lundi 16 juillet 2012

Si j'me rappelle bien

si j'me rappelle bien
j'n'ai plus ou moins rien à dire
d'ailleurs faudrait déjà pouvoir m'écouter
m’égosiller aux corneilles
au pays de Verlaine et Rimbaud
la guerre ne devrait n'être que celle des mots
j'ne demande qu'à fuir les bienheureux
bien nés bien doués,
bien dédouanés
histoire de comprendre les lendemains
aujourd'hui me semblant déjà lointain
du landau aux jeux de mains
les vilains me semblent
décidément toujours bien aisés
pas pressé je lis les papiers
histoire de m'informer
pas pressant je vis les dictacts
histoire de masses et d'informations
j'm' crée au propre comme
dans la crasse où j'me fais plaire à voir
montrer patte blanche n'a de sens
que de son sang à son sens figuré
soliste de renom
de ma vie singulière
individu sans raison
intermonogamie par passion
j'm'complais
c'est bien plus plaisant
à baiser dans les soirées de Madame et Monsieur
les mains, c'est bien trop salissant
j'essuie ce que je suis
ne pas laisser de marques à penser
ni d'indices sur papier glacé
infime esquisse d'un sentiment amoureux
pour un infirme émotionnel
addictif bien collant
addition bien salée
on y grogne quoi au final?
j'm'en cogne
d'ta cocagne

tu m'quittes


si je me rappelle bien
j'n'ai plus ou moins rien à dire

2 commentaires:

Nairolf a dit…

Bravo Sam
J'aime beaucoup dans ton texte, sa fluidité,
Son côté coup de gueule,
Et puis surtout sa chute, cruel rappel du début : "j'n'ai plus ou moins rien à dire"
Trop tard. Tout est dit.

Cmoimanu a dit…

Super texte !
Autant sur le fond que la mise en scène, je suis client ;-)
Merci Sam.