vendredi 24 juillet 2009

Le cri

Ce soir-là, le ciel était teinté de rouge
Seul avec ton âme, tu piétinais des idées noires
Chaque nouveau pas sonnait comme une victoire
Une défaite décorée de gloire

Ce soir-là aurait pu être romantique
L'astre rouge se reflétait dans les flots bleus foncés
Mais pour toi ce fut un vide
Plus rien
Un silence entouré d'un vacarme immonde

Ce soir-là, les mouettes étaient étrangement absentes
Avaient-elles deviné
Posées sur un rocher elles semblaient méditer
A ce drame en suspens
A cet ignoble geste

Ce soir-là je suis partie
Ce soir-là je t'ai laissé
J'ai pris ce raccourci
Vers la fin d'une vie blessée

Ce soir-là tu as crié





jeudi 23 juillet 2009

vie passée ? vie présente....

Petite enfance ordinaire

à troquer les tricots contre des billes en fer

pas de violence, pas d'éclat

pas de quoi remplir les journaux du soir ou la télé du matin

que dalle dans cette petite vie

qui pourrait me faire violence, et pourtant

mon coeur se balance

enfance violée, non...enfance volée, oui

on se promène tranquille dans cette petite ville tranquille

on flâne, on regarde en face

et l'autre en face regarde dans le vide

mais avec son moteur entre les jambes

et sa carrosserie à plus de 70 à l'heure

mon heure est passée en secondes

en secondes qui passent et un rembobinage

aucune tête, aucune sensation, aucune image

j'me promène dans ma mémoire

et je n'y trouve que des impasses, sens interdits et sans issues

sans retour en arrière possible

aucune violence, aucun éclat

tu parles, si contre moi-même et contre ce chauffard

Petite enfance ordinaire?

je ne sais pas, j'me rappelle plus...

mercredi 22 juillet 2009

p'tits quotidiens

On les aimes ces p'tits quotidiens
Ces joies et peines de tous les jours
Ils nous rappellent que nous sommes vivants
Ils vident nos tripes, ils chauffent notre sang
Ces mains sur les reins
Ces souffles sur ces seins
Ces mots au passif lourd
ces larmes salées, salant
Les p'tits plats, entrée, dessert gourmant

Tu les aimes ces p'tits quotidiens
Tu te lèves, exténuées de tes nuits
Tu souris, ta cigarette à la main
Tu avales ces bouffées d'oxygènes
Qui te ramènent à ta condition humaine
J'les aimerai bien ces p'tits quotidiens
Mais je ne ressens plus rien
Je suis la poussière
que tu as balayée de ta vie
Je suis le microbe
dont tu as appris à te guérir
Je suis ton défaut
Que tu as appris à maquiller
Je suis ta rage que tu as appris à maîtriser
Je suis ta peau morte
Que tu as fini par arracher

Existence zéro
Point impact 10
9, 8, 7, 6
5, 4, 3, 1, existence zéro

Ce devait pourtant être bien
Ces p'tits quotidiens
Balade, romance,
Mot sur le frigo,
Engueulades, rires et pleurs,
Cinéma, jeux, repas,
Amis, ennemis, voisins
Ce devait être bien
Ces p'tits quotidiens....
Mais tu voulais rester dans l'exceptionnel
l'extra-planétaire,
Tu voulais du prince charmant, du héros,
du Bruce, du d'Artagnan
Tu voulais décoller pour ne jamais atterrir
Tu voulais te scratcher pour mieux reconstruire
Je ne pouvais t'offrir plus que ce que je ne suis
Je ne pouvais prendre tout ce que tu exigeais
Au bord de la fenêtre, au soleil couchant
Adossés ou accolés sur un banc

J'les aimerai bien ces p'tits quotidiens
Mais tu ne ressens plus rien
Je suis la poussière
que tu as balayée de ta vie
Je suis le microbe
dont tu as appris à te guérir
Je suis ton défaut
Que tu as appris à maquiller
Je suis ta rage que tu as appris à maîtriser
Je suis ta peau morte
Que tu as fini par arracher
Existence zéro
Point impact 10
9, 8, 7, 6
5, 4, 3, 1, existence zéro

Timothé

Trublion de nos vies depuis 2 ans
Il a transformé ces 4 derniers semestres à sa manière
Muant peu à peu en petit garçon durant ces 8 trimestres fugaces
On aurait dit que ces 24 mois coulaient de source
Tellement ces 731 jours ont réservé de surprises
Heure par heure 17 544 fois
Et pas une de ces 1 052 640 secondes n'est à oublier...

mardi 21 juillet 2009

Etoile du Pérou

Une étoile vient de naître
Directement du ciel elle rit, elle pleure
De joie devant ce monde, cette Terre
Qu'elle veille de son coeur d'or.

