dimanche 13 juin 2010

Chapitre 1

D'abord le son d'un tambour au lointain
Le son d'un cœur, le son d'un peuple
Ensuite la brume qui, doucement, se dissipe
Le vent, la pluie, le temps qui court

Sur l'autre rive, d'autres chants
La sueur sur leur front, la peur aussi
En l'an de grâce 1321
S'en vont en guerre Tristan et Yvain

Tristan et Yvain se connaissent depuis leurs tendres enfances
Fils d'une seule mère mais de deux pères
Fils de chevaliers-rois, fils d'élus
Quand Yvain et d'autres furent partis
Certains pensaient tristement qu'ils ne reviendraient pas
Quand Tristan s'est retrouvé seul
Personne ne le regretta, amère sensation qui ne le quittera plus

Les pas se rapprochent, le ciel est rouge
Les lames affutées, les regards acérés
Cœur à cœur, sang pour sang
Et maintenant, opposés, camp contre camp
L'ont-ils décidé? l'ont-ils choisi?
Quand on a quinze printemps, sur qui peut-on compter
Sur son frère? Sur un choix?

Les cors sur chaque rive rivalisent de dextérité
les voix et les chants de brutalité
Yvain croit en son père, non à cette guerre
Tristan ne croit en rien, ni en lui ni en son destin
Seule, sans bruit, leur mère dans ses prières
Espère revoir maris et enfants parmi les leurs

Ainsi va la vie dans les Hautes Terres
En l'an de grâce 1321
Ainsi débute cette histoire
D'un autre lieu, d'un autre temps

Le soleil se lève, le dernier oiseau a cessé son chant
Le silence reprend ses droits, le vide s'étend
La bataille va commencer, la terre réclame son sang
Un dernier souffle et dans la gorge un arrière goût latent

3 commentaires:

Nairolf a dit…

Belle narration pour cette histoire contée.
Je te vois bien troubadour chantant les actes héroïques et les choix torturés de Tristan et Yvain !
Vivement le chapitre 2 !

Cmoimanu a dit…

J'aime beaucoup :
"le vide s'étend" qui me ferait répondre "le temps se vide".
Le calme avant la tempête est toujours un moment fort.

La suite !

ti manu a dit…

beau texte, on sent la terreur et le malheur se répendre par le sang.
vivement la suite