mardi 28 décembre 2010

de mes yeux

de mes yeux d'enfants
mes terres d'hier
sont mes châteaux de demain
que je construis petit à petit
aux rythmes de mes songes et rêveries
yeux fermés mais ouverts à tant d'étoiles

de mes yeux d'anciens
je sens les embruns de mes souvenirs
effleurés mon derme écaillé
empli de la mémoire de mes veines
livre à peau ouverte
un banc, un feu et autours des enfants

de mes yeux de bambin
chaque minute est une nouvelle page
chaque seconde j'écris le temps de ma vie
explorant des sensations qui ne me quitteront
que la dernière page remplie
des vicissitudes du siècle de mes saisons

de mes yeux d'adulte
je marche sur un chemin
à l'orée des forêts
à l'arrêt de m'effleurer
puis au renouveau que j'effeuille
le ciel est bleu, la route belle

de mes yeux d'adolescent
je pulse de sentiments
contraires et puissants
qui me pansent de mes erreurs
et dont je pense durant des heures
m'amenant à des choix que je veux heureux

mes yeux sont mon regard au monde
et l'invitation à me connaitre
j'ai grandi et vécu à travers eux
Mnésis du fleuve au flot continu
Chronos dont je ne loupe
aucun miroir de mes pas avancés

mercredi 22 décembre 2010

Des cendres sur le chemin

Pour mon pépé qui aurait eu 92 ans le 12 décembre dernier

Des cendres sur le chemin
Tu les disperses à chaque pas
Tu les essuies d'un geste de la main
Pas de tristesse dans cet éclat du trépas

Au contraire des souvenirs des sourires
Des discussions sur la guerre ou sur le foot
Sur l'âge une polémique à n'en plus finir
Et de l'amour coûte que coûte

Un éclair de conscience dans tes yeux la mort dure
Plus que prévu ou plus qu'imprévu
Mais jamais tu ne dirais que la mort est dure
Elle t'offre de là-bas une après-vue

De ce regard discret des joies des surprises
Les fils de nos vies s'agitent dans tes mains
Comme le temps sur toi n'a plus de prise
Tu continues à descendre sur le chemin

samedi 18 décembre 2010

Premier boussa

Baigné de soleil dans ce voyage d'insouciance
Tu n'as pas vu venir ce moment merveilleux
Indifférent à sa beauté au luxe de ses yeux
les débuts de rencontre sont une étrange science

D'abord sans but précis tu as vadrouillé
Entre poulets aux olives et gorges arides
Entre côtés dorées et déserts avides
Jusqu'à ces piliers énigmatiques tout embrouillé

Et puis tout s'est emballé comme dans un rêve
Une soirée quelques citrons confits au marché
Deux mains qui s'étreignent sans se lâcher
Un cours de natation des regards sans trêve

Voilà que subitement il s'est posé
Court et intense comme une petite éternité
Bravant les interdits un goût de vérité
Si simple si doux et si fort ce baiser

Baigné de soleil dans ce voyage d'insouciance
Tu n'as pas pu retenir ce moment merveilleux
Marqué par la beauté de ce baiser radieux
Les larmes sont venues et une vie d'espérance

mercredi 15 décembre 2010

Un mouton de retard

Délicate et sensuelle, tu nous écriS
Enivrante et charmeuse, tu te mets à nU
Sollicitant notre imagination en éveiL
Se perdant au milieu d'un chamP
Immensément lexical mais riche en défI,
Nairolf, notre muse, invite à prolongeR
Elégamment ses quelques lettres quI

Mécaniquement nous abreuvent tel un oueD.
Outre le jeu et la performance de l'exercicE,
Il est intéressant de pouvoir dédicaceR

Unanimement ces mots, d'un style verticaL,
Néanmoins, ils sont pour toi, SulpiridE.

Mélodieuse et provocante, tu nous tienS,
Obscurcissant nos idées, nous laissant sur notre faiM
Un grain de génie fait danser tes mots sur un tangO.
Timidement, les miens balbutient trop péniblemenT.
Omettons donc de faire frémir les jonctions neuronaleS.
Nourrissons-nous de vie pour faire transpirer nos mots.


Auteur : Ptit Manu

vendredi 10 décembre 2010

Si pure...

Dans tes rêves
tu plonges sans cesse
pour retrouver la liberté
emprisonnée dans le quotidien passé et présent
de ce bureau si sombre, si noir

Dans tes rêves
l'homme que tu chéris
comme un cadeau à ton cœur si loin
si loin qu'il échappe à ton contrôle
l'homme que tu chéris est un chêne
aux branches puissantes, aux feuilles si vertes

Dans tes rêves tu rêves à en crever
à une vie qui te fera oublier la tienne
les mots danseront et sortiront
de ta bouche, sèche de toute passion
à force de désert au ciel si bleu, si bleu

Dans tes rêves
tu oses car tu ne sais pas
tu ne suis pas tes principes aux paroles lourdes
souffles courts à la longe de tes chaines
froides, inertes, d'un métal si gris

Dans tes rêves
l'arc en ciel déploie ses ailes
phénix aux rayons plus lumineux qu'un azur
couleurs à l'envol majestueux
voltigeant au coucher d'un soleil si ambré

Dans tes rêves
tu remercies l'amour
partagés aux détours d'un chemin, d'une ville
multitudes d'âmes rythmant leur existence
au son d'un palpitant si rouge, si rouge

Dans tes rêves
tu es toi, en ce que tu es
en face de ce miroir autrefois brisé
tu te reconstruis jour à jour
cristal de ton existence si pure

si pure

mercredi 1 décembre 2010

Mouton juste

Détour de ton esprit,
Elle peut te paraître juste.
Songe à elle, évite la tromperie.
Souvent chacun pense voir juste;
Imbibés nous sommes de duperies.
Nul n’a le savoir absolu,
Et donc, nul ne voit juste.

Me direz-vous... piperies ?
Oui mais c’est un peu fruste.
Il nous faut réfléchir, à tout prix,

Un peu par nous-mêmes.
Notre tête est faite pour, voir plus...

Me direz-vous... parti pris ?
On peut dire cela ainsi... et un peu plus...
Une idée, une opinion déjà faite et injuste.
Tellement difficile à déraciner, si robuste.
On ne voit bien qu'avec le cœur. Si vous m’avez compris,
Ne retenez qu’une chose : pas de mépris.


Auteur : Yanou

lundi 29 novembre 2010

Mouton créatif

D'aventures vibrantes en folies d'un jour
Elle absorbe ce qui lui reste d'être
Se voit grande belle et forte
Sans penser à ses questions ensevelies
Il n'y pouvait rien
Ne pouvait lui apporter ce qu'elle attendait
Esthétique du pire des choix

Mais des doutes rôdent sous les certitudes
Oserait-elle les soulever pour y poser des pensées
Îles de solitude dans cette mer indifférente

Un déclic une intuition cachés sous des mots vains
Nulle solution sans efforts douloureux

Miser sur ce qu'elle fait de mieux
Ouvrir des espaces entre le ciel et nos âmes
Utiliser ce don de faire vibrer le beau
Tout à son art tout en rêvant
Ourdir des fils merveilleux dans ses nuits d'impuissance
Ni limites ni sorties à cette vie de souffrance

Auteur : Nairolf

samedi 27 novembre 2010

Mouton mélancolique

Donne-moi seulement la raison
Et je m'éclipserai comme tu m'es apparue.
Si je ne suis plus qu'une ombre au matin,
Si tu n'es plus qu'une figure sur du papier,
Indicible vertige de l'absence
Ne laissant la place qu'à l'amertume
Et aux plaisirs de l'ignorance.

Mauvais vents des chemins pris
Oublie tu donc mes pas dans tes pas?
Infime souffle de mes lèvres sur ta peau

Un à un nos moments s'effilochent
Ne laissant qu'une pelote de haine pour l'autre

Moutons de nos cœurs étourdis
On ne suit que les fils du destin
Union des choix et des devoirs
Trahissant les belles histoires, et pourtant
On ne peut vivre sans aimer
Ni aimer sans vivre...

Auteur : Sam

jeudi 25 novembre 2010

Mouton sans pression

Dépassons nos idées reçues
Et toutes ces règles sans issues
Sachons outrepasser à son insu
Sans être dépassé ou décousu
Incarnons révolte et rébellion
Ne nous soumettons pas à la tentation
En gardant néanmoins la juste passion.

Mais pourquoi brider notre inspiration
Oppressé en majuscules et ponctuations ?
Inventons un courant libre d’expression.

Une règle doit ceci dit faire pression :
Ne savourez plus de méchouis sans compassion.