Une étoile vient de naître
Ses yeux de braise discernent les fils
D'argent qui tissent l'incertain,
Ces yeux qui rient, ces yeux qui pleurent.

Une étoile vient de mettre
Un peu de bleu sur ses yeux
Pour être belle, pour être celle
Que la braise change en feu.

Une étoile vient d'émettre
Un signe pur dont la musique
Met de l'amour dans les coeurs
Et du bleu dans tous les yeux.

Une étoile vient se mettre
Au creux d'un être, un être cher
Sur son épaule, elle se pose
Telle un cygne de cristal.

Une étoile veut s'en remettre
Au ciel, à Dieu, à tout
Ce qui pourrait l'aider à trouver
La soeur de son âme.

Une étoile voudrait être
Être simplement être,
Aimer être en aimant l'être,
Sans Tout, sans Dieu, sans ciel.

lundi 20 juillet 2009

Etrange petit singe

Etrange petit singe qui a perdu ses repères

Qui se cherche, qui ne veut plus se trouver

Qui hésite, question-réponse, hantise

Aucun son, aucune odeur qui lui rappelle

Qui le ramène à son passé, qui le fait présent

Etrange petit singe toujours tête en l'air

Qui regarde ses yeux en train de le regarder

Et cet homme, cette lourdeur , cette emprise

Ces cris, ces rires, ses crocs, ses appels

Ils se demandent le pourquoi tout autant que le comment

Etrange petit singe, étrange petit monde...

dimanche 19 juillet 2009

J'etais juste en train de penser

J'étais juste en train de penser
comme la vie le long d'un cours d'eau
est faite de remous, contour et tranquilité
J'étais juste en train de penser
qu'avec ou sans toi j'apprendrai à vivre et à me respecter,

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

je sens les fleurs, en ce début de printemps
je regarde les enfants, les parents, dans ce village
j'écoute le son de mes battements de coeur, je suis vivant

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser
que je voulais t'embrasser
te serrer dans mes bras, histoire de te rassurer

j'ouvre la fenêtre de chez moi, je laisse la lumière pénétrer
j'ouvre la porte de chez moi, je laisse mes amis rentrer
j'ouvre au fin fond de moi, je laisse mes émotions me submerger

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

J'étais juste en train de penser
comme la vie le long d'un cours d'eau
est faite de remous, contour et tranquilité
J'étais juste en train de penser
qu'avec ou sans toi j'apprendrai à vivre et à me respecter,

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

je m'offre de bons souvenirs à conserver
je m'offre de quoi construire, de quoi rêver
je m'offre des choix, des envies et des projets

J'étais juste en train de penser
comme la vie le long d'un cours d'eau
est faite de remous, contour et tranquilité
J'étais juste en train de penser
qu'avec ou sans toi j'apprendrai à vivre et à me respecter,

Je vois des sourires, je me permets les miens
je vois des danses, des rires et des larmes
je vois des feux, de la musique et des chants

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

J'étais juste en train de penser
comme la vie le long d'un cours d'eau
est faite de remous, contour et tranquilité
J'étais juste en train de penser
qu'avec ou sans toi j'apprendrai à vivre et à me respecter,

j'étais juste en train de penser
simplement en train de penser

samedi 11 juillet 2009

Trouvaille

Elle attend patiemment
Cette trouvaille que tu couves d'un regard anxieux
Elle t'attend elle ne fait pas un geste

Non pas qu'elle souhaite t'éviter
Mais elle se mérite
Elle ne se donne pas au premier coup de crayon

