mardi 14 février 2017

Ma très chère F.

Habillée de ta fragilité
tu évites mon regard 
tu t'en veux, tu passes
à la dérobée, tu glisses dans la pénombre
sombres, dans tes heures-ombres
tu ne supportes plus la redite de ton Histoire
songes à tous ces signes singes
où la foule s'indigne et gesticule
sans fards, tu quittes le soir tard
le soleil de tes routes et tes marchés
le printemps des rencontres bien amoché
amarré par cet ancre qui en fait couler tant
des paroles que l'on boit jusqu'à l’hallali
des paroles que l'on lit, anesthésiantes, l'oubli
emplit l'air, emplit l'air, l'eau, le ciel et la terre
que l'on foule, comme des agneaux sourds, amaigris
alors oui
habillée de ta fragilité
tu évites mon regard
tu en souffres, tu le subis
et quand bien même tu en fais ta vie, rance
ton goût et ton miel s'est tarit
mon pays
ma France

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