dimanche 10 janvier 2010

le chemin 3

me voilà donc posé à regarder en face de moi. Qui peut se targuer d'avoir bien regarder en face de soi...en face de son "chez moi". Je veux dire à part bien sûr les naturalistes ou les curieux de toute nature (les uns et les autres se faisant de plus en plus rares, mais cela est un autre débat), qui peut s'enorgueillir de connaître ce qui vole, plane, volete, crisse, claquete, croule, brame, cacarde, cours, rampe, glisse, bref qui connait vraiment les hôtes de nos bois et prairies. Car bien sûr il est de bon ton de s'emerveiller devant gazelle, colibri, quetzal, kangourou et autres formes exotiques, il est de bon ton de se sensibiliser et de s'apitoyer sur le sort et la disparition des baleines, guépard et autres pandas. heureusement d'ailleurs, et il ne faut pas que cela change. Mais qu'en est il du crapaud à ventre jaune, de la salamandre de feu, de la couleuvre de montpellier, de nos demoiselles, hemynoptères, de nos blaireux, fouines et belettes. Bref qu'en est-il de notre richesse, car notre faune, tout autant que notre flore, fait partie de notre richesse et il est de bon choix de les protéger et pour ceci, de les observer.

J'ai souvent regretté lors de mes études, et je suis biologiste de formation donc je peux developper mon propos en tout état de cause; j'ai souvent regretté disais-je de ne pas apprendre l'environnement dans lequel je respire, je me promene, j'oublie. Car en matière de biologie, nous sommes des microbiologistes en puissance...je peux vous parler cellule, genetique, proteine, physiologie..mais si tant est qu'un bambin me questionne sur tel champignon, arbre, empreinte de mammifère et autres oiseaux, me voilà retourné dans mes doutes, impuissances et ridicule. Oui assez ridicule je le suis, et j'essaye de m'ameliorer (et comme je pars de loin, la route est longue). Alors je n'ai pas les mots ou l'exactitude des terminologies..mais je sais observer. J'en ai la patience et la curiosité. Et l'observation est mère d'impregnation.

Quand je regarde, je phagocyte tout ce qui m'entoure. J'aspire les odeurs éclatant au rythme de la rosée tombant sur le plancher herbeux. Je m'époumonne comme la forêt respire et ravit mes yeux des secrets qu'elle contient. Je me rafraichit à la vue de ces paysages champetres et enchanteurs. Prenez le temps, prenez le temps d'observer la nature autour de vous. redevenez enfant, agenouillez vous suivez la troupe de fourmis ramenant le butin de leur expédition pour leur reine. Redevenez gamin et observez biche et faons, mangeant à l'abri des regards indiscrets. Redevenez marmot et rigolez à la maladresse des premier battements d'aile d'un papillon tout juste sorti de son cocon. Si vous respectez la nature et que vous êtes patient, elle se montrera généreuse dans ce qu'elle a de plus beau. Et ce matin là, m'étant arrêté sur cette placette, enervé encore quelque peu de l'outrecuidance de mon suiveur motorisé, je me suis senti apaisé et reposé, apaisé et reposé à la hauteur de ce que nous pouvons accepter si tant est qu'on veuiile le prendre. J'ai donc observé 2-3 chevreuils pendant quelques minutes, je me suis trempé en m'allongeant quelques peu dans ces herbes folles, j'ai souri à la vue de cette libellule venue se poser dans une mare improvisée, je me suis mis à respirer à plein poumon, j'ai arrêté de penser, j'ai pensé à arrêter de me plaindre; oh seulement quelques minutes, la nature humaine fait en sorte de nous ramener à nos instincts de primate decivilisé...et je me suis senti bien. Juste bien et de rares moments (vécus ou à vivre) valent cette sensation. Je vous y invite.

Prenez le chemin

2 commentaires:

Nairolf a dit…

Quelques mots sérieux pour un sujet qui l'est tout autant.
Et tout cela doit nous inciter à rêver haut et fort ce que nos sens peuvent toucher de leurs cinq doigts avides...
Prenons donc ce chemin de la rêverie, baigné dans une conscience ou-verte !

Yanou a dit…

Belle invitation à la [re-]découverte de notre mère à tous ! Mais je crains que certains humains, dit ''citadins'', l'aient oublié pour de bon ! Dommage pour eux.. mais dommage pour nous tous aussi !
Moi ça me redonne une envie : de rentrer dans une rivière et re-sentir tous ces éléments !... ça fait si longtemps... Serais-je devenu un de ces ''citadins'' ?!