mercredi 23 novembre 2016

Fenêtre, voir et être vu

Par la fenêtre
au seuil des possibles
mon regard vitreux tarde à se porter
au-delà des ombres qui s'agitent
sur ce territoire d'en dehors
les silhouettes informes
ont quelque chose de rassurant
évitant de croiser l'iris et mes pensées
qui se dévoilent au travers de
cette enveloppe de verre
par de-là laquelle je me terre
rassuré par le quotidien
de mon bazar sans merveille
où le temps qui passe et presse
me conjugue au présent et me convie
à l'avenir de passer le pas, le presser
par delà les ombres et les craintes
pour briser le mythe, derrière le miroir
se découvrent les gens et leurs heures
là où pantoufle de verre et contes
n'ont plus de prise
seulement eux
et toi.

jeudi 10 novembre 2016

je te retrouverai un soir

Je te retrouverai
un soir
un peu paumée, un grain
égarée
je te connais
si bien
tu ne sauras me
l'expliquer
je suis le garçon
d'à côté
celui qui marchait,
effacé
sur les chemins que tu empruntais
là-bas
je suis sur la ligne,
fine
souvent un peu trop à la
limite
je le reconnais
parfois
je suis celui qui
traînais
sur les photos, sur les secrets
de toi
une épaule un peu gauche
présente
pas prêt à prendre des droites
de toi
on partait dans les étoiles, les
histoires
au cinquième étage, dans les gares
parfois
je m'imaginais des ombrages
des caresses
des souffles à l'oreille, en touchant
tes doigts
tu me répondais dans ton décor
un sourire
c'était délicat, cela m'effondrait
dans tes yeux, j'étais celui, non lui,
las
je te connaissais pourtant, si mieux
mieux
et tu valsais autour de moi
de moi
alors j'ai concédé cette idée
la tangente
l'envie était de ne plus se retourner
un besoin
pour oublier cet air chaud, ces matins
calmes
et mon brouillard, mes tempêtes autour
de moi
à cette table, les passants s'agitent
et moi
le café est froid, je suis loin
de toi
et toi tu es si près, si près
de moi
je te retrouverai un soir
alors
un grain égarée, et tes yeux
comme ça