Mais c’est la fin de la récréation.
Ouvre tes bras, enlace et salue.
Un simple geste trop souvent méconnu.
Toujours ces guerres où l’on chasse où l’on tue
Oubliant qu’un dessin, échange aussi beau que tordu,
Naissant d’un mouton, aurait infiniment plu.

Auteur : Cmoimanu

dimanche 21 novembre 2010

Souvenir de Bretagne

vivement que tu me largues
vivement que tu puisses me jeter
vivement qu'un jour, on te drague
vivement que tu puisses à nouveau, rêver

je ne sais plus comment te dire
à croire qu'il me faut être plus bas que terre
afin d'avoir les mots à t'écrire
et enfin, de nouveau, te plaire


s'il faut que tu partes du domicile
s'il faut changer le codicille
s'il faut éteindre tout ce qui brille
s'il faut que je quitte notre ile

je ne sais plus comment te regarder
à croire qu'il faut me jeter à la mer
afin d'avoir ce regard sincère
et enfin, de nouveau, te plaire


alors si je dois finir sur le trottoir
à force de côtoyer trop de bars
alors si je dois broyer du noir
à force de ressasser mes histoires

je ne sais plus comment te toucher
à croire qu'il me faut être déchiré
afin d'avoir cette douceur retrouvée
et enfin, de nouveau, te plaire


si je dois être minable
n'être plus du tout fréquentable
si je dois n'être qu'une terre arable
n'être que pitié et état lamentable

je ne sais plus comment t'aimer
à croire qu'il me faut dire la vérité
afin d'avoir une éternité
et enfin, de nouveau, te plaire


vivement que tu me largues
vivement que tu puisses me jeter
vivement qu'un jour, on te drague
vivement que tu puisses à nouveau, rêver

mardi 16 novembre 2010

Je suis ton Dieu

Je suis ton Dieu alors ressaisis-toi.
J'essuie ton ombre et tes larmes de foi.
Je suis ton vœu, ta raison de croire en moi.
Je suis ce Dieu alors suis-moi.

Ouvre ton âme à l'inconnu
Ouvre ton cœur aux chemins connus.
Couvre ton orgueil méconnu.
Découvre alors ce mets connu.

Si les écrits ne te parlent plus,
Si les conseils ne t'apaisent plus,
Ciller des yeux tu n'en peux plus.
S'il le pouvait, tu ne serais plus.

Je sens errant ton esprit sans repères.
Jeu sanglotant sans foi ni pairs
Ne te brise pas cent fois tu y perds.
Intolérant ton mépris se reperd.

Plus intense, surpasse tes limites.
Plus un temps sur ce qui te délimite.
Adoptant des rêves d'ermite.
A dos, tant d'élèves tu imites.

Je sens cette peur qui te renversera.
Sans cette torpeur moins lâche tu seras.
Ce sens apeure... te ment et te mentira.
Détache ce censeur et tu te libèreras.

Ne soit ni toi ni l'ennemi,
Mais soigne cette haine mon ami.
Éloigne-toi disperse les semis,
Et gagne-moi d'un amour infini.

Je suis ton Dieu, mais ne le dis pas.
Ce que je veux c'est que tu croies en moi.
Je réalise tes vœux sans croix ni trépas
Sois réaliste et pieux ; suis mes pas crois-moi.

Auteur : Cmoimanu

jeudi 11 novembre 2010

Verticalités

Illusion     De      Plénitude     Tu    Rêves     Debout
De               rime  exacerbée  en      amers        vers
Comprendre  en     oubliant     souris   et               celle
Qui                brise   cette       liberté    incomprise   oubliée
Eclipse         céleste  ligne       absolue    solitude      immergée
La               voile      de          notre           esquif       cette
Sensation    lancée   fuite        improbable   immobile  étrange
De             partout  elle         signe            sur           parole
Vide         où         se           grandit          le            verbe
Qui         elle       réjouit      en               revenant  toujours
Exulte   rêve     pleinement appétit      liquéfié      glorifié

vendredi 5 novembre 2010

Coloriages nocturnes

La tendresse des temps est à peindre en rêvant
Des couleurs mélangées aux mystérieux éclats
Se bercer d'illusions et prendre les devants
La nuit se pose là

L'ivresse de nos jours de minute en minute
Inonde de pensées ton âme alambiquée
Tu entends siffler ton crâne cocotte minute
Rien de bien compliqué

Et si tu arrêtais de lancer des épées
Et si tu regardais la vie autour de toi
Et si une éclaircie dans ce brouillard épais
T'abritait sous son toi

Alors tu emplirais tes rêves de couleurs
Sans jamais déborder des lignes de conduite
Alors tu comprendrais le sens de cette lueur
Et plus jamais de fuite

La tendresse des temps est à peindre en rêvant
Des couleurs mélangées aux mystérieux éclats
Ouvre les yeux étend les bras en te levant
Ce jour se pose là

lundi 1 novembre 2010

étoile fuyante

Une petite étoile se meurt
allongée dans l'ombre d'un pré en fleur
le souffle d'un vent chaud ranime dans cette lande
la plainte des amoureux d'autrefois
oubliés par un temps qui efface

Je te regarde t'éteindre
et je te connais que trop
pour te laisser bercer par les effluves obsidiennes
d'une noirceur triste et calme

Même si je ne suis plus qu'un souvenir
au fond de ton lit devenu grand
même si nos regards ne se croisent
que sur le papier glacé d'une photo oubliée
même si nos âmes se sont désenchaînées

Je ne peux supporter
de voir une si belle étoile ne plus briller
Laisse moi encore t'aider
Même si, laisse moi encore t'aider

Ça ne sera pas un adieu
tu m'entends,
tu ne seras pas une comète
crinière de feu prête à s'effacer
dans un ciel si radieux

Tu m'as tant donné
plus que tu n'as reçu
A mon tour, épaule chaleureuse
de te soutenir, te couver

Brille, brille mon étoile
je ne suis plus qu'une poussière
de cette constellation, Songes et Rêves
en ce temps d'été, la nature se morfond
si leur lumière s'épuise de vivre

une petite étoile se meurt
allongée dans l'ombre d'un pré en fleur
je m'approche d'elle
l'effleure à peine, de peur de briser
ses bras papillons, sa peau délicate

Oh combien j'aimerais revoir
ce sourire, sylphe percutant
au moulin de nos sentiments
oh comme j'aimerais te revoir

Ne ferme pas ses yeux
Ne ferme pas ses yeux
qui s'émerveillaient à chaque seconde
qui brillaient d'une joie céleste
qui scrutaient chaque battement

Je ne laisserai pas
même dans l'ombre
je ne laisserai pas
cette petite étoile
fuir une vie qui lui doit tant

samedi 23 octobre 2010

Chapitre 4

Tristan serre fort les rennes de son cheval; regarde au loin, aussi loin qu'il le peut, aussi loin qu'on ne lui a jamais permis.


pendant les chasses à cours, d'aucun ne regardait la faune chassée et pourchassée; apeurée par ces humains, incompris par ces mammifères au regard cynique et à l'allure hautaine; il cherchait le soutient de son demi-frère, Yvain; en vain; ce dernier restait en retrait; comme toujours; Au regard cherché, un écho d'impuissance et de tristesse en retour; comme toujours.

Tristan regardait le cerf, fier; le rapace; libre. Il se sentait eux mais ne pouvait se résoudre à ce destin; de chassé il deviendrait le chasseur, le traqueur, la peur.


une larme


Tristan avait pris sa décision. Il suivrait son père; il fuirait sa mère; ils vivraient en révolté pour lui plaire; mais lui vivait en écorché; il ne cherchait pas à reprendre le trône, convoitise humaine; il prônait la fin de toute inhumanité humaine; pour cela il devait annihiler toute vie humaine.

Il se savait incompris dans sa tâche; en cela il ne voulait plus d'attache; sa mère devait apprendre à l'oublier, les personnes, même les plus nobles à le haïr; il ne croyait plus en l'Homme, contrairement à Yvain, stupide rêveur au projet fou.


une autre larme


Il devait s'endurcir; sa mission passait par là; le sang ne devait être qu'une larme coulant sur son armure; armure de vie; armure protectrice; la mort devait être son compagnon, la rumeur son fidèle destrier; chevauchant de villes en plaines, de villages en océan; un nom; et en détruire un autre, le premier; son père

Des années pour cela; mensonges à son père, mensonges aux dieux; sa vie devait se résumer à être l'arme; une ombre au service du néant; Tristan s'en convainquait; Tristan s'en convainquit.


mensonge à lui-même


Personne; durant la bataille, tout se mélangeait; corps, armes; sang; cris; peurs: personne; il n'en tua aucun jusqu'à son premier; il n'en tua aucun jusqu'à son objectif; objectif qui bataillait à annihiler; personne

Garde de son père; garde de son corps; ouverture; aucun témoin; précis et froid; faucon au geste précis; loup au regard acéré; être des bois, être aux abois; arbre enraciné dans un terreau de haine, lame enracinée dans un corps de haine;


me mens-je?


