mercredi 11 mai 2011

assis à la mémoire de mon enfance

Que ce soleil est beau
le ciel est si bleu
je n'aurais jamais pensé
me retrouver sur cette grève
je n'aurai jamais ne serait-ce qu'imaginer
une seconde voir une larme perlée
je me suis tant persuadé
qu'être fort c'est être en vie
qu'à force de soulever des montagnes
on terrassait tous les géants

Fantasmagorie de papier

je me jouais de moi-même
je me promettais d’avancer
alors qu'apprendre à tomber
permet de voir les mains se tendre
du matin au soir je ne voyais pas
que ce reflet n'était qu'une scénographie
de ma mnésie sur mon cœur

Némésis de mon âme

je me refusais à tout sentiment
en totale illégalité sociétale
sur les bienséances de ces mondes
où on nous demande de grandir comme si
de rester dans le rang comme ça
d'aimer de la bonne manière
et de gagner de la meilleure façon
pour ne mourir que dans une parfaite solitude
maelström de futilités et d'arrangements
gangrénant les rêves d'enfants

Sirène à la peau craquelée

je me cachais derrière les mots
syntaxes faciles face à mes maux
d'encre en plume, cygne noir
cachant les signes blancs
d'une innocence que je pensais à jamais perdue
et pourtant je me retrouve d'antan
à la vue d'un vol au crépuscule couchant
une larme à une source tarie
est comme une puissance qui inonde
un sourire laissé sur mes bancs d'écolier

Que ce soleil est beau

Que ce soleil est beau.

1 commentaire:

Nairolf a dit…

Dans le parcours de ce texte, semé de mystères, je suis touché par cette petite larme, anodine, improbable, étrange.
La société peut bien penser ce qu'elle veut... C'est bien le cheminement de cette petite larme qui m'importe...