Elle ne bouge pas
Cette lumière musicale cachée dans une clarté ébouissante
Cette ombre aux traits fins tapie dans une pénombre enveloppante

Elle attend ton geste
Elle attend ta pensée
Celle qui l'emmènera vers sa destinée

Elle médite sur ton indécision
Elle aimerait te souffler des évidences
Mais son mutisme fait sa valeur

Elle ne peut influer sur celui qui la sortira de son trou
Alors elle attend
Elle attend ce déclic inattendu

Et un jour survient le miracle espéré
Elle sort à l'air libre sous tes traits hésitants
Elle s'impose alors brillante et désinvolte

Et ce trésor tu le mets à l'abri
Dans un endroit sûr
Où jamais elle ne pourra être oubliée


lundi 6 juillet 2009

Sénégal, pays de la Teranga

Chaque pas à pas résonnant sur chaque rythme de mon cœur, chaque onde de soleil caressant chaque centimètre carré de ma peau, chaque effluve océanique tonifiant chaque millimètre carré de mon odorat, chaque note de musique amadouant chacune de mes deux oreilles, chaque arôme de ces plats délectant chaque papille de ma bouche, chaque paysage dévoilé se reflétant dans mes yeux devenus enfant, chacun de ces sentiments un pays me l’a offert, comme un cadeau divin pour le petit gens que je suis, ce pays, le Sénégal, pays de la Teranga, terre aux milles couleurs, terre aux milles sons, terre aux milles sourires…

Je n’étais pas venu pour recevoir autant, je ne pouvais imaginer recevoir autant. Je partais pour découvrir un pays, pour rencontrer mes frères et mes sœurs d’Afrique. Je partais aussi pour voir des paysages de l’Afrique Noire, ceux de mon enfance, ceux lus dans mes livres de gosse, ceux regardés dans des émissions Nature, ceux de ces animaux emblématiques, lions, éléphants, buffles et autres antilopes, ceux de ces légendes, de ces êtres mythiques et mystiques. Je partais pour partager aussi, des émotions, parce que je pressentais que mes yeux ne resteraient pas sec, même sous la chaleur de ce pays, partager des rencontres car je partais avec des amis, j’en ai trouvé d’autres, partager des cultures, car nous sommes nés pour nous enrichir, richesse de l’autre et richesse intérieure…

Alors je me souviens de beaucoup, des moments inoubliables, majestueux, uniques et tout ce que le vocabulaire de mon pays peut m’offrir pour qualifier ce que j’ai ressenti. Ainsi, je ne pourrai ne pas mentionner dans le choix de mes photos ces couchers de soleil à en faire fondre le plus froid des cœurs, s’évanouir chaque soir dans l’horizon lointain, rejoindre les contrées des légendes oubliées. Mais je me souviens aussi de ces petits moments que certains pourraient désigner comme futiles ou banals. Et alors ? Ces petits quotidiens sont extraordinaires si on se donne le temps de s’y intéresser. Qui peut se targuer de ne pas être touché par le regard de ses enfants qui accouraient pour venir nous voir, pour nous tenir par la main, pour partager un instant de leur vie au retour de leur chemin d’école. Qui ne peut apprécier un repas autour d’un plat, tous ensemble, tous au même niveau, à même le sol. Qui ne peut se satisfaire d’être réveillé par le doux son du battement des vagues qui vont et qui viennent, comme celui rythmé de la paume sur la peau, symbole de la symbiose du musicien avec son instrument, et ce, même à neuf heures du matin. Qui ne peut prendre plaisir à préparer un petit déjeuner à ces danseuses blanche ou noire de peau, l’art n’a pas de frontière, à les encourager ou les soutenir après ces matinées de danse tant belles qu’éreintantes. Qui ne peut se sentir mieux au contact de nos hôtes, tant en simplicité qu’en gentillesse. Ne pas y avoir de la naïveté ou de la tromperie, en eux est une force incroyable, celle de croire en l’autre et de ne voir qu’en lui un ami avec qui communier. En cela qu’ils en soient tous remercier. Pour ces repas, pour ces danses et musiques improvisées, pour toutes nos sorties, pour ce bal poussière, pour cet accueil, Merci.