dimanche 29 juillet 2012

Ces mots que tu jettes

Il y a dans ces mots que tu jettes
Une espérance
Une envie de croire que quelqu'un les entend
Qu'ils servent à quelque chose
À quelques uns
À quelqu'une

Tiens
Un scorpion
Étrange présage que cet arrivant
Qui porte en lui une mine de secrets
Que seule comprendrait
Celle qui brille par ses absences
Et qui t'oublie
Et qui s'oublie

Il y a dans ces mots que tu projettes
Une défiance
Un pari lancé comme pour dire
Et s'il y avait un partage possible
Comme pour rire
Et si cette vie n'était qu'un leurre
Et si et si et si et si
Et si cette scie sans souci sciait cette saucisse assassine

Quelques voix qui percent cette nuit
Qui te sortent de tes rêves
Et te lancent à l'assaut de tes chimères
Quelques voix et un chien
Un importun qui ne comprend rien à l'art
Et qui aboie

Il y a dans ces mots que tu regrettes
Une vie qui grandit
Qui s'épanouit peut-être
Qui s'aigrit un peu
Qui prend ses aises c'est certain
Et un murmure te dit que ce n'est pas la voie
Pas ta voix

Des secondes qui passent
Battent la mesure
Et inventent une musique
À l'air si désuet
Et pourtant unique
Car toi seul les entend
Et leur donne ce sens aux parfums d'inutile

Il y a dans ces mots que tu jettes
D'infimes parties de toi
Des parties d'elle aussi,
D'elle encore
Et puis des bouts de rêves
Qui font que tu continueras
À jeter
Sans rien attendre en retour
Toi le poète

Nairolf

1 commentaire:

Selma a dit…

Envoûtant, hypnotisant...
Du vécu peut-être ?