samedi 1 avril 2017

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Je te remémore
je te soupçonne
comme un lointain souvenir
que ma propre conscience n'ose éveiller
je te sais l'inaccessible
je te sais l'interdit
comme lorsque nous déambulions enfants
dans ces couloirs que nous croyions trop grands
trop sombres, avec ces hauts murs, remparts
contes, légendes et vaillance profane
qui me faisait déjà défaut
comme maintenant, quand mon souffle esquive ton ombre
mes digitales veulent encore percevoir ta présence
avant que ne se dissipe tes arabesques primesautières
qui à l'innocence de mes premiers atermoiements
te confondaient en supplice
et signifiaient mes impérities
je te remémore
je tente de m'en convaincre
ces interdits,
ces livres qu'on n'osait lire
ces courages qu'on n'osait éprouver
ces portes qu'on n'osait franchir
ces paroles qu'on osait éreinter
tout était trop
et cependant pas assez
des tonnes, des minutes, des idiomes

nous voulions tout terrasser, tout construire,
de tous nos corps, notre force,
bruire
alors que c'est nous-mêmes que nous tenions à vaincre,
à fuir.. à périr
l'inexpérience a ce prix et cette merveille tout à la fois
ce luxe de l'inconnu, dedicace de
l'ingénuité de nos premiers printemps
je te remémore
je tente de ne pas t'oublier
je tente de te souvenir

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