samedi 24 octobre 2009

le phare deux

De mon enfance surgit ce phare
géant de pierre face à la mer
colosse, reminiscence de mes souvenirs
haut, très haut
il me semblait toucher le ciel
corps céleste discutant avec les étoiles
dans son corps, dans son coeur
un homme s'escrimait à bouger les étoiles
filantes et éphèmeres
flamèche de lumière
dans son corps, dans son coeur
un vieillard de son oeil attendri
surveillait son troupeau
voguant sur les flots
des vagues d'âmes
devant leur salut
contre ces vagues de lames
à cet étranger, silencieux et bourru

plus tard, ce phare ne me paraissait plus si grand
il me paraissait pour autant tout aussi beau
pilier surgit de la terre
marche après marche je le vainquis
mon esprit spiralait
à chacun de ces tours que je gravissais
plus je me rapprochais de son sommet
plus mon coeur battait et battait
mes pensées s'acceleraient
je ne montais plus
j'avalais les difficultés
vite plus vite
toujours plus vite
tant de questions à poser
j'arrivais enfin, en haut
une lumière aveuglante m'accueillit
une lumière puis un son
ce son ne me paraissait pas humain
pas de chant, pas de sifflement
un son froid, des clic et des clac
la seconde me paru une éternité
clic, clac
plus la lumière me permit de voir de nouveau
le voile se dissipa
comme le brouillard au loin
et la verité
clic clac
une machine
une machine et un son
un son froid fait de clic et de clac
une machine et non un vieillard
silencieux et bourru
ce qu'elle faisait comme bruit cette machine
et même pas capable de repondre à mes questions
comment est le ciel?
les étoiles sont-elles brulantes au toucher?
les nuages, cotonneux et doux?
la lune bavarde?
mon père derrière resta lui, silencieux
puis me dit que le monsieur s'en était allé
qu'il était trop âgé
et la modernité des machines permettait de s'en passer
qu'il était trop âgé? merci papa
en y repensant, le mensonge, tu ne sais pas
et d'abord qu'est ce qu'elle y connaissait la machine!!
et d'abord parlait-elle aux étoiles, aux nuages!!
et d'abord gardait-elle ses troupeaux!!
qui paraissaient et disparaissaient aux grès des vagues!!
et d'abord comprenait-elle la mer et ses tourments!!
je m'en allais en pleurant
mes larmes au goût si proche de celui de l'ocean
que j'allais laisser derrière moi
puis je la vis
je la vis cette tasse
je le vis ce petit objet insignifiant
au bord de cette table, oublié par son propriétaire
oublié papa, tu as tord pensais-je
et je souris
le vieille homme était toujours là
il regardait au loin, appelait les navigateurs
criait au danger, protégeait
berger des étoiles
gardien de la mer
je l'entendais chanter
ces vieilles chansons d'antan
je l'entendais rire
aux bons mots du ciel, au soleil couchant
et le phare etait toujours là
fier, droit et puissant
le temps ne changeait rien
le temps ne changera rien
ce phare restera mon phare d'enfant
celui que j'ai réussi à gravir
celui dont j'ai percé les mystères

me revoilà devant ce phare
à côté de moi un enfant
dans ses yeux brillent tant d'envie et de questionnement
je cours avec lui, je m'approche du géant
deux enfants aujourd'hui
vont concquérir la terre, le ciel et l'océan

3 commentaires:

sulpiride a dit…

Je suis touchée
Plus qu'en plein coeur
Lu, relu, je pleurs
J'ai adoré....
Magnifique,
Je ne trouve pas le mot qu'il faudrait....

Anonyme a dit…

euh...waouh!
Il me laisse sans mots! tellemenent que c'est prenant...
Tu nous enméne avec Toi juqu'en haut de ce phare!
Magnifique écrit, Mon Lolo...
Phanie

Yanou a dit…

Moi aussi, moi aussi , j'allais écrire cela : je t'ai suivi jusqu'en haut de ce phare !
... mais j'avoue être un peu retombé (sur terre) quand tu reparlais de chose plus terre-à-terre.
Mais ce fut tout de maime très sympa cette balade, merci !