dimanche 20 mars 2011

Mari, Maris, Marit

on flaire le danger pour ses amis
on flâne à travers le goût et ses dépits
on se ferre dans un silence abasourdi
abasourdi

on freine à un virage et puis
et puis on fane des épines et des pétales bleuis
on se réchauffe près d'un corps et on se blottit
on se blottit

on suit le cours de l'avenue et de la vie
on court dans un dédale qui s'enfuit
on donne son avis et on se donne à l'envie
à l'envie

on rit à toute voile et vent et puis
et puis à tout va on se marie
on féconde, on meurt, on grandit
on grandit

on voit du paysage et des épis
le soleil sauvage, le visage rougit
un coup au corps de cœur meurtri
meurtri

le sablier tombe, la nuit s'ennuie
double dose de scotch et campari
car on est froid, seul dans son lit
dans son lit

et pourtant je te verbe, Marie
mes conjugaisons sautent à l'infini
est-il définitif que tu m'oublies?
tu m'oublies

je flaire le danger pour mes amis
je flâne à travers mes goûts et mes dépits
et je me ferre dans un silence abasourdi
abasourdi

2 commentaires:

Cmoimanu a dit…

Belle construction, du "on" au "je" intéressant et des sonorités bien sympathiques.
Ça marche sur moi, j'aime beaucoup.

Nairolf a dit…

Je retrouve avec ce texte le Sam que je préfère ! Celui qui invente des ambiances, les fait vibrer. J'aime particulierement la répétition finale qui ponctue chaque strophe. Mon coup de cœur : l'avant dernière strophe dans son ensemble et surtout ce superbe néologisme : "je te verbe"
Pour toutes ces émotions, merci Sam.