Seul son sang comprit; Seul son père comprit; enfin le crut-il; il pensait son fils suffisamment fort pour le remplacer au moment opportun; il sourit; seul Tristan savait ce premier pas, l'annonciateur des autres; sa course; son chemin; sa croisade; il sourit.

Son père chut ; Tristan cria ; cria le reste de son humanité ; cria le reste de son amour pour son père, ses proches, ces humains; Tristan cria pour se libérer de tout cette charge; il leva les yeux, prit les mords de son cheval; monta en selle; méthodiquement, glacialement.


un torrent de larme, pourquoi?


Tristan serre fort les rennes de son cheval; regarde au loin, aussi loin qu'il le peut, son demi-frère entre lui et son chemin; il sera le deuxième.

lundi 18 octobre 2010

Medic'amant

Je crois que c’était un matin jaune.
Un de ces matins un peu aphone,
On se lève et la vie a un gout amer.Je regarde mon coloc de lit d’hiver,
Cela fait des mois que tout est divers.
Je me mets à penser que ce devait être éphémère,
Me lève ce jour où la vie n’est plus un rêve.
Le genre de jour où une parenthèse se soulève.
Un soir où la désinhibition a laissé parlé mon cœur,
J’ai cru pouvoir partager un nouveau bonheur,
Avec l’autre, enfin, celui dont je crois que je rêvais.
Celui qui pour moi, patiemment, attendait.
J’ai alors commencé un jeu d’équilibriste en hors piste.
Et sans compter que l’homme du placard est souvent triste,
Je me suis vu vivre sans conscience et sans regret,
Des jours durant, sans voir le mal que l’espoir lui faisait.
Cet homme là fait vibrer lorsque l’autre sait m’oublier.
Il a une vie neutre et écoute pour panser.
Ce qu’il sait mais ne veut croire est que l’équilibre sur le fil est fragile.
Etre sur les deux fronts sans en avoir l’air n’est pas si facile.
>On est humain et lorsque tout se complique
Que la schizophrénie n’est pas la règle que l’on applique
On reprend ses charentaises et on retrouve son refuge
C’est ainsi qu’une relation glisse telle une luge.
Rencontres éclairs et pensées en poudre d’étoiles
Pour insuffler un peu de vent dans mes voiles.
Ce fut fatalement court et plutôt prévisible
Mais pour une vie aussi courte qu’imprévisible,
Laisser le bénéfice du doute pour la résistance d’un fil,
C’est se laisser une nouvelle chance avant que la vie ne défile.
Alors finalement, porte de placard ou parenthèse,… on les referme.
Passent le temps, les jours, les semaines et les mois,
On reprend sa vie et on oublie en quelques émois
Les maux, les médocs et les patients que sont les amants.

Auteur : Ptit Manu

jeudi 30 septembre 2010

Émois et moi

Un jour je serai moi

Il sera difficile de parler
Les mots seront bloqués derrière mes mystères
Des silences assourdissants les aggraveront
Mais

Un jour je serai moi

Je serai seul avec ces suites logiques
Des araignées de carton grimperont le long de mes jambes
L'ivresse de mes nuits sera lointaine
Mais

Un jour je serai moi

J'aurai oublié les crises existentielles
Pareil aux Aztèques je graverai des mémoires
Des cliquetis sournois résonneront en dedans
Mais

Un jour je serai moi

Et toi dans tout ça où seras-tu ?

Tu auras inscrit tes rêves dans les cieux
Tu auras empli de joie des générations d'étoiles
Tu auras dégoupillé en moi des grenades
Et vécu ces explosions de passion
Peut-être auras-tu peur
Mais tu irradieras des êtres réceptifs
Et tu martèleras mes souvenirs de tes mots

Émois
Un jour je serai moi

vendredi 24 septembre 2010

Passer à l'acte

Rire à tous ces délires sérieux
Peut-être est-ce là l'échappatoire
Absurde l'attente d'être vieux
En espérant des autres la victoire


Souffrir dans cette triste liberté
Et réfléchir à ce qui restera
Le jour où tu briseras ta fierté
Mourir sous l'œil glauque des caméras


Ramer toujours ramer dans la foule
Réparer les avirons écornés
Se garder des ravages de la houle
Et ressusciter tes rêves morts-nés


Ravir à Dieu ses étincelles d'aura
Pousser la porte d'un ailleurs improbable
Pour renverser celui qui ne saura
Reconnaître ses actes coupables


Encourager les forces de chacun
Qui unies décuplent leur puissance
Enterrer ces égoïsmes mesquins
Et du bien commun tirer la jouissance


Rire espérer souffrir réfléchir
Mourir ramer Pousser renverser
Ressusciter réparer et ravir
Reconnaître encourager enterrer

samedi 18 septembre 2010

Chapitre 3

Yvain ne vint
pas au monde pour vaincre
mais vivre
du moins il s'en convainc

Yvain vient de ce peuple
qui défit même le vent
se vante de défaire les dieux
et de faire fi du temps

Yvain a vécu son enfance
avec un demi-frère
Tristan
triste, fière

Yvain n'avoue pas
qy'Yvain ne guerroie pas
il voit en vain
une vie, vingt

Yvain en jeune homme
vit de va et vient
entre Cour, chasse
chasse à courre

Yvain d'ivresse
y verse son flot d'être
un flot de tristesse
averse

Yvain entrevoit pourtant
une vitre une lumière à travers
une vie un rayon qui traverse
sa voûte terrestre ternie par l'oubli

Yvain en cette vaste plaine
dévale sa peine
comme il dévale cette verte pente
Yvain voit Tristan et rêve...

mercredi 8 septembre 2010

Hommages aux mots dits (Année 137 EP)

Laissons parler l'époque des mots
Expression d'un jour et de ses reflets, un mot
Il y a des jours où il sort tel un cri
A toi cette musique qui sonne comme une comptine d'adieu

Qui fait que chuuuuuuut...
Des phares pour t'aider
Ce n'est pas un, mais deux voire trois qu'il te faudrait

Vers des suite et saveur loin de tes p'tits quotidiens
Et tu suis l'étoile du Pérou jusqu'au Sénégal

Toi le bad guy tu te poses l'A.
Tu profites du moment présent
Et tu te dis tel l'ermite :
Que de mes cinq amis il me reste un peu d'emphase

Je me répète que c'est elle que j'aime"

Tel Ulysse sur le chemin de Troie tu es la paille et le chêne
Il et elle te souhaitent "Laïla Saïda"
De tes paroles aveugles de Babel tu comptes

De ton tiroir à bout de papier tu exhumes
Et tu files vers ces futurs antérieurs

lundi 6 septembre 2010

suite et saveur...

une lame de fond
une larme de fond
une larme du fond du cœur

un cœur qui bat
un chœur qui bat
un chœur qui bat en harmonie

une harmonie
une arme honnie
une arme honnie le temps

un temps s'écroule
un temps s'écoule
un temps séculier

d'hier à demain
se croise des regards
et se file des destins

du lever au couchant
se croise des personnes
et défile des sentiments

d'hier à demain
du lever au couchant
la Terre et ses millions d'âmes
croustille la vie comme de grands enfants...

vendredi 27 août 2010

step one

la nuit s'annonce longue
l'orage gronde au loin
je ne sais si je vais plonger dans mes cauchemars
ou si ces derniers vont me tenir éveillé

la nuit s'annonce longue
j'écrase ma dernière cigarette
puis la suivante
puis la suivante

j'essaie encore de réfléchir
au jour, à l'heure
la seule réalité l'éclair, fugace
l'autre réalité la pièce, sombre

je me perds,
je perds ma face
je perds mes amis
je perds

la nuit sera longue
la télé grésille
mes factures traînent
je traîne mes fractures

la nuit se poursuit
je me lève
ou peut-être l'ai-je déjà fait
mon corps me fait défaut

d'été en hiver qu'ai-je fait
que restera-t-il
qui ne s'efface déjà
un but, mon essence

le cendrier déborde
l'orage fuit
je reste
je reste

samedi 21 août 2010

En Cygne de mémoire


Sans vouloir s'attrister nous nous retrouvons à pleurer.
Cette grande force que notre cœur a de nous dominer,
Permet souvent à tous ces instants d'être sublimés.
Bien différent de l'amour, ce sentiment ne peut se partager.


