mercredi 23 novembre 2011

Silences intérieurs

Elle n’avait plus que le silence pour parler, dire l’indicible et laisser croire qu’on puisse l’oublier. Entre deux râles amers et le manque de mots, elle regrettait son geste et tous les à-côtés. Elle, seule. Elle, étendue. Elle agonise, en silence. Respire. Respire encore, et s’accroche à l’idée que si elle avait su…Mais elle savait surtout que tout se paie un jour, et se noyer en soi n’est jamais calculé. Se défendre de quoi ? D’avoir aimé la vie et ses futilités ? D’avoir osé croire…Y’a pas d’fumée sans feu, mais là vraiment c’est sûr, elle peut plus respirer. Un souffle encore peut-être mais tout n’est plus permis. Se vider, passe encore, mais s’emplir entièrement, c’est pas une vie en soi. Un. Deux. Trois respirations, le temps de se faire à l’idée et puis…Et puis, c’est terminé. Le regard en dit long, on voit à travers elle les flots qui la submergent et la dominent enfin. Pas de cri, ça c’est sûr, y’a plus d’espace pour ça. Les brides sont lâchées, elle regarde en arrière et ose imaginer de tout recommencer.

Auteur : Obédie

3 commentaires:

Selma a dit…

Une nouvelle venue ? Chouette !
Et puis avec un style différent tout en prose !
Voilà des silences qui font une agréable musique...

Sam a dit…

j'aime ce style...
on en reste aussi le souffle coupé, de par sa construction et le thème abordé...
et la prose, je me sens moins seul :-).

bref good first try
et bienvenue dans la famille :-).

sulpiride a dit…

Je me souviens d'un moment... mais son regard qui en disait long ne disait plus rien... Son âme aujourd'hui me demande d'avancer... je me noie...