samedi 30 juillet 2011

au présent éternel

mon passé m'est inconnu
un temps j'ai cru l'avoir repris
suspendu à son vol
je le suivais comme un oiseau en cage
persuadé que demain se décidait hier
et que mon présent ne m'était d'aucun cadeau
que de celui de penser à mes souvenirs
accroches d'un avenir en arrière

mais mon passé m'est inconnu
j'ai beau pioché dans ma caboche
je ne fouille toute mon existence
pour une part d'ombre
flou et inexactitude
à la recherche d'un temps perdu
et que je me fausse à vouloir retrouver
qu'étais-je pour être devenu
cet être sans temps à se consacrer
et n'avoir pour unique raison
qu'un rez comme avenir d'horizon

tant de questions
temps du questionnement
vouloir cacher à ses collègues
et d'autant plus à ses proches
passé comme avenir
n'est ni louable ni affligeant
garder un temps soit peu
de ce que nous sommes
ne nous change pas
car c'est ce qui nous fait
nous construit, nous conjugue
entre je, nous ou ils
dans notre bulle temporelle
l'idée n'est pas falsifier nos chemins
prisme de boules d’irréalités
à la vision pécuniaire
Perception, prison de nos cœurs et nos neurones
ne me juge pas car je ne suis pas le dernier
à vouloir m'en affranchir
jour après jour
day after day
ainsi ira ma vie

au présent éternel

mardi 26 juillet 2011

Billet d'où

étrange sensation
d'une colère contenue
dans un billet doux
d'où émane des sentiments
qui ne mènent nulle part
entre toi et moi
entre toi et moi

je ne suis qu'un jouet
dans tes mains expertes
fil d'or et déjà embrumé
du matin jusqu'au soir
perte de contrôle, sur ce chemin empêtré
qui m'a empêché
qui m'a empêché

il n'y a pas de profondeur éthylique
sans brisure d'un amour idyllique
il n'y a pas d'ange déchu
sans des espoirs déçus
il n'y a pas de sang qui se fige
sans le froid d'un regard qui m'oblige
à m'oublier pour t'oublier
à m'oublier pour t'oublier

à se lever seul le matin
apeuré par la quiétude du quotidien
à supporter des gestes de sympathie
symbole déchirant et qui le soir me crie
que mes journées sont longues
et mes démons qui se languissent
et mes démons qui se languissent

être devant les autres
ce que je ne suis devant ma glace
ce n'est pas le monde dont je rêvais
ce n'est pas le chemin que je prenais
j'aimerai me casser pour me reconstruire
une case en moins, une case en trop
une case en moins, une case en trop

étrange sensation
que ce billet qui me brule ma main
et qui te laisse de glace
ma météo est au plus bas
tu mets tes hauts et tu t'en vas
la porte se ferme aujourd'hui
la porte se ferme, à demain.

vendredi 22 juillet 2011

Envol

Des pétales incongrus au sommet d'une tour
Comme si le vent voulait malgré tout porter cette nouvelle
Comme si aucun bonheur ne pouvait résister à l'appel
A la peine
Comme si le chemin le plus court était le détour
De cette tour

De ces restes de fleurs émanent
Les rayons chaleureux d'une existence espérée
Plus de colère quand c'est de joie qu'il faut pleurer
Il faut pleurer
Mannes incandescentes aux vibrantes membranes
Arrêtons là le drame

Cette tour égoïste qui se noie dans ses doutes
Qui crie vers toi des gestes insensés
Et qui dit c'est assez c'est assez
Assez
Assez de larmes et de rires qui coûtent
Des échos de vieilles années de mois d'août 

Des pétales incongrus au creux de la main
Je ne les vois ne les touche mais les sens
Ces souvenirs fabuleux comme tachés de sang
Vers moi descends
Arrose de ta candeur tous nos demain
Des pétales incongrus au creux de nos deux mains
S'envolent

lundi 18 juillet 2011

attendez moi

je me suis laissé aller à la tiédeur de ce soir
une main dans l'eau, une larme au coin de mon espace
je ne me sens que liège, transportée sur ce cours
bercé par le tintamarre inaudible d'une quiétude tropicale
je ne vis que pour ces couchers de soleil
qui se fondent au rez de mers infinies
je ne lève qu'à peine mon regard
qu'un ciel m'enveloppe de son écrin bleuté
qu'une armure cotonneuse m’imprègne de tout son être
que des sirènes aux ailes de feu me cantiquent à gorge déployée
je sais qu'un jour je me réveillerai
que l'on m'attend
de l'autre côté
de l'autre côté
je sais que ma place est dans cette alteralité
cet autre alité, réalité
je ne comprends que mieux cette tiédeur fiévreuse
je sens ces larmes en se penchant sur moi
je n'entends que mieux ces sons cliniques
je ne ressens que cette chaleur artificielle
et ces baumes pour adoucir mes maux
aux sons de ces dames blanches aux attentions angéliques
je sais que l'on m'attend
de l'autre côté
de l'autre côté
je sens qu'un jour je me réveillerai
dans cette alterité
ma vérité
le fantasme m'était doux et enjôleur
ma vie n'en sera que plus belle

attendez moi
attendez moi....