Il en va de plus belles si rien n'est encore cicatrisé
La blessure encore chaude en a besoin pour se refermer.
Pas de douleur ni de souffrance, laissons agir la pensée,
Seul remède efficace lorsqu'un deuil doit être abîmé.

J'ai éprouvé récemment cette méthode un soir d'été,
Plutôt efficiente dans cette fraicheur de calme et de volupté.
Fermez les yeux, détendez-vous, calmez le feu et respirez,
Cette paisible beauté nous amène alors à songer éveillés.

C'est donc sous cette immense et superbe voûte étoilée,
Que la mémoire révèle ce grand pouvoir sous-estimé.
Nos proches et défunts, disparus qui ne font que manquer,
Reprennent vie et communiquent par le détour de nos pensées.

Mon ami parti trop vite qui dans les eaux fut emporté,
M'a laissé cette fabuleuse chance de pouvoir le retrouver.
C'est donc les yeux fondus dans notre immense voie lactée,
Que je peux parfaitement contempler sa constellation préférée.

Il n'y a pas meilleur moyen alors que de se remémorer,
Le temps et le soin qu'il prenait à me montrer, à m'expliquer,
Où elle était, comment la lire et visuellement la dessiner,
Cette constellation du cygne, large et belle à en pleurer.

Chaque soir d'été je ne peux plus m'en empêcher,
Méditer, m'envoler, discuter pour le ressusciter.
Ces larmes-là sont sans doute les plus légères à couler,
Car point de tourments, une fois la déchirure refermée.

Immobile dans la douceur de la nuit emmitouflés,
Notre ciel est bien vivant, et il suffit de patienter ;
Tel un clin d'œil l'étoile filante vient alors nous le prouver.
Ne reste plus que le vœu pour que cet hymne soit signé

Auteur Cmoimanu

lundi 16 août 2010

Liberté de ton

Liberté de ton
Brise les chaînes qui retiennent tes gestes
Fais fi de leur invisibilité malsaine
Enjambe ces barrières d'un pas leste
Et avec force que tes mots assènent

Liberté de son
Exprime ces notes de malheur qui torturent ton coeur
Fais exploser les frontières auditives qui s'élancent
Crie au-delà des courbures de ces récifs moqueurs
Dérange ces ouïes aveugles de tes silences

Liberté en rond
Tourne dans tous les sens tes liens énigmatiques
Noie-toi dans leur étonnante concentricité
Eclipse d'une lune bleutée ces soleils alcooliques
Et de leurs éclats réunis laisse-toi exister

Liberté à fond
Lance-toi dans les rêves cachés au fond de ton antre
Ne crois pas que la raison te retienne
Mais pense toujours à celle de l'autre
N'oublie pas cette liberté qui reflète la tienne

Liberté de ton
Ton appel
Liberté de son
Son écho
Liberté en rond
Ronde lancinante
Liberté à fond
Fond en larmes

mardi 10 août 2010

Chapitre 2

Comme au ralenti
les chevaux tombèrent un à un
les yeux embrumés, le cœur lourd
comme au ralenti

Yvain à la lourdeur de sa charge
commander ses hommes et son clan
son père, gisant, encerclé par sa garde
son fils témoin au pied d'argile devenu géant

Yvain ne comprit pas l'enchainement des évènements
le temps jouait de ses tours
enchanteur des plaines, sorcier au vent changeant
les fils du destin s'entortillaient
serpent agile au poison lancinant
Yvain ne voulait rien de cela ni le comprenait
au loin son demi-frère au regard terrifiant

les deux camps sentirent la fatigue
lors de cette deuxième journée d'âpre combat
les hommes criaient de joie, d'horreur ou de douleur
estimant pour certains l'ineptie de ces évènements
réclamant retour et repos, mais guerrier et âme
ne voulant cependant céder à la panique ou au découragement
au deuxième jour le soleil se coucha, l'humanité tout autant

Tristan ne pouvait s'empêcher de rire
un son terrible qui l'effrayait tout autant
est-ce la joie de se battre ou celle d'occire?
possédé par sa mission sacrée ou maudite
pantin de ses démons au démon virevoltant
Tristan, épée à la main, s'arcboutant, se contorsionnant
au loin son demi-frère attendait l'affrontement

Tristan se sentait léger
dépourvu de tout sentiment
rien ne l'empêchait d'avancer
sur son chemin de bataille, ici et maintenant

Comme au ralenti
les hommes tombèrent un à un
les yeux enragés, le geste sanglant
comme au ralenti

mercredi 4 août 2010

Comme un cercle familier

Comme un cercle familier
Des prières s'élèvent du bout de ces voix harmonieuses
Des sourires s'étonnent d'être ici
Calmes au milieu de ces yeux absorbés

Comme un cercle familier
Et tu regardes celle qui était la jumelle de ton âme
Tu n'y vois plus qu'indifférence ou tristesse
Puisses-tu un jour lui parler à nouveau

Comme un cercle familier
Des coqs de talents pétrissent les mots
Glissent des idées dans les cœurs rassemblés
Et des étincelles bienveillantes brillent dans les regards alentours

Comme un cercle familier
De la joie et de la simplicité qui t'entourent
Une envie animale de fraterniser
Des mots qui font la ronde des sens

Comme un cercle familier
Mais toujours ce poids sur tes épaules
Tu en souffres mais ne peut trouver la sortie
Ce chemin doré qui forme des cercles familiers

vendredi 30 juillet 2010

en fait enfant en effet



traverser des montagnes
plaisir et bonheur partagé
nager jusqu'aux étoiles
avancer jusqu'à ramer
se noyer dans un océan
de volupté et de tendresse

à chacun ses moments
à chacun ses délires
d'enfants à adultes
et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

marcher vers l'inconnu
qui en face nous tend les bras
s'envoler en forêt
voleter entre branches et brumes
creuser dans les nuages
des tunnels de souvenirs

à chacun de partager
à chacun de rencontrer
à chacun ses feux
et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

écrire dans l'indicible
penser à rien
gesticuler son immatériel
paraphraser son chemin
phraser dans le vin
venir contre le sens

à chacun de vouloir
à chacun de croire
à chacun sa fantasmagorie
et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

visualiser son gros poisson
dialoguer avec son démon
du placard jusqu'au soleil
clapoter son désert
effriter sa bile
salée aux salants couchant
une ère qui n'en a pas l'air
une aire pour un grand R
radieux, rayonnant, resplendissant
dessiner en haut des cimes
cimenter sans mentir
des amitiés à moitié
l'autre moitié à découvrir
à savoir s'en émerveiller

et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

et de sourire à la fin
et de rire à en pleurer

lundi 26 juillet 2010

La paille et le chêne

Un simple et frêle fétu, quelques brins assemblés,
Sous quelques bûches d'un chêne à l'écorce si dure.
Une étincelle entre eux enflamme la paille,
qui tout entière produit une flamme si vive qu'on la croirait éternelle.
La peau rugueuse des bûches résiste,
la flamme ne fait que la caresser.
Quelque temps après, elle réussit enfin,
pénétrant couche après couche le cœur même du bois.
Crépitant, sifflant, pétaradant, le chêne unit sa flamme à celle de la paille
dans des couleurs et une chaleur que leur union sublime.

Mais le brasier du chêne est rapidement sans mesure.
Tour à tour ronflant ou tonitruant,
Le souffle de ses propres flammes secouant l'air autour de lui,
Chaque crépitement soufflant sur la paille.
Mais ce qui anime le feu sur nos bûches trapues,
Finit par éteindre la paille toute consumée.
La flamme y est morte comme elle y a vécu,
Sans un bruit.
Seules les braises du chêne rappellent encore la flamme originelle.

Un brin de paille parfois, voletant, vient se poser,
Sur ce qui fut il y a peu de temps encore le brasier.
Des braises surgit alors une flammèche lumineuse
Laissant penser que l'union des deux feux en renaît.
Mais de paille il n'y a plus. A part en souvenir.
Les braises n'ont d'autre choix que faiblir et mourir.

Il est des amours qui, comme la paille, s'enflamment vivement,
Qui d'une étincelle font jaillir une joie éblouissante et claire,
Embrasant le bois qu'on ne pensait jamais voir se réchauffer.
Et qui, sans un bruit, dans un souffle, s'éteignent.
Laissant le chêne autrefois si solide se racornir et s'émietter
doucement, lentement, longuement. Inexorablement.
Avant que les braises, rougeoyantes encore,
ne puissent mourir dans un dernier crépitement,
Ne laissant que suie noire et froide au foyer.


