dimanche 22 novembre 2009

chemin (1)

L'autre jour je me baladais en voiture, le temps était maussade, voire pluvieux. Un brouillard assez dense courant dans cette région courrait dans les méandres de la route. Pourquoi sortir me direz-vous? Et moi dans une clairvoyance à en faire palir Galilée, je répondrai Pourquoi pas? Pourquoi sortir uniquement quand les conditions permettent une sortie optimale, merveilleuse avec ce que cela comporte de soleil, de femme, d'enfants ou de floraison? Pourquoi sortir uniquement au travers de l'extérieur et non de l'intérieur. J'avais envie de sortir, point final. Point de tergiversation, de théorisation sur le bonheur de sortir, de colloque entre moi et mes alter ego..la sentence de mon plaisir est inébranlable, j'avais envie de sortir et de rouler.

J'aime bien rouler, d'un certaine manière cette concentration dans l'art de la conduite me permet de me déconcentrer, j'entends par là me libérer des tracas quotidiens qui m'empechent de conduire ma vie comme je l'entends. A défaut de diriger sa vie comme il le sied, autant par un transfert quelconque, prendre sa vie entre les mains, un volant pour moi en l'occurence. Donc j'aime bien conduire, longue ligne droite, virage non signalé à pester, passage signalétique rageant, contours et détours, passage interdit et passage secret, visage à dévisager pendant une demi-seconde ou silhouette à observer au feu stoppant. Route, chemin, paysage et ville, tout est matière à découverte ou redécouverte. Prendre des chemins qui rallongent, juste pour pouvoir le prendre sans raison aucune, sans contrainte aucune, sans obligation aucune, juste prendre un chemin qui rallonge et conduire.

Conduire oui mais en musique. J'en conviens et j'anticipe, qu'il est bon soit dit en pssant d'anticiper quand on connait l'objet du crime. Mon crime ici est une analogie? une métaphore? une litote...toutes ces figures de style dansent dans mes pensées mais mes pensées grammaticales sont faibles je le crains..le français a ce défaut d'écraser par sa superbe et sa démoniaque construction tout utilisateur premier de cette langue, le français que je suis en première ligne. Revenons à mon crime, je disais que j'aimais conduire mais en musique, car la musique rythme ma vie. Me voilà sur le banc des accusés, à vous de choisir la sentence. La musique rythme ma vie disais-je...ou alors est-ce moi qui choisit. je ne sais plus. Nous sommes tellement liés elle et moi, son et oreille, rythmique et corps, paroles et souvenirs. je ne sais plus si le choix vient de ma personne ou si la musique qui sort de ce lecteur influence mes humeurs. Qui trompe qui? Qui sonne vraie? Qui chante faux? (moi je le crains). Je pense tout de même avoir le dernier mot, enfin plutôt le premier dans cet exemple. Choix de style, folk, rock, soul, pop et populaire, mes envies m'appartiennent, je pianote sur mon mp3 comme je pourrai pianoter sur la partition de mes bilosités, gaietés, tristesses et pensées. Choix de style, choix de mon style pour me faire remonter la pente ou tomber encore plus dans les abîmes de mes contrariétés. Tomber en abîme sur les routes serpentées des piémonts jurassiens, quel antagonisme délicieux. Suite à ce choix je crie aux bruits des tambours, je pleure sur la guitare sèche, je pense aux sons sourds, je me souviens sur la délicatesse des violons, je me projette sur les paroles avants-gardistes...je fais ainsi et je roule...

Je roule et je me pose, je fais ma pause, je mets la musique en pause, je pose ma voiture quand l'instant, le lieu, le temps me sonne sa douce litanie, et me chuchote à l'oreille de mon palpitant "arrête toi, vois, pense et respire"

3 commentaires:

Aude a dit…

Bonne route.

Nairolf a dit…

Petit défi :
Et pourrais-tu nous donner ton itinéraire idéal ?
Agrémenté des choix musicaux qui vont avec ?

sulpiride a dit…

La suite.... la suite...
J'attends, j'attends, je plantifie...
Je deviens mauvaises herbes.... si j'ai pas la suite... j'envahierais ton jardin...

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