mercredi 30 novembre 2011

Par tous les temps

Je t'aime tant
Mais tant de vides se font jour
Les mots ne sortent plus
Ils sont là pourtant je les sens
Comme des barrières des sombres habitudes
Des rives qui s'éloignent

Tu restes au fond
Tout au fond du trou
Il fait tout noir tu sues à grosses gouttes
Sous les larmes sous les doutes
Et pourtant je t'aime tant
Tant qu'il y aura des jours

Un trio de flûtes improbables
Si peu de temps pour entrer dans leur univers
Trop de raison pour s'abandonner
Je t'aime tant
Tant de raisons de ne pas abandonner
Et de ramer à contresens

Des âmes parsemées de mystères
Aux allures de repères
Des siphons angoissants aspirant tes envies
J'ouvre un œil je t'aime tant
Si tant est qu'il y ait des rêves
Des trêves déroutantes

À ta mine réjouie 
Je sens qu'il y a des hauts
Pour que durent ces instants
Sans relâche tu te débats
Tant et si bien que sans cesse
Comme un écho je t'aime tant

Auteur : Nairolf

mercredi 23 novembre 2011

Silences intérieurs

Elle n’avait plus que le silence pour parler, dire l’indicible et laisser croire qu’on puisse l’oublier. Entre deux râles amers et le manque de mots, elle regrettait son geste et tous les à-côtés. Elle, seule. Elle, étendue. Elle agonise, en silence. Respire. Respire encore, et s’accroche à l’idée que si elle avait su…Mais elle savait surtout que tout se paie un jour, et se noyer en soi n’est jamais calculé. Se défendre de quoi ? D’avoir aimé la vie et ses futilités ? D’avoir osé croire…Y’a pas d’fumée sans feu, mais là vraiment c’est sûr, elle peut plus respirer. Un souffle encore peut-être mais tout n’est plus permis. Se vider, passe encore, mais s’emplir entièrement, c’est pas une vie en soi. Un. Deux. Trois respirations, le temps de se faire à l’idée et puis…Et puis, c’est terminé. Le regard en dit long, on voit à travers elle les flots qui la submergent et la dominent enfin. Pas de cri, ça c’est sûr, y’a plus d’espace pour ça. Les brides sont lâchées, elle regarde en arrière et ose imaginer de tout recommencer.

Auteur : Obédie

samedi 19 novembre 2011

de mes yeux

J'ai vu des rivières sortir de leur lit
du mauvais pied
la nature a ses colères
qui peuvent sembler légitime
j'ai vu des hommes sortir de leurs propos
de mauvaise foi
la nature humaine a ses faces
qui me semble insensé
j'ai vu des soleils se coucher
du mauvais côté
le fardeau de l'ombre
qui paisse sur les collines des oubliés
j'en ai vu
j'en ai vu des choses
les rides m'en sont témoins
et de mes yeux qui se brident
à l'instar des solidarités
une larme coule
pour devenir un torrent de honte
j'en ai vu
j'en ai vu des choix
cataracte de nos sociétés
obscurcissant toute raison
que celle des états-nations
marchant dans le sillon des marchés
soc au service d'une loi éhontée
je ne sais si je verrai encore longtemps
mes yeux sont fatigués
fatigués
mon regard se porte sur les miens
qu'ils voient dans mes souvenirs
qu'un demain ne reflète pas un présent
mon cadeau pour cette vision d'avenir
se lira dans l'iris de vos libertés

mardi 15 novembre 2011

tu nous as apporté un bouquet...