Auteur : Jules

mercredi 21 juillet 2010

Tonalité musicale

Pas une croche en poche.
Quelques ceaux-mor pour un accord.
Quelques idées réparties pour un défi.
On enchaîne les pensées malsaines.
Une main prend part sur le manche de guitare.
Un deuxième membre s'apprête et tremble.
Les doigts driblent les cordes sensibles.
L'acier fend les cornes encore tendres.
Les vibrations donnent le rythme à l'évasion.
Au loin, une turlutte accompagne la flûte.
Une trompette cravache pour eustache en fête.
Un nectar potable humidifie les cordes vocales.
Ça tape mélodiquement du pied sur le plancher.
La chaleur se répand dans toute sa lenteur.
Les ondes désinhibent les murs qu'elles inondent.
Des effusions de sons sortent des poumons.
Les percus cadencent à outrance sans être repues.
Les cuivres dégueulent des mélodies dures à suivre.
Une bière amère enivre les paroles éphémères.
Le capharnaüm de notes se chauffe et se met en forme.
Une bombe nucléo-musicale se déclenche et déflagre la salle.
Les boules noires pénètrent les corps pour les émouvoir.
Ses particules émoustillent les oreilles à la sensibilité d'une bulle.
L'immersion entraîne des frissons à répétition.
Spasme mélodico-orgasmique de l'âme en musique.
Auteur : Ptit Manu

lundi 12 juillet 2010

La mémoire des sens

Endormie sous les cerisiers
Elle rêvait à sa vie d'autrefois
Rien au monde ne lui ferait oublier
Ces gestes secrets pour les menus des rois

Et voilà qu'elle songe à ces saveurs intenses
Les méandres de sa mémoire sont taquins
Des goûts du passé des goûts de France
Là même où elle connut cet amour sous baldaquin

Elle respire encore ces parfums d'antan
Les draps frais qui ont séché au soleil
Ces plats du sud que les enfants aiment tant
Les berlingots colorés et autres merveilles

Au delà de ces images plus rien
Seule dans sa tête elle attend la sortie
Parfois sans y croire elle reconnait celui qui vient
Et puis elle replonge dans les saveurs de sa vie

lundi 5 juillet 2010

un peu d'emphase...

Moi je dis
qu'un peu avec un X ça fait un peu trop
moi je dis
qu'un peu avec du X ça fait un peu chaud
moi je dis
qu'un peu avec un T ça fait un peu lourd
moi je dis
qu'un peu sans rien ça fait un peu court

alors moi moi moi
alors moi moi moi

moi je veux beaucoup
moi je veux beaucoup

moi je dis qu'un peu
c'est finalement qu'un peu plus
que pas du tout

moi je dis qu'un peu
ça n'est jamais assez
quand on est amoureux

alors moi moi moi
alors moi moi moi

moi je veux beaucoup
moi je veux beaucoup

moi je dis
qu'un peu avec un X ça fait un peu trop
moi je dis
qu'un peu avec du X ça fait un peu chaud
moi je dis
qu'un peu avec un T ça fait un peu lourd
moi je dis
qu'un peu sans rien ça fait un peu court

dimanche 27 juin 2010

Il voulait savoir


Quasi triste, quasi heureux,
Il traîne son boule et s’émeut.
Dans sa tête, en suspens, deux trois idées flottent.
Indomptable remous méninges où les neurones clapotent
Finalement peu de souvenirs à entretenir.
L’agréable douceur du contact commence déjà à s’évanouir.
Affection furtive sûrement maladroite
Echangée par deux corps dans une rue trop étroite
Encore une histoire avortée puisqu’impossible
Pourquoi y croire lorsque l’issue est prévisible
L’un des deux pèche et l’autre paume
Magie du cœur dégoupillé par un verre de rhum
Demain, dans ses yeux, les étoiles fileront
Et les pensées, elles, s’effilocheront
Une tête à l’envers pour trois paroles en l’air.
Est-ce si nécessaire d’avoir besoin de plaire ?
Un choix délicat pour une sensibilité intense.
Aurait-il dû la repousser et alimenter son ignorance ?
Il contemplera son histoire plus tard, sans regret.
Il lui fallait savoir, c’est le propre de l’homme, même inquiet.

Auteur : Ptit Manu

dimanche 20 juin 2010

Astres elliptiques

Des astres elliptiques accrochés aux illusions
Un sourire illumine cette face de lune
Ambre et vermeil sur les cœurs du passé
Des couleurs absurdes pour des âmes effacées
Des horizons égarés au sommet des dunes
Tous se retrouvent dans cette confusion

Une montée des sens aux reflets de futilité
Un regard qui trahit des intentions sincères
Des éclats grisés de camaraderie
Des festins quotidiens autour d'un plat de riz
Une plate vie dans laquelle on s'insère
Et chacun chacune joue les utilités

Un raz de marée de solutions toutes faites
Pour une foule absorbée par ces soleils
Des pauses multipliées à l'infini
Un grand soulagement du tout est fini
Des souvenirs à souhait qu'on balaye
De ces montagnes gravies faire une fête

Des illusions sur les lunes du passé
Dans la confusion des dunes effacées
Une sincère camaraderie aux allures de futilité
Quand dans un plat de riz s'insère l'utilité
Des solutions toutes faites naissent des soleils à l'infini
Après la fête on balaye et tout est fini

dimanche 13 juin 2010

Chapitre 1

D'abord le son d'un tambour au lointain
Le son d'un cœur, le son d'un peuple
Ensuite la brume qui, doucement, se dissipe
Le vent, la pluie, le temps qui court

Sur l'autre rive, d'autres chants
La sueur sur leur front, la peur aussi
En l'an de grâce 1321
S'en vont en guerre Tristan et Yvain

Tristan et Yvain se connaissent depuis leurs tendres enfances
Fils d'une seule mère mais de deux pères
Fils de chevaliers-rois, fils d'élus
Quand Yvain et d'autres furent partis
Certains pensaient tristement qu'ils ne reviendraient pas
Quand Tristan s'est retrouvé seul
Personne ne le regretta, amère sensation qui ne le quittera plus

Les pas se rapprochent, le ciel est rouge
Les lames affutées, les regards acérés
Cœur à cœur, sang pour sang
Et maintenant, opposés, camp contre camp
L'ont-ils décidé? l'ont-ils choisi?
Quand on a quinze printemps, sur qui peut-on compter
Sur son frère? Sur un choix?

Les cors sur chaque rive rivalisent de dextérité
les voix et les chants de brutalité
Yvain croit en son père, non à cette guerre
Tristan ne croit en rien, ni en lui ni en son destin
Seule, sans bruit, leur mère dans ses prières
Espère revoir maris et enfants parmi les leurs

Ainsi va la vie dans les Hautes Terres
En l'an de grâce 1321
Ainsi débute cette histoire
D'un autre lieu, d'un autre temps

Le soleil se lève, le dernier oiseau a cessé son chant
Le silence reprend ses droits, le vide s'étend
La bataille va commencer, la terre réclame son sang
Un dernier souffle et dans la gorge un arrière goût latent

mardi 8 juin 2010

Les jours meilleurs

Au fond de cette gare une bête murmure
Elle exulte en silence des bribes d'inconscience
Perdue dans ses reflets elle longe les murs
Elle invente de ses signes d'étranges sciences

Pour elle pas de vie aucun train ne s'arrête
Chacun trouve son wagon quand seule elle gronde
Des regrets des remords au tréfonds de la bête
Pas de paradis ni de place en ce monde

Des trésors cachés elle en a plein les yeux
De ses efforts vains elle les fait briller
En espérant qu'un jour il y aura du mieux
Cette main accueillante qu'elle a tant priée

Au fond de cette gare une bête s'oublie
Elle absorbe ces musiques venues d'ailleurs
Les rires sont rares pour cette âme affaiblie
Qui ne cesse de contempler des jours meilleurs

jeudi 3 juin 2010

une nuit chez Clint...

un soir comme un autre
la nuit continuait à verser
son flot de peur et d'histoires
où des gens se croisent
sans même s'en apercevoir

un soir comme les autres
où la serveuse du taudis du coin
se payait son salaire
salit par les yeux
de ses clients libidineux

un soir comme les autres
où un jeune flic
découvre son premier cadavre
rencontre ses premiers effrois
vomit son premier dégoût

un soir comme les autres
où un chien noir aboie
assis derrière la porte
de son maître qui l'a déjà oublié
de son maître qui ne l'a jamais aimé

un soir comme les autres
ou des intrus pour les uns
des dangers pour les autres
cherchent un coin pour dormir
et un moment pour rêver

un soir comme les autres
à Paris, à New-York
à New Dehli ou qu'importe
des rues, des ombres
des visages, des monstres

un soir comme les autres
des espoirs évanouis
des rires dissipés
des envies taries
et de la folie aussi

un soir comme les autres
au pays de la noire poésie
dans la ville, lente litanie
un blues s'épuise dans un dernier cri
vicié par une vie sans compromis

un soir comme les autres
un regard
un manteau
un chapeau
une cigarette...

vendredi 28 mai 2010

C’est elle que j’aime

Quelle est cette force, invisible
Quel est ce lien, indestructible
Qui nous rapproche, qui nous attire
La flèche s’oriente en pleine mire.

