samedi 14 mai 2011

Toi, mon amour, ma vie

ce matin
comme tous les matins
fébrile, l'arme en main, je suis déjà en transe
je pianote les touches, en suaire devant ses visages, en cet instant onirique
car je suis, et j'en suis fier, un fervent cathodique

ma vie ne grésille pas
quand je suis sur TF1
du magnéto au pèse personne
crédit à la main je ne crains plus personne
j'enchaîne sur la chaine qui monte
sur mon fidèle destrier je monte
il lui fallait un nom
alors je l'ai nommé, Consommacion
je trouvais que ça sonnait mystérieux et exotique
comme dans les experts de New-York à Jamaïque
Ma vie est trop bien remplie
comme les poches de mes présentateurs favoris
qui remplissent les poches de mes candidats favoris
avec des jeux à la réflexion ultra bien...réfléchis
je tourne le son sur la roue de la fortune
je mathémathise à mort avec la famille en or
je joue au croisé avec le juste qui prix
j'aime 6 fois plus avec cette promiscuité
de la cuisine à la propreté dans mon bocal animée
j'apprends à faire des enfants, à les engueuler de temps en temps
qui apprennent comment apprendre à vendre un vase jusqu'à leur rein
peindre, cuisiner des reins et à se barrer jusqu'à Pékin
je philosophise un max page après page grâce à télépoche
tous les jours même le dimanche grâce à télé 7 jours
même qu'il y ales jeux pour l'été grâce à télé loisir
par contre pour ma collection il me manque les n° 45 et 128 de téléstar
le pire pour moi c'est le soir quand la lumière s'éteint
l'atmosphère devient lourde après le film du soir
des émissions traînent sur mon écran
où des gens assis parlent avec des mots cramoisis
je ne sais même pas ce que ça veut dire cramoisis
ils parlent d'après eux de l'importance de l'actualité
tu parles on n'apprend rien sur nos héros de la télé-realité
à peine si Britney s'est réconciliée avec son caniche préférée
heureusement qu'ils me restent mes deux amies sur qui je peux compter
elles ne me lâcheront jamais et malgré qu'on croit qu'elles se jalousent
en fait elles s'aiment, elles régressent juste de n'y avoir pas penser
moi grâce à elles, je connais mieux ces filles qui trainent la nuit
en s'habillant légèrement
et tous ces hommes virils qui se mettent des parpaings
en ne buvant pas légèrement
moi grâce à elles
je me sens plus proches des flics de mon quartier
et même avec leurs visages floutés, c'est encore mieux qu'au ciné

ce soir
comme tous les soirs
tristes, l'arme à la main, je suis déjà en manque
je quitte mon amie, m'endors et prie de ne vivre qu'avec elle
car je suis, et j'en suis fier, un fervent cathodique

1 commentaire:

Nairolf a dit…

Ironie du sort : Une pensée pour un film à la lecture de ce texte très drôle sur cette "amie".
Il s'agit de Requiem for a dream, qui décrit superbement les effets de cette amie (pas seulement...).
J'y retrouve ce même mélange de rire, dérision et de sérieux, de message...
Merci Sam pour ces bons mots !!!