mercredi 22 décembre 2010

Des cendres sur le chemin

Pour mon pépé qui aurait eu 92 ans le 12 décembre dernier

Des cendres sur le chemin
Tu les disperses à chaque pas
Tu les essuies d'un geste de la main
Pas de tristesse dans cet éclat du trépas

Au contraire des souvenirs des sourires
Des discussions sur la guerre ou sur le foot
Sur l'âge une polémique à n'en plus finir
Et de l'amour coûte que coûte

Un éclair de conscience dans tes yeux la mort dure
Plus que prévu ou plus qu'imprévu
Mais jamais tu ne dirais que la mort est dure
Elle t'offre de là-bas une après-vue

De ce regard discret des joies des surprises
Les fils de nos vies s'agitent dans tes mains
Comme le temps sur toi n'a plus de prise
Tu continues à descendre sur le chemin

6 commentaires:

Sulpiride a dit…

ma Grand'mère avait le même sa dernière année et elle était douce et solide comme du bon pain.... je suis touchée... là.... émue.....

Quand tu écris parfois j'ai la sensation d'un rythme de piano.... au début saccadant ensuite caressant, tendre et touchant.... c'est joli.... j'aime comme d'hab....

justineandcow a dit…

J'aime beaucoup ces mots là...et je le vois l'Pépé; ton Pépé...bises de Noêl

JULIE a dit…

Les grands-pères sont des fleurs séchées au bord de nos chemins, tu as raison, toujours ils balisent le parcours de couleurs perdues, de tendres regards, de savants clins d'oeil... c'est drôle, les fêtes de noel aiguisent un peu ces souvenirs dont tu fais le récit....
très beau poème, en somme!
bonnes fêtes de fin d'année...

Nairolf a dit…

@ Sulpiride : Le piano n'est peut-être pas très loin de ces mots là en effet. La musique peut porter ces souvenirs...

@ Justine : Bises de Noël à toi aussi. Ça me fait plaisir que tu aies entr'aperçu mon pépé à la lecture de ces mots.

@ Julie : Des fleurs séchées sur le bord de nos chemins : très belle image. Tout comme les couleurs perdues qui traduisent bien ce sentiment. Merci pour cette contribution !

Anonyme a dit…

Que dire ... si ce n'est que tout cela me touche terriblement.
Pas un mot n'est neutre à mes yeux dans cette douce onde émotionnelle.

Merci Nairolf.

Pépé a su nous régaler de ses écrevisses,
Nous faire rire de ses vices,
Puis plus personnellement m'apprendre à gérer la mort, là où tout dévisse,
Et finalement nous éduquer nous structurer au point de pondre desmotsdits qui nous ravissent.

Cmoimanu.

Anonyme a dit…

J'oubliais l'essentiel...
Sans Pépé je n'aurais jamais pu m'imprégner, me bercer et me construire suivant cette notion aussi pure qu'évidente : la haine de l'allemand de base qui m'est si chère... ^_^

Cmoimanu, xénophobe de grand père en fils.

PS : pour les buses, humour nègre inside ^_^