vendredi 26 octobre 2018

plume et souffle

et de prendre la plume
à la faible lueur qu'il me reste
qu'il te reste
j'envoie valser
toxique
mes derniers mots
mes dernières notes
fragiles, absurdes
je vais jeter mon dernier souffle
au creux de ton oreille
et te rappeler mon nom
et te rappeler mon nom
absurde
je vais cracher mes derniers regards
comme ça, dans ce soir
tu as trop
trop perdu
tu as trop perdu le goût de l'autre
et moi celui de l'être
trop bu
chaque jour je me lève
j'évite la glace
j'évite de te croiser
de trop dire
de trop en dire
chaque fois
et de prendre la plume
à la faible lueur qu'il me reste
toxique
ne reste que des miettes
de ton carnet
images, histoires
coin de cheminée
à l'orée
alors
j'aimerai crier
tous vos soutiens
toutes ces épaules,
ces os
m'assaillent
toutes ces nuits
toutes ces lumières
si blanches
m'assaillent
toutes ces rues
où je courre
que je foule,
la foule me piétine
m’assaillent
toxique,
trop
absurde
reste-t-il quelque chose en toi
en moi?
les notes s'égrainent
je les entends
le temps m'épuise
il me rattrape
les cœurs s'agitent
ils m'effraient
je ne sais les retenir
je ne sais me contenir
j'aimerais partir
j'aimerais rester
loin
très loin
où l'horizon ne fait que ployer
et de prendre la plume
à la lueur qu'il te reste
je tremble
le soleil zénithal
n'y apporte rien
je te parle à froid
fumerolles cristallines
tu n'entends plus
la porte se ferme, se ferme, se ferme, se
excusez moi pour le retard
excusez moi pour ma sauvagerie
excusez moi pour ce vide
excusez moi pour ma couardise
il aurait été si bon
de vous accepter
si bon
absurde
toxique
à la lueur qui s'estompe
et la plume envolée

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