dimanche 23 janvier 2011

La vieille penchée

Les jours de pluie derrière la fenêtre
Son regard ancien transperce les gouttes
Elle imagine des brins de vie pour les passants égarés
Leur invente des destinations insolites
Et elle penche la tête pour mieux voir les grenouilles
Sur ce parapluie

Les jours de soleil elle arpente elle-même les rues
Le dos rond comme ses yeux ébahis
Devant la stupidité des hommes
Depuis toutes ces années elle a capitulé
Le monde pourrait crever
Sous le poids des phoques et du thon rouge
Elle penche peu à peu du côté où elle va tomber

Un jour d'hiver à mi chemin entre novembre et mars
Elle se penche à peine
Pour ramasser sur le trottoir
Une feuille de platane survivante
Étrange réminiscence des chutes automnales
Et elle se relève à peine
L'air satisfait elle reprend sa pénible marche
Déjà un peu ailleurs elle promène sa bosse

2 commentaires:

Sulpiride a dit…

j'adore.......

julie a dit…

Une gentille sorcière, une pauvre grand-mère!