mardi 15 novembre 2011

tu nous as apporté un bouquet...

Tu es venu ce soir
nous apporter, rien de bien étonnant
un bouquet de cirrhose
Mais,
nous ne voulons plus te cueillir
as-tu la force de t'en sortir ?
as-tu l'envie d'en revenir ?
ainsi tu t'affales là devant nous
ainsi là tu t'effaces devant moi
gouttes à gouttes ton image s'estompe
papier buvard, ton ombre absorbe ton existence
tes démons te rongent, cafard et hasard
la lumière dans tes yeux
se perd au creux de tes névroses
et pourtant
et pourtant
quand je m'en allais dans mes paradis artificiels
loin loin, dans ces châteaux superficiels
à crever ma misère d'une vie sans mystère
de vices en vices, je dévissais
horizon deux en dessous de zéro
une main
comme celles de ces célèbres voutes
un bras tendu
un brin tendre
muet je te regarderai m'épauler
implacable sentiment
que la profondeur de mes amertumes
ne pouvaient noyer
ne pouvaient ravager
moi qui le fut, toi qui l'es
alors non
je ne te cueillerai pas
te relever signifierait t'abandonner
je vais te regarder
tendre cette main
et toi
toi, tu vas prendre cette main
tu vas te prendre en main
cette énergie, cette vie
ne s'estompe pas
ne te trompe pas
tu es libre
tu me l'as appris
prends cette main
et viens nous rejoindre
impulse
et je serai là
ton bouquet ?
jeté par la fenêtre
à l'aube d'un nouveau jour

Aucun commentaire: