Émois et moi

Un jour je serai moi

Il sera difficile de parler
Les mots seront bloqués derrière mes mystères
Des silences assourdissants les aggraveront
Mais

Un jour je serai moi

Je serai seul avec ces suites logiques
Des araignées de carton grimperont le long de mes jambes
L'ivresse de mes nuits sera lointaine
Mais

Un jour je serai moi

J'aurai oublié les crises existentielles
Pareil aux Aztèques je graverai des mémoires
Des cliquetis sournois résonneront en dedans
Mais

Un jour je serai moi

Et toi dans tout ça où seras-tu ?

Tu auras inscrit tes rêves dans les cieux
Tu auras empli de joie des générations d'étoiles
Tu auras dégoupillé en moi des grenades
Et vécu ces explosions de passion
Peut-être auras-tu peur
Mais tu irradieras des êtres réceptifs
Et tu martèleras mes souvenirs de tes mots

Émois
Un jour je serai moi

Passer à l'acte

Rire à tous ces délires sérieux
Peut-être est-ce là l'échappatoire
Absurde l'attente d'être vieux
En espérant des autres la victoire


Souffrir dans cette triste liberté
Et réfléchir à ce qui restera
Le jour où tu briseras ta fierté
Mourir sous l'œil glauque des caméras


Ramer toujours ramer dans la foule
Réparer les avirons écornés
Se garder des ravages de la houle
Et ressusciter tes rêves morts-nés


Ravir à Dieu ses étincelles d'aura
Pousser la porte d'un ailleurs improbable
Pour renverser celui qui ne saura
Reconnaître ses actes coupables


Encourager les forces de chacun
Qui unies décuplent leur puissance
Enterrer ces égoïsmes mesquins
Et du bien commun tirer la jouissance


Rire espérer souffrir réfléchir
Mourir ramer Pousser renverser
Ressusciter réparer et ravir
Reconnaître encourager enterrer

Chapitre 3

Yvain ne vint
pas au monde pour vaincre
mais vivre
du moins il s'en convainc

Yvain vient de ce peuple
qui défit même le vent
se vante de défaire les dieux
et de faire fi du temps

Yvain a vécu son enfance
avec un demi-frère
Tristan
triste, fière

Yvain n'avoue pas
qy'Yvain ne guerroie pas
il voit en vain
une vie, vingt

Yvain en jeune homme
vit de va et vient
entre Cour, chasse
chasse à courre

Yvain d'ivresse
y verse son flot d'être
un flot de tristesse
averse

Yvain entrevoit pourtant
une vitre une lumière à travers
une vie un rayon qui traverse
sa voûte terrestre ternie par l'oubli

Yvain en cette vaste plaine
dévale sa peine
comme il dévale cette verte pente
Yvain voit Tristan et rêve...

Hommages aux mots dits (Année 137 EP)

Laissons parler l'époque des mots

Expression d'un jour et de ses reflets, un mot

Un mot du soir ou des mots des anciens

Brève incartade dans les maux amoureux

Il y a des jours où il sort tel un cri

A toi cette musique qui sonne comme une comptine d'adieu

Une petite étoile te guide en cygne de mémoire

De nuit en ce matin tu fais cette trouvaille

Sur la jetée point de questions-réponses

Dieu t'a donné cette liberté de ton

Qui fait que chuuuuuuut...

La vie est une science sans dessus dessein

Des phares pour t'aider

Ce n'est pas un, mais deux voire trois qu'il te faudrait

Sur le chemin un étrange petit singe

Le chemin de l'essence de la vie

Qui te guide comme un cercle familier

Vers l'hémisphère du je...

Vers des suite et saveur loin de tes p'tits quotidiens

Et tu suis l'étoile du Pérou jusqu'au Sénégal

Un dernier chemin vers des intérieurs à la tonalité musicale

Tes rêves amers imaginent des jours meilleurs

Toi le bad guy tu te poses l'A.

Tu profites du moment présent

Et tu te dis tel l'ermite :

"J'étais juste en train de penser

Que de mes cinq amis il me reste un peu d'emphase

Une perle clur-obsclair aux reflets de goudale

Vie passée ? Vie présente

Pour le coup je ne suis clair de rien

Mon cœur moqueur se languit de te dire je t'aime...

En vers et contre prose j'en reste au step one

Point de chapitre deux sans chapitre premier

En fait enfant en effet tel un papa de Timothé

Je me répète que c'est elle que j'aime"

Et tes astres elliptiques te laissent tout petit'homme

Tel Ulysse sur le chemin de Troie tu es la paille et le chêne

Il et elle te souhaitent "Laïla Saïda"

Dans la mémoire des sens il faut ne pas défaillir

Il voulait savoir ces vérités et tu vas y arriver

De tes paroles aveugles de Babel tu comptes

Uno dos tres destiny...

De ton tiroir à bout de papier tu exhumes

Cette blancheur malvenue au plus profond des degrés

A toi qui peuples ces lieux tu rêves d'une nuit chez Clint

Au delà des lignes de flottaison intimes

Tu sais que l'altruisme s'envole et que l'oubli reste

Un poison et l'addition telle une épine dans le coeur

Et tu files vers ces futurs antérieurs

suite et saveur...

une lame de fond
une larme de fond
une larme du fond du cœur

un cœur qui bat
un chœur qui bat
un chœur qui bat en harmonie

une harmonie
une arme honnie
une arme honnie le temps

un temps s'écroule
un temps s'écoule
un temps séculier

d'hier à demain
se croise des regards
et se file des destins

du lever au couchant
se croise des personnes
et défile des sentiments

d'hier à demain
du lever au couchant
la Terre et ses millions d'âmes
croustille la vie comme de grands enfants...