Tu es venu ce soir
nous apporter, rien de bien étonnant
un bouquet de cirrhose
Mais,
nous ne voulons plus te cueillir
as-tu la force de t'en sortir ?
as-tu l'envie d'en revenir ?
ainsi tu t'affales là devant nous
ainsi là tu t'effaces devant moi
gouttes à gouttes ton image s'estompe
papier buvard, ton ombre absorbe ton existence
tes démons te rongent, cafard et hasard
la lumière dans tes yeux
se perd au creux de tes névroses
et pourtant
et pourtant
quand je m'en allais dans mes paradis artificiels
loin loin, dans ces châteaux superficiels
à crever ma misère d'une vie sans mystère
de vices en vices, je dévissais
horizon deux en dessous de zéro
une main
comme celles de ces célèbres voutes
un bras tendu
un brin tendre
muet je te regarderai m'épauler
implacable sentiment
que la profondeur de mes amertumes
ne pouvaient noyer
ne pouvaient ravager
moi qui le fut, toi qui l'es
alors non
je ne te cueillerai pas
te relever signifierait t'abandonner
je vais te regarder
tendre cette main
et toi
toi, tu vas prendre cette main
tu vas te prendre en main
cette énergie, cette vie
ne s'estompe pas
ne te trompe pas
tu es libre
tu me l'as appris
prends cette main
et viens nous rejoindre
impulse
et je serai là
ton bouquet ?
jeté par la fenêtre
à l'aube d'un nouveau jour

vendredi 11 novembre 2011

La complainte de Moebius

Du haut de ces vallées tu perçois les couleurs
Suis leurs lignes torrides et oublie d'exister
Des vides sidéraux tu sentiras monter
Et d'emblée les douleurs

Des vides sidéraux tu sentiras monter
Dressée au son des mots telle une sentinelle
Une amie d'insomnie fidèle et éternelle
Une vie démontée

Une amie d'insomnie fidèle et éternelle
Une piste sans retour de flamme ou d'espérance
Accorde tes violons au son des évidences
Pourvu qu'une ritournelle

Accorde tes violons au son des évidences
Pour que rien ne sublime une envie d'en finir
Une envie de partir de fuir ou de mourir
Et entre dans la danse

Une envie de partir de fuir ou de mourir
À petit feu c'est mieux plus libre et plus odieux
Aurait-il fallu en donner plus aux dieux
Pour vaincre ces fous rires

Aurait-il fallu en donner plus aux dieux
Pour vivre simplement l'invisible malheur
Du haut de ces vallées tu perçois les couleurs
D'un hymne glorieux

samedi 5 novembre 2011

Existence

Existe-t-il un endroit
Où te chercher où te trouver
Un endroit dénué d'intérêt 
Sinon celui de voir
Que même sans les impérieuses sirènes du présent
Je resterais à tes côtés

Existe-t-il une musique
Que seules nos ouïes réunies
Savoureraient
Une musique sans fausses notes
Ou juste un peu
Pour faire joli pour faire humain
Une musique que nous serions seuls à connaitre

Existe-t-il un avenir
Pour nos ébats aux flammes fugaces
Des idées communes à conjuguer au futur
Et par tous les temps
Trouver des raisons de continuer
Sans ces doutes insidieux

Existe-t-il une suite
Une échappatoire
Des pistes de réflexion
Une poignée de nos regards
Qui regarderaient dans la même direction
Malgré toujours sous le vent
Ces signes de fin

mardi 1 novembre 2011

l'avenir de ces héritages....

Des tics et un trac
tu tiques du tac au tac
ta vie, t'es en cloque
et t'as peur de la claque
un mec cynique
une mise en scène
ton père qui crise
ta mère qui crève
tu flippes de ce flop
ta vie, tu es en cloque
il n'y a pas de tactique
il n'y a plus d’anicroche
entre ta famille et ta caboche
questionnaire de case en coche
réponse et pense à ton mioche
futur, ton présent t'accroche
ta vie, t'es en cloque
t'étais si belle, tu n'es pas moche
lâche du lest, légère, épique
ton chemin avance, perce et pique
tu es une fille de ton époque
les traditions ne sont pas ton héritage
les traditions sont hérétiques
tu es fille, Ô si belle âge
tu seras une mère, si belle image
ta vie, tu es en cloque
la roue tourne, grince et craque
l'heure tourne, de tic et de tac
c'est ainsi, valse, embarque
Asmira, qui fait un si beau voyage
soit l'Ulysse des filles d'aujourd'hui
de générations, d'époques et d'âges
être mère est la beauté qui vous fleurit