
Me tend les bras
Et qui m'aime 
Pour toujours

Auteur : Nairolf

samedi 23 août 2014

Extases

Il y a l'extase
Et puis les rêves
Les rêves d'y être
Encore
De succomber
Encore encore
Et de tomber encore plus haut
Dans l'antre de ses bras
Au creux de ses mystères
Il y a l'extase
Phase après phase
Hésitations touchantes
Vibrantes sensations 
Et passions dévorantes
Il y a l'extase
Les visions d'infini
Les yeux fermés
Au monde vulgaire
Grand ouverts
Au monde intérieur
Au monde rieur
Il y a l'extase
Les tremblements
À chaque frottement
À chaque invitation
À croquer le fruit d'avenir
Tremblements si doux
Si purs
Il y a l'extase
Celle d'hier
Celle de demain
Qui se confondent
Et qui appellent
Toute ta conscience
À vivre chaque seconde
Comme une rime
Tendre et sublime

Auteur : Nairolf

mardi 12 août 2014

comedia de la vita

je suis un amuseur
un joyeux fou pour le monde
celui où point les sourires
au spectacle de vos névroses
je suis un clown
un bouffon gesticulant
grimant les fantômes de ce monde
une épaule, une main pour votre salut
mais
ce monde
je le côtoie autant que vous
je le vis autant que vous
je le subis autant que vous
des sourires contre mes larmes
des rires contre mes doutes
des oublis contre mes peurs
je suis l'amuseur
celui sur qui on compte
celui pour qui tout glisse
au-dessus de la mêlée
contre les marées
à côté des sombres heures
au comble de vos horreurs
à l'apogée de vos malheurs
je suis
celui sur qui on compte
je suis l'amuseur
je suis l'amuseur
l'âme-use-heurt
épuisé, 
trahis
par ma propre ombre
je vous salue
l'art triste
joue sa dernière comédie...

lundi 4 août 2014

Elle et moi

peut être
je dis bien peut être
la vie m'a tourné le dos
déçu par ce temps qui passe
en colère
en colère
contre mes choix
contre mes doutes
à l'aune de ce théâtre
des bras qui se prennent
des regards qui se méprisent
elle me colérise
elle me tempête
elle me foudroie
car je me fourvoie
j'essaye
j'essaye de comprendre
que pour avancer
il ne faut pas marcher
la tête à l'envers
dans tous ces endroits
où je me merde
de toute ma puissance
il faut voir plus loin
il faut voir
voir
plus loin
alors elle me tourne le dos
ou alors est-ce moi
qui détourne
le regard
qui marche à côté
de mes pas
de mes pas qui résonnent
qui sonnent
comme des entrechats
moi qui suis le rat
dégoulinant
comme la sueur
des fronts, sur les docks
sur les ports
amer pour ces dames
amer pour ces gens
désespérés
d'une vie à trimer
d'une vie à rêver
et brisée
amer et buvant
jusqu'à la lie
jusque dans leur
lit
alors ma vie
se détourne
de mon existence
une honte
décennale
décidée
et sénile
s'en est assez
de passer à côté
de ces gens
de ces êtres
d'avoir
pour lendemain
que le passé qui
circule
se cogne
à mon cerveau
à mes neurones
à mes
envies
la vie est
la vie est
et je dois
car le devoir
de toute humanité
est d'être
pour exister
respirer
aimer
pour qu'elle me regarde
moi, petit
elle, grande
qu'elle me regarde
qui m'estime
quand je la vois

cette vie
que je côtoie
depuis le début...