Je me demande souvent pourquoi
Un simple geste, de toi ou moi
Peut devenir, détonateur
De ces bourgeonnements de cœur.

Pour certains comme un simple jeu
Pas de pression, aucun enjeu
Les choses se font, tout simplement
L’amour fond, collent les aimants.

Et pour les autres c’est le calvaire.
Nerveux, le fruit est encore vert.
Le croquer sans y réfléchir,
C’est s’exposer et en pâtir.

Pourquoi toutes ces injustices,
La réflexion, tue les prémices.
Il faudrait voter une loi
Autorisant, tous les émois.

Cet’ force invisible mais présente,
Aussi invisible que puissante,
Nous appartient, à toi à moi
Crois – y, vas – y, on n’en meurt pas.

Ces lignes devraient servir de drogue
A celles qui ont besoin d’un grog
Pour faire le pas, et non pas faire
Le pot de terre, ou marche arrière.

L’égalité entre les êtres
Est une chimère oui, peut être
Cela ne veut pas dire ma chère
Que tu n’es pas un pot de fer.

Si les êtres ne sont pas égaux,
Cet’ force se fout des idéaux.
Ton pouvoir n’est pas mesuré,
Tes chances viennent de ta liberté.

Ceci dit aucune réponse,
Seul Dieu le sait, à moins qu’il pionce.
Et puis tant pis, pourquoi s’en faire,
Le calvaire c’est la marche arrière.

Je dis non à l’hésitation,
Mais un grand Oui à la passion.
Tout ceci pour briser mes chaînes,
Je suis tombée… c’est elle que j’aime.


Cmoimanu

mardi 18 mai 2010

tiroir à bout de papier

Alors ça va le faire
comme ça, ça va le faire

un petit mot jeté en pâture
à mes relents d'amertume

un joli petit mot
imbibé de ton parfum
d'une larme
peut être deux
qui cache ton cœur dessiné
à ton cœur le mien
rincé de tant d'années
de papier buvard
en lettres déchirées

les amis m'attendent
dehors il fait beau
la tête ailleurs
et la mine en voyage
je porte ma plume
à tes mots jetés
la bouteille à côté
et le démon m'attend

Alors ça va le faire
comme ça, ça va le faire

faut que je me sorte
de cette misère
je sors cette éternelle
en do en ré en fa
après tout je le mérite
j'essaye de m'en satisfaire
je me dépêtre de mes regrets
et regrette mes doutes

toujours ce message
pareil à un point
à force d'être malaxé
pas assez de muscle
pour le faire disparaitre complètement
d'une virgule à un horizon
ce point n'en est que trop

Alors ça va le faire
comme ça, ça va le faire

mon tube cathodique
tente de me rééduquer
à renfort de thérapie
et de reportage
à force catholique
et cette blonde
veut me vendre
un robot rouge
censé égayer mes matins
la preuve en est
que du mensonge d'état
à celui de la télé
un pas d'audience suffit
et les actionnaires de féliciter

Alors ça va le faire
comme ça, ça va le faire

je vais sortir
torpeur quitte ce monde
qui habite dans cette petite tête
le noir sied mal à mon âme
enfin j'essaye de m'en persuader
d'un bras automatique
je jette ce foutu bout de papier
au loin
j'entends une forêt pleurer
de près
une larme sur ma joue perler
une victoire pour moi
aux prix d'amertumes
solidaires et expérimentées


Alors ça va le faire
comme ça, ça va le faire

Alors ça va le faire
comme ça, ça va le faire

Alors ça va le faire
comme ça, ça va le faire


d'un geste mécanique
je ramasse ce foutu bout de papier
un tiroir barre mon chemin
en homme autonome
je nomme ce tiroir
tiroir à bout de papier
quelle étrange idée

je ferme ce tiroir
je ferme ma porte
je ferme mon esprit
je sors de chez moi
je sors de ma rue
je sors de cette vie

mercredi 5 mai 2010

Rêves amers

Elle arpente des rues pavées d'angoisses
Perdue dans ses rêves elle avance au hasard
Dans un miroir elle s'observe l'air hagard
Et elle met ses ennuis sur le compte de la poisse

Partir loin partir au bord de la mer
Voilà comment elle pourrait s'échapper
De cette réalité nue dans laquelle elle s'est catapultée
Les rêves d'ailleurs ont parfois un goût amer

Drapée de sa cape rouge
Elle a fui des peurs de ruines
Sans un mot elle persiste et s'obstine
Dans ses rêves plus rien ne bouge

Elle est partie sans un doute
Et maintenant voilà qu'elle redoute
Ce qui l'attend au bout des rues
Ses rêves meurent qui l'eut cru

Ne reste que ce goût amer

Ne rêve que ces bouts de mers

samedi 24 avril 2010

attention, attention, message à caractère très 125ième degré ^^

Ils se rencontrèrent
un joli soir de Mai
les deux voitures sur le bas côtés
un instant sacrée
entre ces deux êtres aux carrosses accidentés

sur cette route au soleil couchant
il rencontra son regard aux yeux ardents
sur cette route, fixant l'horizon
elle rencontre de pleine face un camion

une explosion de vie
dans le coeur de Jean-Louis
une explosion de métal
dans l'habitacle de chantal

l'instant rime la vie de cet humain
il fit demi-tour vers son destin
un parallèle avec la voiture de cette femme
elle fit des demis-tours sur le macadam

Jean-louis courru au secours de sa dulcinée
chevalier servant par le hasard mal servi
la moto ne vit pas ce héros erré
errant par terre, un bruit sourd percurant l'ahuri

Jean-Louis et Chantal
Chantal et Jean-Louis
fait de chairs et de sang mêlés
étalés, chairs et sang mêlés

cet amour soudain
tout autant que fusionnel
il voulait lui donner son rein
elle lui donnerait son liquide interstitiel

ce sentiment était fort
comme l'odeur qui se dégageait de ce corps
si l'homme et la femme font bon ménage
le feu sur un humain est de moins bon présage

il se consummerait pour elle
au service des grands brûlés
elle craquerait pour cette homme lettré
cet être brûlant, à la peau desquamée

son coeur ne sera plus jamais brisés
à l'inverse de ses os
il ne la quittera pas, tel un chien sur son os
ses membres n'ayant plus de volonté

cette semaine serait d'une puissance inouïe
cette semaine qui sera la dernière de sa vie
il lui dit qu'elle était unique
de son bras, unique

elle lui caressa doucement ses cheveux
ou plutôt le reste de ses fils soyeux
elle sourit de ses sourires sublimés
par cette passion, femme au visage tuméfiée

ils se juraient fidelité
s'ils pouvaient encore parlé
leur amour est beau à pleurer
de leurs larmes assechées

la vie joue parfois des tours
au hasard d'un jour
naquit un amour
au destin d'un amour
il périt ce jour

à la fraîcheur d'un printemps réveillé
deux êtres se sont rencontrés
deux êtres se sont aimés
au service des grands brûlés

l'altruisme s'envole, l'oubli reste...