jeudi 14 juillet 2011

Ils

ils ont de drôle de manière
se donnent des billets de main en main
sont amis et amants de temps en temps
ils sont des nantis et nous leur manant

ils ont un haut verbe
du moins s'en convainquent-ils chemin faisant
moi, je le considère que de plus qu'hautain
de réunions en îles, ils sont lointains

ils ont un esprit de bâtisseur
d'un près en béton devenu empire
leurs marchés ne sont ni bucoliques ni saveurs
ils sont les meilleurs dans ce qu'il y a de pire

ils pensent pour leurs concitoyens
des penseurs ne sachant panser
que le vide de leur propre existence
aider pour eux n'est qu'espoirs vains

ils se disent sensibles aux faits de notre société
les seuls faits pour eux ne sont pas à faire pour nous
les nôtres ne sont ni haut ni divers encore moins à valoir
l’acte n'est pas dans le besoin mais dans l'envie

ils disent savoir être bien entourés
que tout se monnaye, c'est le nerf de la guerre
moi mon air est ailleurs, mon âme bien ancrée
la leur a coulé, leur "bon-esprit" ayant chaviré

des fois je les regarde avec cette distance
qui nous sépare, nous ici, eux en haut
mais je me dis que je lève les yeux pour voir le ciel
et eux de ne se pencher, fardeau, que vers leur tombeau

dimanche 10 juillet 2011

Inconcevable

L'inconcevable frappe souvent sans prévenir
Sans taper sur l'épaule pour dire
Attention ça va faire mal
Des mots qui blessent et tirent un râle
De mes restes de normalité
D'humanité

Il est bien là et s'insinue
Il souffle sur nos nuques une brise nue
Au delà des prémices il étouffe les souhaits
D'intentions pures en plus obscurs effets
Il ne s'encombre pas de détours
Bien envoyé le choc est sourd

S'il avait une alliée serait-ce la déception
Ou bien l'inimitié voilà la vraie question
Il est des extrémités au goût d'irréversible
Des flèches empoisonnées au cœur de vies sensibles
Bientôt une envie d'envoyer une baffe salutaire
D'arrêter d'attendre de se taire

Ou bien partir
Ignorer sans coup férir
Laisser les mesquineries
Se bouffer les yeux avec envie
Partir sur des routes aux reflets noirs
Sans dire adieu ni même au revoir
 
L'inconcevable frappe souvent sans prévenir
Sans taper sur l'épaule pour dire
Attention ça va faire mal
Est ce normal 
Pas de réponses à recevoir
Tant il est dur d'inconcevoir

vendredi 1 juillet 2011

Sans y croire

Et tu répètes sans y croire 
Que tes mystères sont mes ailleurs

Tu te meurs de mes tiédeurs
Il y a des jours il y a des vides
Ces montagnes de couettes écarlates 
Ces routes sans issues sans recours
Il y a des plaines il y a des nuits

Et tu répètes sans y croire 
Que tes mystères sont mes ailleurs

Quand tu escalades ces dictons rouillés
Les douleurs sonnent la fin des buts
Tu hypnotises mieux le matin
Quelques minutes d'avenir hasardeux 
Au creux de tes mains tremblantes

Et tu répètes sans y croire 
Que tes mystères sont mes ailleurs

Troublantes ces âmes qui rôdent
Ces magistrales amours qui s'oublient
Pendue dans l'absolue noirceur
Une bible une énigme une clef
Sésame étonnant d'une porte invisible

Et tu répètes sans y croire 
Que tes mystères sont mes ailleurs

Il y avait des certitudes douteuses
Éclairée par une lune gibeuse
Il y a des calculs laborieux
D'un savant fou qui se croyait curieux
Il y aura des doutes grandissants
Et avec eux des hymnes assourdissants

Et tu répètes sans y croire 
Que tes mystères sont mes ailleurs

Une fin pour toi pour moi pour eux
Car pour nous une asymptote infinie
Des courbes impossibles aux angles inversés
Des trous noirs harmonieux parsemés d'idées neuves
Des jours dans le noir et des nuits de lumière 

Et tu répètes sans y croire 
Que tes mystères sont mes ailleurs

Faut-il y croire
D'ailleurs