Rendre service
par pur altruisme
l'intention est louable
le prix à payer
est souvent cash
rien ne sert d'attendre en retour
souvent Homme rit d'un rire carnassier
souvent Femme sourit d'une telle naiveté

je me fais souvent la réflexion
qu'il ne s'agit de n'attendre rien
s'en est même l'essence
mais je ne peux m'empêcher
de croire à un retour
de manivelle et non souvent de bâton
souvent Homme rit d'un rire carnassier
souvent Femme sourit d'une telle naiveté

oui je le confesse
tout cela m'énerve
mais je suis comme le scorpion
c'est en moi, dans ma nature
profonde et sincère
d'aider et de croire à l'être tout autant
mais souvent au boulot
souvent Homme rit d'un rire carnassier
souvent Femme sourit d'une telle naiveté

je les renverrais bien dans leur fondement
je reviserais bien mes fondamentaux
je leur balancerais bien ou ou deux crochets
verbaux et d'une froideur superbe
mais j'evite le combat
mon sang chauffe trop pour une telle adversité
souvent Homme rit d'un rire carnassier
souvent Femme sourit d'une telle naiveté

alors je me terre dans mon esprit
alors j'ère avec un sale état d'esprit
la lumière vient de ma famille et mes amis
en aucun cas de collegues
à la veste trop vite retournée
aux souvenirs trop vite effacés
à la reconnaissance si simplement oubliée
souvent Homme rit d'un rire carnassier
souvent Femme sourit d'une telle naiveté

mais je me promets un jour tout de même
avec ma sincérité à fleur de peau
avec mes larmes lisses de mots
je leur dirai ma façon de penser
sans doute riront-ils
sans doute souriront-elles
peut être l'étonnement sera de mise
mais je parie que non
en attendant je continuerai
à être pour famille et amis
ce qui fait que je suis moi...

jeudi 22 avril 2010

Tu vas y arriver

L'horizon est bouché
Des nuages t'empêchent de voir
La route à suivre
Des fumées noires s'échappent des carnets
De ceux qui t'ignorent
Et te laissent sur le carreau
Mais cet horizon toujours tu le fixes des yeux

Tu vas y arriver

Et tu cours derrière ces chimères
Tu les poursuis de desseins étranges
Tu les espères accueillantes
D'une beauté digne des anges
Ta réalité est tout autre
Perdue entre hier et demain

Tu vas y arriver

Destination inconnue
La fin des souffles te tente
Résonne comme une solution
Âme nue au milieu des âmes nues
Tu te noierais dans cette liberté

Tu vas y arriver

En rêve tu surpasses des mythes
Tu luttes contre tu luttes pour
Tu avances mais le doute t'habite
Tes cauchemars te rendent sourd

Tu vas y arriver

Il faudrait que tu passes cette digue
Que tu inondes le monde de tes cris
Mais tu t'écoules dans un murmure cristallin

Tu vas y arriver

Abandonner tu y penses sans cesse
Mais désormais tu sais que le temps presse

Tu vas y arriver

Le rouge dans tes yeux sourit encore à la vie

dimanche 18 avril 2010

petite étoile

Petite étoile
petite jouvencelle
née de ce céleste écrin
ne se méfie de rien

petite étoile
petite damoiselle
découvre son chemin
se moque de son destin

petite étoile
petite éternelle
brillante nova ne craint
jamais, insouscience et entrain

petite étoile
petite charnelle
tu as sublimé en vain
futile, consummée pour rien

petite étoile
petite éphèmèrelle
poussière d'astre au matin
du ciel ne reste que ton parfum

samedi 17 avril 2010

de nuit en ce matin

je m'en moque
oui je m'en moque

c'est drôle en ces moments là
de se dire ces choses là
la limite est parfois ténue
entre folie et vertue
la limite est parfois vécue
entre folie et vertue

mais là je m'en moque
oui je m'en moque

parfois je me balade
le long de cette grève
je lutte contre cette vie
et les gens donnent leur avis
d'avant ce qu'ils vivent
d'après ce qu'ils crèvent

mais là je m'en moque
oui je m'en moque

les gens s'échinent
à vouloir voyager de leur existence
paradis artificiels
aux incendies virtuels
l'amer litanie et trouble flagrance
d'algue vert en spiruline

mais là je m'en moque
oui je m'en moque

elle avait pausé sur moi
j'avais accéleré nos ébats
j'ai vu défilé ses amis
scénario si mal écrit
elle m'a ejecté de son soi
j'ai perdu le signal et cetera

mais là je m'en moque
oui je m'en moque

la limite est parfois ténue
entre folie et vertue
comme un bon vieux film, noir
austère lumière ou noir dessein
je trace le long, ténu, de ce fil
une vie à s'taire, une vie à s'taire

mais là je m'en moque
oui je m'en moque

ce matin je me suis réveillé
embrumé, les yeux de ce soleil
vers ce linge, sale, sur cette pile
et de face, je me suis dis
singe, lave toi et marche
primat de tes bulles contenues
explose de toute ta gaieté
explore tous ces chemins
exploite toutes tes envies
pense mais rit
parle et vit
rien ne te nuit

ce matin, je me suis reveillé
je ne me moque plus
non, je ne me moque plus
...
je souris

lundi 12 avril 2010

Sur la jetée

Sur la jetée dos à la mer
Tu regardes ces terres esseulées
L'endroit et le moment pourraient être beaux
Triste tu rumines d'étranges pensées
Extérieures à toi-même
Et l'indécent revient
Il obnubile tes rêves noirs

Sur la jetée insensible aux embruns
Ta peau se hérisse
Au moindre mot de travers
Rien que tu ne puisses
Contrôler ou laisser faire
Invariablement
Tu donnes le change

Sur la jetée sourd aux cris des hommes
Tu entends des bruits du monde
Sans les écouter
Questions sombres à la ronde
Fatigue inexplicable
Tu remplis ta bulle de songes
Inutiles à souhait

Sur la jetée étonnamment muet
Tes cris intérieurs
Saoulent ton âme ivre de vent
Tu devrais te retourner
Pour goûter à quelques flots aérés
Tu résistes inconsciemment
Et tes rêves s'empilent

jeudi 8 avril 2010

Tout petit’homme


Eh, toi petit Tom !
Oui, toi petit d’homme.
Toujours tu t’étonnes...

D’temps en temps, tu ris.
D’temps en temps, tu cries.

Toujours tu tâtonnes...

Tantôt, tu touches.
Tantôt, tu chatouilles.

Toujours tu titilles...

Petit à petit, tu testes...
Petit à petit... tu tords !

Toujours tu taquines...

Petit à petit, tu têtes...
Petit à petit... tu mords !

Eh, toi petit Tom !
Oui, toi petit d’homme.
Toujours tu m’étonnes !

Sang d’homme.

vendredi 26 mars 2010

A toi qui peuples ces lieux...

De loin je regarde cette immensité
la mer
de loin j'aimerai m'y jetter, m'y projeter
je serai vie, je serai océan
je serai ces petits clapotis
qui font rire des enfants
je serai ces grandes vagues, aux robes écumées
Soie ondine pour chevaliers au vent

De près je regarde cette immensité,
la montagne
de près j'aimerai la toucher, m'y projeter
je serai vie, je serai roc
je serai ce piémont granitique
qui impressionne ces enfants
je serai ce front de taille, ces mains de pierre et de sang
Golem de sa cape couvrant ces bretteurs des cieux

D'alentour je ressents cette immensité
le vent
d'alentour j'aimerai m'y caresser, m'y projeter
je serai vie, je serai ouragan
je serai ce souffle tempétueux
qui effrait ces enfants
je serai le hérault Aquilon aux mots soufflés dans l'air
Sylphe annonciateur aux cavaliers célestes


De l'intérieur je ressents cette immensité
la nature
de l'intérieur j'aimerai m'y fondre, m'y projeter
je serai vie, je serai arbre
je serai cet hêtre de ces lieux
qui émerveille ces enfants
je serai conseiller à l'ombre des sous-bois
Hyléores bergers aux troupeaux seigneuriaux

samedi 20 mars 2010

Lignes de flottaison intimes

Dos au mur tu ne sais s'il faut pleurer
Ou non
Tu la vois
Cette ligne bleue
Une piste
Suis-là
Jusqu'au retour des lignes claires

En face de toi
Cette ligne courbe
Laisse-lui une chance
De t'envahir en douceur
De sourire avec toi
A l'immensité
Des oublis

Au fond de ton vide
Tout au fond
Veille sur toi
Une ligne horizontale
Une loi des drames
Immuable amie
Qui te vide des doutes

Et elle naît comme une surprise
Celle que tu n'attendais plus
Loin des sagesses idéales
Cette ligne oblique
Une histoire
Si banale
Si pure

vendredi 12 mars 2010

Destiny

Et si tout recommençait,
Si la vie n'était que gomme et carbone.
Les sales journées effacées,
Réécrites quand le destin déconne.
Terminées les cafards acharnés,
Et les zygomatiques monotones.

Mais la vie, indélébile qu'elle soit,
Ne revient pas sur son verbe.
Comique et romantique, elle est parfois,
Triste et tragique, elle exacerbe.
Elle joue avec les poids,
C'est une jongleuse en herbe.

Alors pauvre marionnette ahurie,
Minis-toi de tes outils rouillés ou inoxydés
Et mords l'inconnue qui te défie.
Puisse un mors être assez puissant pour la contrôler.
Tu sais qu'inconsciemment tu la subis
Et tu penses encore en être le coryphée.

Secoue-toi et prends-lui ce qu'elle ne te donne pas.
Elle déborde de ressources à t'en faire vaciller.
Prouve-lui que tu peux inverser ses voix.
De cette force qui est tienne, elle n'en sera que flattée.
Ne victimise pas à chacun de tes pas tels ces ingrats
Qui l'apparentent chaque jour à une chienne enragée.

Belle, bonne, moche, difficile, longue, courte...
Pas assez d'adjectifs pour définir cette hypothèse infinie.
Seulement quelques milliards d'homo-sapiens noyés dans le yaourt,
Qui ne reconnaissent pas la grâce de cette divinité nommée Destiny.

Auteur : Ptit Manu

mardi 2 mars 2010

Le Clur Obsclair

Est-il facile d'écrire heureux ?
D'un battement de cil je dirais non.
Je dirais que l'inspiration,
Vient bien plus vite aux malheureux.

Par là on peut parler tristesse,
Perdre un ami, un être cher.
Et dans le flou, et dans l'ivresse,
Sortir ses tripes de la chair.

Là les mots viennent et soulagent,
La plume flotte dans les rouages.
Il est alors aisé d'écrire,
Lorsque penser devient souffrir.

Comment juger alors ces textes,
Plein de bonheur et de jouissances ?
Sont-ils stériles sans fond ni sens ?
Cette déduction me laisse perplexe.

Fait-il gémir souffrir mourir,
Broyer du noir et s'en nourrir ?
Couler sombrer toucher le fond ?
D'un battement de cil je dirais non.

Trop de merveilles mènent à l'amour,
Les plaisirs simples de tous les jours.
Le Bonheur vrai, vivant et tendre,
Est très fécond, suffit d'attendre.

Mais pour ceux qui pleurent le soir,
Voyons le bon côté des choses.
On n'se plaint pas, on fait une pause,
A grand torrent viendra la prose.

La vraie morale de cette histoire,
C'est qu'on n'est jamais seul au monde.
Les moments noirs sur promontoire,
Par l'écriture, brillent de rais sombres.

Auteur : Cmoimanu

jeudi 25 février 2010

Paroles aveugles


Tu dis mais ne vois pas

Le bonheur autour de toi
Les peines de cœur des uns
Les peines de corps des autres
Les rires sincères de ces autres moi

Tu dis mais ne vois pas

L'imaginaire au delà des étoiles
L'absurdité des trottoirs dans le désert
L'incroyable aridité de l'être
L'originalité de la première toile

Tu dis mais ne vois pas

Ce qui te plaît ce qui t'émeut
Cette petite voix au milieu des clameurs
Ce chemin intérieur qui ne sait d'où il meurt
Ceux qui t'appellent et ceux qui t'aiment

Tu dis mais ne vois pas

Cette musique en toi comme un accord
Cette impensable légèreté du mal
Cette envie que rien en toi ne soit normal
Cette différence qui te rend plus fort

Tu dis mais ne vois pas
Le mal dans tout ça

Tu dis mais ne vois pas
Tais-toi
Et fais-le
Ce pas

mercredi 24 février 2010

uno dos tres

Compter, pourquoi conter ?
  Faut pas compter sur moi !


1.. 2.. 3.. ça rime avec quoi ?

4.. 5.. 6.. prends-moi pour cerise !

7.. 8.. 9.. j’t’enverrai voir ma meuf.

10.. 11.. 12.. on f’ra une par...


Cent façons !
  Sans encre.

lundi 22 février 2010

blancheur malvenue...

Ce bruit incessant
fait de tic et de tac
je cherche la rime
je cherche le son
et je ne trouve qu'une blancheur
papier futile à l'encre volatile
volant mes mots, l'air me supplie
de me taire, moi à l'écriture tarit.
Tic et tac. Tic et tac...
son perpetuel, supplice de Tantale
fruit de mon inspiration
flétrit par l'oubli
les mots sont là mais je ne peux les guider
phrase, paraphrase, litote et entourloupe
je ne suis qu'un truqueur truqué
par une fausse idée et, de mon verbe alité
je n'arrive plus à avancer,
mes mots ne me viennent plus
je ne m'approche plus de ces vers
et contre qui je me sentais protégé.
Fort, je me voyais fort
illusionné, illusions nées
hémisphère à moitié en partance
de l'autre côté à l'aulne de ma suffisance
à l'aulne de mon insuffisance
fort, et pourtant je me voyais fort
un verre à la main à défaut d'un vers bien amené
je me couche à défaut de lui de se coucher
coucher sur le papier
toujours de ce blanc immaculé
qui refuse de s'ouvrir à ce plaisir
ce plaisir de l'écriture bien léchée.
Ticc et tac, toujours au son
de ces tics et de ces tacs
mon angoisse augmente, obsessionnelle, compulsive
serpent de mon esprit, envenimant mon âme
je me meurs mais non de cette folie
qui ont fait naitre de si grand esprit
à la plume virevoltante comme leur herbe en fumée
à cette âme méprisante, de par l'alcool le génie annoncé
ma feuille est blanche et je m'en vais
le son s'étouffant pour un instant, pour un instant seulement
Morpheus m'enserre de ses bras, anesthésié
je resterai une nuit moins agitée
demain de sa clarté cette feuille
m'attendra de son rire moqueur, froissant
froissement d'une feuille puis de plusieurs
vertige et atermoiements
mon inspiration est ailleurs
mon écriture tout autant

mercredi 17 février 2010

Des mots des anciens.

Des mots, des …
  Démodés, anciens,
    Des mots des anciens.


Commençant ce nouveau bloc-notes, je me disais :
« Et pourquoi ne pas commencer par la fin ?... »

D’ailleurs... j’ai intimement l’impression d’être né vieux,
  Et d’avoir commencé ma vie par la fin.

Souvent, j’ai ces souvenirs qui me reviennent ...

« Attrapant nos bicyclettes, on allait à la rivière en bas de cette colline.
Toute la journée, on péchait ou on se baignait avec les copains. »

« A l’automne, dans les bois, on allait en famille cueillir les champignons
ou ramasser les châtaignes.
Avec mes frères et sœurs, on jouait à cache-cache dans les creux des troncs.
Ou au loup ! Loup y es-tu ?... Je me rappelle, on s’amusait bien à se faire
peur. »

« A 20 ans, j’me suis acheté ma première voiture.
Dans l’temps, nul besoin de permis pour conduire !
Et puis, les limites de vitesse, ça n’existait pas : tu imagines ! »

« J’étais paysan, on travaillait la terre, c’était dur.
Le soir venu, on rentrait les bêtes, on se couchait tôt,
Car tout aussi tôt, il fallait se lever le lendemain pour les traire. »

Tant de souvenirs, toute cette nostalgie.
Mais d’où me vient-elle ? Et de qui me viennent-ils ?... Fichue mémoire !!!

Oui, il semble bien que je sois déjà vieux dans la tête,
Et peut-être tout autant dans l’âme.

Mais quelle était cette voix ?... Je n'parviens à m’en souvenir !...

Ah oui ! Cela me revient maintenant !
  Quand j’étais tout petit,
  Il me racontait ces histoires,
  Des récits de sa jeunesse.

Mais oui ! Il commençait souvent ainsi sa petite histoire :
  « Quand j’étais jeune... »

J’avais donc l’impression, la conviction d’avoir vécu toutes ces histoires.
Mais elles ne sont pas miennes, elles m’ont été transmises.
Comme tant d’autres choses...
Qui m’ont enrichi, et qui ont enrichi ce monde.

    Respectons cet héritage, cette richesse !
    Respectons ce monde, la terre de nos ancêtres !
    Puissions-nous l’enrichir plutôt que la détruire !


Sang d’encre,
  pour encre de sang,
    ne t'en fait pas !

lundi 15 février 2010

Ne pas défaillir

Ne pas défaillir
Ne rien montrer... pas trop
Ne rien tenter, ne rien dire,
Ce serait trop tôt.

Marquer de l'intérêt
Pour elle être toujours prêt

Lui écrire... peut-être !
Lui parler... surement pas.
Ce serait être à coeur honnête
Et je n'en suis pas encore là.

Sa douceur m'attire
Mais l'attirance vaut-elle le risque
De se méprendre et de la voir partir
Déflagration dans mon coeur après un seul déclic

Non, c'est décidé,
Je préfère la regarder
Voir passer le temps
Et profiter des bons moments

L'apprécier sous toutes ses coutures
Laisser mon imagination prendre de l'envergure
Quitte à souffrir gentiment
Au plus profond de mon inconscient.
Je ne ferai pas le premier pas,
C'est trop dur et trop incertain.
Je préfère m'effacer plutôt qu'un faux pas
Me rappeler la rudesse d'un sol salin.

Manque de confiance pour certains,
Ou d'un soupçon d'hormone pour d'autres.
C'est un juste équilibre malin.

Pour penser ne pas souffrir, sans connaître l'amour éventuel.
Pour pouvoir vivre, le bonheur peut être cruel.

Auteur : Ptit Manu